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DARQ Ultimate Edition – Test – PlayStation 5

4 mn de lecture
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  • DARQ Ultimate Edition
  • Disponible sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, Nintendo Switch
  • Développé par : Unfold Games
  • Edité par : Feardemic, Plaion
  • Sortie le : 10 novembre 2022
  • Genre : Jeu de réflexion
  • pegi16

DARQ Ultimate Edition est une petite perle indé

Si l’engouement autour de la scène indé me paraît moins puissant qu’auparavant, surtout à cause d’une profusion hors-contrôle de titres à la qualité discutable, il reste indéniable que le secteur continue de nous envoyer de petites perles à l’occasion. Je pense à Tunic ou Chicken Police, par exemple, mais aussi à un certain DARQ. Paru en 2019, ce dernier avait su m’étonner par l’inventivité de ses puzzles, mais aussi sa belle direction artistique et ses sublimes musiques. Aujourd’hui, le titre est disponible sur dans une version complète, intitulée DARQ Ultimate Edition. L’occasion rêvée cauchemardée, pour les joueurs qui ont loupé la parution originelle, de se rattraper aux branches.

Ce test de DARQ Ultimate Edition se concentre donc sur ce qu’apporte cette version, mais il es tout de même nécessaire de replacer le concept et le game design. L’histoire nous propulse donc dans les cauchemars de Lloyd, une jeune garçon semblant tout droit sorti d’un film de Tim Burton de la grande époque. Son aventure, clairement cryptique (c’est justifiée, bien entendu), se narre avant tout par le cheminement en lui-même. Par exemple, on comprend bien le sens du pull de notre avatar, au motif rappelant des prisonniers de style Dalton. On va rencontrer des créatures toutes plus effrayantes les unes que les autres, un peu sur le modèle d’un Little Nightmares, mais en encore moins narré. Si le récit se découvre en tâtonnant, la toute fin apporte assez de réponses pour ne pas créer un sentiment de vanité. Aussi, sachez que les sous-titres sont assurés en français, mais qu’on note peu de textes à l’écran. Vraiment, ça fait du bien ce genre d’expériences évocatrices, surtout dans une fin d’année qui balance du gros AAA bien trop narratif à mon goût. N’est-ce pas, Kratos.

DARQ Ultimate Edition est un jeu de réflexion, il faut donc vous attendre à des énigmes plus ou moins corsée. Surtout, c’est l’inventivité de celles-ci, et ses effets à l’écran, qui m’ont grandement séduit. L’action se déroule sur un plan 2D, mais la profondeur est parfois mise à contribution, notamment dans le génial niveau de la ville (je n’en écris pas plus, surprise !). Le principe est simple : puisqu’on parcoure un cauchemar, alors il faut insuffler du surréalisme dans les puzzles. C’est chose (admirablement) faite grâce à la gestion du déplacement, de sa gravité, permettant à l’avatar de trouver son chemin là où un esprit réveillé ne verrait qu’une impasse. La route s’allonge donc grâce à un mur sur lequel marcher, une profondeur de plan improbable atteignable grâce à un mécanisme, etc. Le but étant tout le temps d’avancer, on ne bute jamais sur une situation qui n’aurait pas d’impact sur le cheminement. Et ce même quand on rencontre les monstres, dans des phases parfois très marquantes, et même flippantes. J’ai sursauté à certaines occasions, et même parfois plus fort que dans un survival horror récent. La gestion des perspectives est au centre du level design, avec assez de soin pour me rappeler une expérience comme Echochrome. C’est dire si la réussite est au rendez-vous.

Le gameplay tire profit de l’ambiance sombre et surréaliste

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Le level design est intelligemment utilisé par le gameplay.

L’univers est séduisant, le gameplay bien pensé, par contre le jeu d’origine pouvait décevoir à cause d’une durée de vie très courte. En effet, on peut voir la fin de l’aventure principal en à peine deux heures, un tout petit peu plus pour récupérer tous les objets à collecter. Oui, mieux vaut un trip court mais bien maitrisé qu’un autre abusivement étiré comme un jeu d’Ubisoft (et pan, dans les dents). Seulement, on sent bien que le soft a à peine le temps d’installer ses mécaniques, leurs développements se résumant aux deux derniers chapitres. Lesquels concentrent donc la difficulté de l’expérience, ce quoi s’avère trop juste. Dommage, même si DARQ Ultimate Edition embarque les deux DLC sortis à ce jour : La Crypte et La Tour. Ces deux niveaux allongent l’expérience d’un peu moins d’une heure. Et ils sont particulièrement satisfaisants, leur level design allant encore plus loin dans le surréalisme que les environnements du jeu principal. Dans le contenu de cette édition, on trouve aussi un comics à débloquer ingame. Surtout, le distributeur Plaion gâte les amateurs de versions physiques avec quelques bonus comme un artbook, une dizaine d’autocollant, et la bande son au format numérique.

DARQ Ultimate Edition sort sur consoles de nouvelle génération, cependant il ne faut pas attendre d’avancées techniques notables. Oui, les temps de chargement sont réduits au néant, c’est d’ailleurs une bonne chose, mais c’est tout. Est-ce un problème ? Pas vraiment, le soft d’origine se suffisant largement à lui-même à ce niveau. Pas la la moindre faille dans la fluidité, les textures sont tout à fait soignées. Les effets de lumière aurait sans doute pu gagner en impact, mais je chipote. La direction artistique reste de l’ordre du sublime, navigant entre l’inquiétant, le vraiment effrayant, dans un noir et blanc aux multiples dégradés. Et surtout, j’ai aimé cette manière de construire la frayeur sans avoir recours au gore, c’est une véritable bouffée d’air frais. La partie sonore, elle aussi, reste de l’ordre du mémorable, avec des thèmes qui conviennent parfaitement à l’ambiance du titre.

Conclusion

DARQ Ultimate Edition est une petite perle indépendante comme on aimerait en croiser plus souvent. Si l’expérience fait immédiatement penser à des classiques comme Little Nightmares ou Limbo, le titre propose une véritable personnalité visuelle, et des puzzles intelligents même si peu difficiles. La durée de vie reste tout de même trop courte, malgré la présence des deux très bons DLC, mais c’est pardonnable tant le trip est agréable à parcourir. Un joli petit coup de cœur, donc.

16 /20
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