MX vs ATV Legends, une relance aussi ambitieuse que maladroite
À l’ombre des mastodontes Forza Motorsport et Gran Turismo, on trouve parfois de sacrées surprises. Surtout du côté de la production américaine, dont la culture de la démesure accouche parfois de concepts invraisemblables. Non mais sérieusement, des jeux de NASCAR, de Monster Trucks, c’est quand même quelque chose. Et si nous autres européens sommes peu touchés par ces compétitions,il s’agit de véritables succès vidéoludico-populaires outre-atlantique. Parmi les licences les plus en vue là-bas, MX vs ATV tient une bonne place, et ce depuis 2005 et une sortie remarquée notamment sur PlayStation 2. Quelques dix-sept ans plus tard, la série tente de se renouveler avec MX vs ATV Legends, un soft s’apparentant à un ambitieux reboot. Trop ambitieux ?
La volonté d’élargir la licence l’horizon de la licence était au centre de la communication, et il est vrai que MX vs ATV Legends voit plus grand que ses prédécesseurs. Dès les premières secondes, le soft nous place aux commandes d’un pilote qui va devoir apprendre les bases du gameplay au sein d’un véritable monde ouvert. Il est très appréciable que de voir les différents jeux de course tenter l’aventure du mode Carrière, et même scénarisé, sauf quand ça tombe dans l’outrance (n’est-ce pas, FIFA et NBA 2K ?). C’est ici le cas, avec un semblant de récit nous demandant de venir en aide à un fermier en pleine crise financière. Une étrange motivation, surtout que l’on va devoir rencontrer, au sein de la map, des personnages parfois vraiment surréalistes, avec à la clé des dialogues débiles à souhait. Du coup, le sourire en coin est inévitable, ce qui n’empêche pas d’aller se trouver des sponsors, se recruter une équipe technique, bref tout ce que propose d’habitude un mode Carrière depuis le succès de celui d’un F1.
Les premières minutes passées avec MX vs ATV Legends sont très encourageantes : le monde ouvert est assez vaste, et le gameplay garde cette énergie arcade qui a fait le succès de la licence. Seulement voilà, le jeu montre rapidement des limites, et même des défauts parfois assez dérangeant pour me titiller le ragequit. Quand on dépasse le fun de la découverte, on se rend compte de la grande monotonie qui règne sur cette grande carte. Il n’y a aucune animation, aucune véritable raison d’y passer du temps, et l’on finit par se diriger au plus vite vers la prochaine course ou le prochain défi. Du coup, la question se pose : pourquoi nous infliger un hub si ce n’est pas pour qu’on s’y amuse un minimum ? Heureusement, le sentiment de progression est tout de même présent, en nous faisant passer de compétitions amateurs à celles des pros, et ce pour les trois types de véhicules disponibles.
La licence sur un terrain (trop) glissant
Oui, MX vs ATV Legends propose trois sortes de bolides : motocross, quad, et UTV, pour autant de maniabilités différentes. Ou plutôt : de rapport à la physique différents. Ce qui me fait aborder le véritable regret que me laisse cet épisode : des sensations beaucoup trop anarchiques pour être agréables. Oui, le feeling arcade est présent au début de l’expérience, et il peut amuser au sein d’un monde ouvert, donc sans règles particulières. Par contre, ça devient plus stressant au sein d’une structure fermée, ici une course. Les trois véhicules sont, de base, de véritables savonnettes sur un sol mouillé. On glisse plus que de raison, et le principe du contrôle à deux sticks n’est jamais vraiment utile tant la position du pilote n’a que peu d’importance. Tout se jouera dans le comportement du véhicule en l’air, avec une importance décuplé de la réception, faisant vite passer l’envie de se lancer dans une quelconque figure. Voilà un paradoxe : de l’arcade, mais pas de délire ? J’ajoute des collisions hasardeuses, et une intelligence artificielle aux fraises (quel que soit le mode de difficulté), et le résultat se fait sans appel : presque tout est à revoir dans ce domaine.
Le contenu de MX vs ATV Legends est sans aucun doute sa plus grande réussite. Généreux en tracés, en cartes à parcourir librement, le jeu propose aussi un créateur de circuits et du multijoueurs (en local ou en ligne). Par contre, tout le contenu officiel (circuits, véhicules) n’est disponibles qu’en DLC. Enfin, la partie technique est désormais plus digne d’une sortie PlayStation 5 : les récentes mises à jour ont porté leurs fruits. C’est désormais plus stable, même si quelques baisses de fluidité sont à signaler. On ne va pas parler d’un canon de beauté, mais les textures et la distance d’affichage sont satisfaisantes. L’on peut même admirer quelques effets de lumière spectaculaires. Par contre, pas de météo ! Et je ne peux pas terminer sans en placer une pour les doubleur français, ou plutôt québécois, qui m’ont fait hurler de rire à bien des occasions. Heureusement, car autrement le domaine sonre est à l’image du reste de ce titre : il peut largement mieux faire.