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Hogwarts Legacy – Test – PlayStation 5

image jeu hogwarts legacy

Hogwarts Legacy brille par son univers grandiose

Après des semaines de brouhaha débilitant, installé par des personnes que tout le monde peut désormais juger comme très marginaux (et supers lourdingues, pour rester poli) tant le succès du jeu est au rendez-vous, il est enfin temps de vous parler de Hogwarts Legacy. Attendu depuis belle lurette, les premières images fuitées remontant tout de même à 2018, le titre se donne comme objectif ce qui pouvait être vu comme un exploit : donner à l’univers étendu de la géniale J.K. Rowling encore plus de profondeur, par le biais d’un monde ouvert dépassant tout ce que la licence a montré jusqu’alors. Pari tenu ? Oui, même si d’autres points peuvent encore être perfectionnés.

L’histoire de Hogwarts Legacy prend donc place dans ce que les français connaissent mieux sous le nom de Poudlard. Et bien avant qu’Harry et Hermione ne foule le sol de l’impressionnante école, puisque l’action se déroule à la fin du dix-neuvième siècle. On y incarne un avatar que le joueur doit personnaliser : homme, femme, apparence, nom, voix, tout y passe dans un outil de création assez précis pour être agréable à parcourir. Une fois cette construction effectuée, l’on découvre que notre personnage va renter dans son cursus de magicien directement en cinquième année, ce qui cache évidemment quelque chose. Et ce quelque chose, c’est un don : celui d’une magie très ancienne, aux pouvoirs défiants largement les sorciers les plus puissants. Si l’on va devoir mener des recherches sur cet élément, ce ne sera pas sans faire face à un autre événement, le soulèvement des gobelins, menés par le terrible Rannrok, lequel a des ambitions bien cruelles pour Poudlard. Il faut s’attendre à pas mal de rebondissements, et l’écriture du récit se révèle l’une des principales forces de cette expérience. Tout cela nous est conté avec des sous-titres français de grande qualité, c’est à souligner.

Mais au-delà du fil rouge, c’est le soin absolument phénoménal apporté au lore qui éblouit d’un bout à l’autre du cheminement. Hogwarts Legacy tient toutes ses promesses à ce niveau, et ce même s’il faudra d’abord passer par des premières heures terriblement linéaires. Les développeurs de chez Avalanche Software (propriété de Warner Bros. Interactive Entertainment depuis 2017) ont dû composer avec le caractère évidemment scolaire de l’aventure. Et celui-ci vient un peu brider l’expérience en monde ouvert, créant un paradoxe entre le besoin d’apprendre des sorts, donc de s’atteler à des tâches très cadrées, et la liberté d’entreprendre sur un terrain de jeu effectivement grandiose. Cette structure a déjà été tentée et maitrisée par l’excellent Bully, mais dans un espace plus confiné et avec sans plus de largesses dans le gameplay. Ici, et c’est sans doute le gros regret laissé par le titre, on est trop pris en mains, trop accaparé par ce fichu GPS, cet indécrottable radar. Alors même que la moindre petite virée au-delà du fil rouge devient vite merveilleuse, nous permettant de récolter d’innombrables informations savoureuses à retrouver dans le très conséquent codex. Clairement, les fans de l’univers vont être rassasiés, et l’on sait à quel point ils sont pourtant affamés !

L’un des traitements de lore les plus admirables à ce jour

L’aventure s’inscrit donc autour d’une année d’apprentissage scolaire, avec en bout de course le BUSE à passer et un monde à sauver. Pour ce faire, Hogwarts Legacy nous propose un gameplay assez admirable, presque jamais pris à défaut. Se déplacer, lancer des sorts, tout est rapidement digéré, la prise en mains se révélant exemplaire dans sa simplicité. Les fans retrouveront toutes les magies bien connues, comme Revelio, Accio ou Lumos, et au final ce sont plusieurs dizaines qui viennent s’ajouter avec tous des effets hypers intéressants à maitriser, et surtout à compléter. Heureusement et intelligemment, Avalanche Software a pensé à nous proposer différentes combinaisons, que l’on peut activer grâce à la croix directionnelle. Ainsi, il est fort utile de se faire une combinaison équilibrée, une autre spécifiquement pour le combat, une dernière destinée à l’exploration. Les batailles, justement, sont agréables à mener, les sensations étant délicieuses quand on comprend l’importance des enchainements. Le système est certes classique, avec ce qu’il faut d’attaques spéciales dévastatrices à déclencher quand la jauge associée est remplie, mais aussi des éléments du décor à balancer sur des ennemis à l’intelligence artificielle globalement satisfaisante. Par contre, le verrouillage des ennemis manque de précision.

Combattre oui, apprendre OK, mais explorer reste ce que tous les fans de Harry Potter attendaient de pieds fermes. Sur ce point, difficile de vraiment reprocher quelque chose à Hogwarts Legacy, même si la structure du monde ouvert m’a paru trop prudente, voire même datée. Clairement, se balader dans Poudlard et ses grands environs est l’expérience la plus grisante depuis des années, du moins dans le seul genre de l’open world. L’école fait plus que tenir ses promesses, elle est de très loin le lieu le plus détaillé de l’histoire du jeu vidéo. Oui, rien que ça. Chaque pièce est une découvert, chaque recoin est unique, c’est tout bonnement prodigieux. Et quand on sort de l’immense bâtisse, une fois la liberté enfin acquise, cette impression de toujours découvrir est encore multipliée. Si vous vous êtes toujours demandés ce qu’il se passe au-delà de Pré-au-Lard, vous allez enfin le savoir. Le terrain est gigantesque, bourré de missions secondaires bien écrites, d’activités cachées dont je vous laisse le plaisir de la découverte. Mais tout de même, un élément vient un peu niveler le résultat vers le bas : le level design. Clairement, et comme le récent Forspoken, l’open world rappelle plus un Assassin’s Creed qu’un Elden Ring ou un The Legend of Zelda : BotW. Comprendre par là que l’on se dirige pour rejoindre un lieu indiqué sur la carte, et non en étant transporté par le besoin viscéral d’explorer ce que l’on devine. Aussi, les déplacements en balai sont certes utiles, encore que le voyage rapide vient directement les contrecarrer, ils auraient dû se faire avec plus de précision.

Une direction artistique enchanteresse

J’ajoute tout un système d’artisanat complet, des tonnes de compétences à déverrouiller dans de multiples arbres, un leveling bien équilibré, et plein d’autres éléments formant une expérience hyper complète. Et même plus, car je n’attendais pas du tout ce qui est à découvrir dans la Salle sur Demande. Cet endroit ne sert pas que de planque, il vient carrément avec ses propres mécaniques. Le joueur peut le personnaliser du sol au plafond, lui apporter un éclairage ou un autre, y disposer des meubles (via un outil un peu fastidieux à maitriser), etc. Surtout, on pourra aussi y élever des Animaux Fantastiques (au nombre de treize), que l’on pourra capturer dans leurs repaires ou en récompense de certaines missions. Ils ne sont pas là pour faire de la figuration : ils peuvent faire office de monture, mais aussi nous livrer des ressources afin d’améliorer l’équipement, du moins si l’on ne manque pas de nourrir et choyer tout ce beau monde velu. Car Hogwarts Legacy a aussi une petite saveur MMORPG, avec des tonnes d’armes et autres défenses à trouver dans des coffres, à acquérir dans des magasins etc. C’est même parfois un peu trop, mais heureusement on peut revendre tout ce qui ne convient pas. Enfin, la rejouabilité est évidemment énorme, notamment grâce aux différentes Maisons à choisir en début de cheminement. Une dimension roleplay qui vient élever un fil rouge pourtant linéaire, qui nous emmène vers une fin bien précise, au bout d’une vingtaine d’heure de jeu. Et pour les complétistes, ajoutez-en cinquante, avec un endgame très intéressant.

Le contenu d’Hogwarts Legacy est donc sa plus grande force, mais la direction artistique ne se tient pas loin derrière. Comme je l’ai écrit plus haut, se balader dans Poudlard est une expérience sensationnelle. Mais il ne faut pas oublier l’étendue de la carte : cette sensation est identique que l’on se perde dans la Forêt interdite, Pré-au-Lard, Azkaban (uniquement pour une Maison, à vous de découvrir laquelle) ou d’autres endroits jusqu’alors inédits. Tous cela change d’ailleurs au fil de l’année et des saisons, c’est bluffant. Tout comme le cycle jour / nuit, apportant une foule d’effets de lumière parmi les plus beaux à ce jour. Seuls les donjons m’ont paru un peu en retrait, moins travaillés. Dans la pure technique, le soft peut se parfaire. Même si, il faut le noter, Avalanche Software propose des mises à jour décisives à ce sujet, la dernière en date réglant un paquet de bugs. Par contre, on pourra regretter certaines animations des PNJ, trop raides, et la fluidité est parfois mise un peu à mal dans certains combats ou dans Poudlard. Mais rien qui puisse vraiment ternir l’expérience visuelle, sans aucun doute l’une des plus fabuleuses proposées sur current gen. Enfin, l’ambiance sonore m’a un peu déçu. Les musiques s’inscrivent certes parfaitement dans le style de la licence, mais elles manquent de présence. Aussi, le doublage français a beau ne pas démériter, je vous conseille de vite télécharger gratuitement le DLC contenant les voix anglaises, bien plus crédibles.

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