Goat Simulator 3, le délire prend de l’ampleur
Paru le 1er avril 2014, Goat Simulator avait effectivement tout de la bonne blague. Un peu comme le récent Sol Cresta de PlatinumGames, le jeu précédemment cité est né d’une farce, ici un trailer détourné de Dead Island ayant particulièrement fait rire sur la toile. Véritable délire, ou intelligente méthode pour lever un minimum de fonds, toujours est-il que les développeurs de Coffee Strain Studios (désormais acquis par Embracer, maison-mère de Plaion), jusqu’alors peu reconnus, ont vendu assez d’exemplaires pour que le titre devienne leur porte-étendard. Mais aussi, pendant un temps, celui de créateurs de contenus influents sur divers réseaux. Le titre, sciemment bourré de bugs, devint alors une sorte de phénomène, comme le furent par la suite des Fall Guys et autres Jump King. Et voilà qu’une suite, Goat Simulator 3 (ne cherchez pas l’épisode 2, il n’existe pas) pointe le bout de sa barbichette. Avec pour but de prouver que non, ce ne sont pas les blagues les plus courtes qui sont les meilleures.
Goat Simulator 3 est la suite directe du premier opus. Oui, aussi étrange que cela puisse paraître, la licence a poussé le délire jusqu’à la création d’un univers, et même d’un semblant de scénario. Du coup, on retrouve la chèvre du jeu d’origine, devenue une véritable célébrité malgré le chaos qu’elle a pu provoquer autour d’elle (jusque dans l’espace, je le rappelle !). Et si l’heure de la retraite n’est pas encore venue, le récit débute tout de même de manière bien sombre pour notre bêlant avatar : jeté sur une quelconque carriole par un fermier tout triomphant de son acquisition. Celle-ci motivée par la gloriole, l’exploitation de notre succès passé. Ni une, ni deux, la délirante biquette se débarrasse de cet affreux cul-terreux, et s’installe dans sa demeure. Laquelle devient donc le Château Chèvre. Le récit se développe par la suite, évidemment sans ne jamais se prendre au sérieux. Et c’est une réussite, j’ai pas mal souri tout du long, et ce même si les missions secondaires auraient pu être mieux écrites. Ah, et les sous-titres sont disponibles en français, non sans une flopée de coquilles, mais c’est cohérent avec le reste.
Presque dix années séparent Goat Simulator 3 de son prédécesseur, il serait particulièrement de mauvaise foi que de penser l’univers et le gameplay redondant. C’est donc avec enthousiasme que j’ai débuté ma partie, en retrouvant pas mal des automatismes, du moins au premier abord. Le joueur est toujours poussé à foutre le dawa dans la joie et la bonne humeur, non seulement grâce au moteur physique éclaté mais aussi aux capacités étonnante de notre cabri adoré (conduire des bagnoles, tirer une langue gigantesque afin d’agripper des humains, se faire chevaucher, asséner un gros coup de tronche, etc). Ensuite, on se rend compte que la blague a tout de même des atours organisés, ici dans un monde ouvert parodiant très clairement ceux d’Ubisoft dans sa structure. Ainsi, on trouve des tours et l’on doit se synchroniser avec comme dans un Assassin’s Creed afin de découvrir différents points d’intérêt. La carte n’est pas hyper grande (mais bien plus que celle du premier épisode), et je la trouve un peu chiche en environnements, mais elle reste assez bien fichue dans son level design pour nous pousser à la parcourir encore et encore.
Le jeu gagne en intérêt, et en fun
Mais ce qui me pousse à bien plus apprécier Goat Simulator 3 que son prédécesseur, c’est sa plus grande personnalisation de l’avatar, ainsi que sa manière de nous récompenser. En fait, on s’en fiche un peu du cheminement, du fil rouge, on veut se frotter aux différentes quêtes annexes afin de gagner des jetons. Ces missions, d’ailleurs, ne sont pas particulièrement bie nécrites mais proposent tout de même du fun, avec des objectifs débiles à souhait, et pas toujours évidents, faisant parfois appel à de la réflexion et de l’observation. Ce qu’on y gagne, donc, permet de débloquer des éléments cosmétiques, mais aussi d’autres choses ayant un impact direct sur le gameplay. Des skins débiles (un cochon, une girafe…), mais aussi des armes et même un casque de réalité virtuelle permettant de passer la caméra en vue subjective. Tout cela, et d’autres choses que je vous laisse découvrir, forme une véritable motivation supplémentaire, qui vient bien compléter celle nous poussant à aller découvrir le prochain easter egg. Et il y en a vraiment beaucoup, partout.
J’ajoute pas mal de contenu bonus, comme des babioles à dénicher dans les environnements (deux cents, tout de même !), des défis, et des tremplins à emprunter en voiture (!). Goat Simulator 3 se boucle à 100% en une douzaine d’heures, et nul doute que vous y reviendrez pour vous frotter au mode coopératif, lequel réserve du contenu exclusif comme des minis-jeux particulièrement bordéliques. Notez aussi que les développeurs sont généreux, ils ont offert une mise à jour hivernale pour les fêtes de fin d’année, avec à la clé quelques objets bonus gratuits. Merci à eux. En tout cas, la durée de vie n’est pas excessive, et c’est tant mieux car le trip trouve quand même ses limites à la longue. Techniquement, le jeu est évidemment laid, mais ça reste acceptable de par la nature même du titre. Les bugs se trouvent à foison, et là encore c’est maitrisé, même si je me serais bien passé d’un ou deux plantages. Le soft est tout de même plus stable aujourd’hui qu’à sa sortie, c’est à noter. Enfin, la musique est particulièrement horrible. Mais le trip « no-brainer » fait que l’on peut sans soucis la couper et profiter d’un podcast en parallèle. Oui, ça sent l’heureux vécu.