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Dynasty Warriors 9 Empires – Test – PlayStation 5

image jeu dynasty warriors 9 empires

Dynasty Warriors 9 Empires, très fun mais techniquement daté

Paru en 2018 sur la précédente génération de consoles, Dynasty Warriors 9 a revêtu les habits injustes du vilain petit canard. La presse vidéoludique adore se trouver des têtes de turc, et encore plus depuis que les sites et autres canards voient leurs audiences chuter à grande vitesse. Bon, il faut aussi dire que le jeu d’Omega Force avait un peu donné le bâton pour se faire battre : livrer un open world c’était bien, encore fallait-il comprendre que cette structure est purement occidentale. Et les occidentaux, ils ne regardent pas la prise en mains, ils aiment se la raconter devant une technique de haut niveau, laquelle cache bien mal la misère pour qui est de l’école du gameplay. Bref, DW9 s’est fait défoncer. Et, quatre ans plus tard, l’éditeur Koei Tecmo relance la machine avec l’habituelle déclinaison Empires,pour le coup bien plus classique.

La licence-reine du Musô, sorte de Hack ‘n’ slash japonais vous propulsant dans la peau de puissants guerriers capables de terrasser des centaines d’ennemis à la volée, a de nouveau droit à une édition dite « d’entre-deux ». En effet Dynasty Warriors 9 Empires n’est ni le neuvième opus, ni le dixième, mais plutôt une alternative faisant intervenir des éléments plus stratégiques que dans les purs épisodes canoniques. L’intention étant ici double : proposer la classique version trait-d’union donc, mais aussi rassurer les joueurs effrayés par l’open world à la réputation si calamiteuse (un jour, on abordera ce sujet car cela nous paraît vraiment trop exagéré). Du coup, on retrouve donc le contexte historique de la Chine des Trois Royaumes, un grand classique pour la saga, et les bases scénaristiques sont à peu près les mêmes que dans DN9. La principale différence, en terme de narration, étant que le joueur peut ici se construire son propre avatar. Et cela, mine de rien, ça change pas mal la donne.

L’outil de création d’avatar est assez complet. Moins que dans un OlliOlli World entendons-nous bien, mais tout de même assez fourni pour qu’on se fasse sa propre build, homme ou femme. D’ailleurs, sachez que l’on peut se partager nos créations sous forme de code, pratique même si l’option est un peu datée. Ensuite, il sera important de choisir son armée, voire même de préférer être un soldat libre à la Guts doc capable de préférer tel ou tel camp et d’y prospérer. C’est juste après que l’on comprend le point de vue opéré par Dynasty Warriors 9 Empires : celui du prétexte historique pour nous placer au milieu non seulement de batailles, mais aussi de décisions purement stratégiques. Si la licence n’a jamais été l’équivalent d’un cours d’histoire, tout en nous apprenant tout de même pas mal de choses au fil des itérations (le conflit des Turbans Jaunes n’a presque plus aucun secret pour votre humble serviteur !), ici cela devient carrément secondaire. Voire tertiaire. On opte pour sa période, ceci afin de se voir confié un territoire dont les frontières peuvent être chamboulé selon votre point de départ, puis on se lance dans une aventure visant ni plus ni moins que la domination globale.

Des mécaniques stratégiques pour un gameplay étonnamment riche

Avant de batailler, gérez bien votre empire.

Tout sera donc question d’allégeance, puis de recrutement de troupes et de relations avec des PNJ bien connus des fans. Cette dernière partie se produisant sur une carte un peu ouverte, nous laissant libre de nos mouvements pour un temps. On aura donc pas mal de dialogues, de descriptions, bref de textes à lire. Et sachez qu’ici nous avons une très bonne nouvelle : Koei Tecmo a décidé de livrer Dynasty Warriors 9 Empires avec des sous-titres français, et de qualité s’il vous plaît ! Voilà qui assure un confort de jeu optimal, c’est un excellent point. On insiste sur l’intérêt de la chose, tant vous allez devoir être attentif à certaines informations écrites à l’écran, comme lors de la phase d’apprentissage des différentes mécaniques. Si le soft propose une forme plus classique, moins courageuse que ce que le neuvième épisode a tenté, il faut de suite préciser que le résultat est tout autre côté gameplay, avec de bonnes idées à la clé.

Comme écrit précédemment, Dynasty Warriors 9 Empires fait intervenir la stratégie au cours des batailles, et c’est une réussite. Bien entendu, celles-ci restent centrées sur l’action, avec tout ce qu’il faut d’enchainement aussi funs qu’improbables, des attaques spéciales (toujours liées à des jauges, ça ne bouge pas) dévastatrices à ne pas utiliser n’importe comment, des multitudes de fantassins à l’écran dont certains seront à occire prioritairement, du déplacement à cheval, des objectifs à atteindre (à base de points de contrôle à tenir), le tout dans des cartes fermées et plus ou moins étriquées. On remarque ici que le level design est peut-être un chouïa moins intéressant que dans un Samurai Warriors 5, dommage mais pas non plus catastrophique. Tout cela ne change pas, mais Omega Force apporte tout de même quelques retouches. On note l’arrivée des exécutions contextuelles, à l’aide d’une touche à activer. Surtout utile au niveau difficile, ça apporte pas mal de rythme dans des batailles qui n’en manquent déjà pas. C’est d’ailleurs l’une des remarques que l’on se fait de suite : les déplacements de l’avatar sont hypers tranchants, vifs. C’est même un peu trop poussé quand on est à cheval, ce dernier étant accompagné d’animations vraiment approximatives.

Grosse durée de vie, mais visuellement daté

Le cheval est évidemment présent.

L’autre bonne idée, c’est l’apport des Plans secrets. Il s’agit en fait d’objectifs secondaires à effectuer pendant les batailles, non sans les avoir choisi au préalable. Il faudra donc faire attention non seulement à la difficulté de la tâche, mais aussi à l’effet recherché, comme par exemple faciliter le lancer de sort d’un magicien afin de s’offrir une véritable assise lors de sièges désespérés. Car Dynasty Warriors 9 Empires va vous propulser dans des missions vraiment tendues, au cours desquelles il ne sera pas rare de perdre espoir fasse à des points de contrôle ennemis de plus en plus nombreux. C’est justement là que l’on comprend toute l’importance de cette mécanique, capables de retourner les situations à eux seuls. Mais prenez garde, car le camp adverse dispose lui aussi d’un Plan secret, qu’il faudra déceler en étudiant bien la carte de l’endroit, et les mouvements des belligérants sur celle-ci. Ajoutons le renfort des Traits (Éloquence, Bravoure, etc), qui feront évoluer le caractère de notre avatar selon ses actions, la sélection de l’équipement de plus en plus puissant (on note une saveur Action-RPG, comme d’habitude), et lui ouvriront ou fermeront des prises de décision mais aussi des possibilités d’amitié ou de conflits larvés.

Votre expérience dans Dynasty Warriors 9 Empires devra être nécessairement pensée, structurée, avec la stratégie en ligne de mire. Entre les batailles, il est de votre devoir de faire gonfler la trésorerie, mais aussi les ressources de guerre, et de créer des alliances salvatrices. On insiste sur ce point : le jeu va assez loin dans ce domaine, avec la possibilité de verser des petites valises diplomatiques, mais aussi d’entrainer les troupes afin d’en faire progresser le niveau, ou encore de saboter les lignes arrières de l’envahisseur. Tout cela forme un jeu étonnamment riche, dont la profusion de mécaniques peut même effrayer dans un premier temps. Du coup, sachez que la durée de vie est énorme : elle dépassera aisément la cinquantaine d’heures (et même le double !) pour qui veut tout voir, tout pousser à bout. Jusqu’ici tout va bien, mais il faut maintenant aborder la technique. Soyons concis : le moteur est le même que pour DN9, donc c’est tout de même assez vilain. On remarque tout de même du mieux dans le character design des fantassins, et des animations un peu plus nombreuses, mais globalement on est clairement sur un résultat pauvre. Le jeu a été testé sur la version PlayStation 5, et même là on a encore des temps de chargement, quelques ralentissements sur les dernières batailles, et même du clipping. Aussi, il serait sans doute temps de proposer des environnements plus détaillés, plus destructibles, bref de quoi justifier la technologie des nouvelles consoles. Ce sera pour plus tard, espérons-le, mais en l’état ce titre fait visuellement très pauvre, et c’est un constat bien regrettable.

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