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Rugby 22 – Test – PlayStation 5

image playstation 5 rugby 22

Avec Rugby 22, les mouches changent-elles d’âne ?

Alors que le Tournois des Six Nations vient de débuter (avec une toute fraiche et éclatante victoire de notre XV de France sur une Italie décidément bien faible), l’éditeur Nacon et le studio de développement Eko Software viennent de lancer Rugby 22. Cette simulation de ballon ovale se devait de montrer les muscles, après une édition 2020 posant certes des bases intéressantes mais brouillonne sur bien des aspect. Alors, cette nouvelle itération transforme-t-elle l’essai ? Disons qu’elle porte le ballon avec plus de panache, mais qu’il lui manque encore les derniers mètres.

Avant d’aborder ce qui va mieux, tout concentré sur le gameplay, il faut aborder le contenu. Rugby 22 sort deux ans après son prédécesseur, on pensait donc découvrir de nouveaux modes à foison. Malheureusement, ce n’est pas le cas, et l’on reste avec les mêmes modes qu’auparavant. Oui, cela suffira pour une partie des fans de ce sport, et la durée de vie se fait tout de même assez solide si l’on accroche bien au titre. Cependant, on aurait tout de même apprécié un peu plus d’inventivité de ce côté. Donc, on retrouve les matchs rapides, les modes en ligne, l’entrainement, tout ce qui est du plus classique. Sachez tout de même que le dernier cité est plus complet et plus agréable que par le passé, ce qui est un très bon point tant la prise en mains se fait, au début et c’est bien normal tant ce sport nous remue dans ses codes, un peu compliquée.

On peut aussi se lancer dans un championnat officiel… parmi deux disponibles : Top 14 et PRo D2. Rugby 22 en propose un troisième, mais il n’a pas de licence pour lui. C’est clairement un peu juste, surtout qu’en plus il est impossible d’organiser une Coupe du Monde par exemple. Déception de ce côté, par contre le mode Carrière fait le café, et c’est déjà pas mal. On créé sa propre équipe, et vous connaissez le principe : vous allez devoir la mener du bas de l’échelle (en troisième division, autant dire que c’est le fond du faitout)  au sommet, bien entendu en la faisant évoluer dans son effectif. On a donc une sorte de mélange entre ce qu’on connaissait d’une Carrière à l’ancienne, dans les jeux de sport du début 2010, et l’apport d’une saveur à la FUT. Car non, il ne sera pas question de recruter mais d’acheter des packs de cartes, avec l’argent virtuel amassé en jouant. Et après, on peut entrainer tout ce beau monde pour le faire gagner en statistiques. La base. Ce petit côté hasard du paquet apporte un peu de suspens, et surtout évite que l’on se retrouve avec une dream team permettant de rouler sur le Stade Toulousain après une seule saison de D3.

Toujours chiche en contenu

France-Italie, la revanche en jeu vidéo !

Pas de mode scénarisé à la F1 2021, et ce n’est pas étonnant. Il ne faut pas oublier où l’on met les crampons : Rugby 22 n’est pas un AAA, mais un titre à la production humble, et cela doit être pris en compte. Du coup oui, l’on pardonne un emballage un peu chiche, l’absence par exemple d’un musée qui aurait pu en apprendre plus aux novices de ce sport, etc. D’ailleurs, sachez tout de même que le soft se destine avant tout aux connaisseurs, les nouveaux venus ne connaissant pas les règles élémentaires et le jargon technique aura du mal à s’en sortir, c’est ainsi. Bien conscient de ce fait, Eko Software propose au passage un nouveau mode de difficulté, plus ardu, ce qui valide l’orientation de ce titre. L’intelligence artificielle, accrocheuse, va aussi dans ce sens : il n’est pas question ici de se prendre pour Jonah Lomu avec le moindre quidam. Non, non, non. Le gameplay ne vous le permettra pas, et c’est là encore une bonne chose même si quelques points nous chiffonnent.

Les joueurs ayant passé du temps sur l’édition précédente retrouveront, en Rugby 2022, les bases de la prise en mains. On a donc un système de passes par les gâchettes, que l’on ne peut critiquer tant il est cohérent avec les sensations de ce sport. On aurait sans doute apprécié un peu plus de précision pour le dosage, mais globalement ça fonctionne. Tout le reste garde les mêmes qualités et griefs : la visibilité est bonne, la caméra de base se positionne bien, mais on a tout de même trop d’informations sur l’ATH. Ce qui encombre l’écran et pourra embrouiller plus que de raison, du moins dans les premières heures. Le studio de développement a tout de même eu la bonne idée de revoir l’organisation du ruck, ce moment de contact avec l’adversaire, avec plusieurs joueurs autour d’un ballon ne devant être touché. On ressent pas mal la lutte, et la pénalité de hors jeu sort plutôt honnêtement, avec tout de même quelques imprécisions. Non, ce n’est pas de la mauvaise foi. Bon, un peu, peut-être…

Du mieux dans le gameplay

C’est meilleur dans les sensations, mais encore trop chargé en informations.

Rugby 2022 revoit aussi l’approche des touches, par contre là c’est moins percutant même si l’on reste heureusement au-dessus de ce que l’édition 2020 proposait (ce qui n’est pas un exploit). On ne sent pas bien le ballon, le lancer est approximatif. Bref il faudra, dans le futur, mettre le paquet sur la forme de cet exercice pour le rendre plus agréable. Enfin, le maul, donc la lutte dans une mêlée ouverte pour un ballon ne touchant pas terre, est sur le bon chemin, même si là encore cela manque peut-être un peu de tripes. C’est d’ailleurs une remarque globale que l’on peut formuler : le jeu manque d’énergie. L’on comprend le choix de ne pas nous proposer des joueurs abusés, il fallait éviter l’effet Messi d’un FIFA 2010 (les vrais savent que c’était n’importe quoi). Mais bon, on sent tout de même une trop grosse priorité au placage par exemple, hyper facile à placer. Aussi, cette volonté de ne pas prioriser les capacités mène à des effets bizarroïdes. La plus étrange, et même carrément décevante, est le rendu d’Antoine Dupont, l’exceptionnel de mêlée du Stade Toulousain qui ne figure pas parmi les meilleurs du jeu. Très, très, mais très bizarroïde.

L’édition 2020 était techniquement datée, l’on attendait de Rugby 2022 que le résultat purement visuel soit clairement au-dessus, surtout après deux ans de pause. Malheureusement, ce ne sera pas pour cette itération. Si l’on apprécie une intelligence artificielle plus cohérente, surtout ressentie dans les réaction de positionnement chez nos coéquipiers, le reste va du moyen au décevant. La modélisation des joueurs reste plutôt sympathique. On ne reconnait pas tous les gabarits, mais globalement on reste dans une certaine cohérence. Par contre, les stades font carrément frémir, avec un public indigne d’une console de nouvelle génération. On a aussi un effet de flou assez désagréable, et même des chutes de framerate à l’occasion de certains rassemblements. Il faudra donc passer outre l’aspect technique si l’on veut s’amuser. Enfin, les commentaires manquent là aussi de peps, tout comme l’ambiance de ces stades non-officiels.

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