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Paranormasight : The Seven Mysteries of Honjo – Test – Switch

image jeu paranormasight

Paranormasight, le meilleur visual novel depuis longtemps !

Il suffit de lire mon article sur ces jeux de Square Enix qu’on aimerait voir revenir pour comprendre que non, ce très culte éditeur ne doit pas être résumé à une succession de Final Fantasy ou de Dragon Quest. J’aime ces deux licences bien évidemment la seconde étant l’une de mes préférées, mais elles éclipsent parfois un peu le reste de la pourtant impressionnante ludothèque de Squenix. Et si cette dernière enchante depuis tant d’années, c’est aussi grâce à de véritables prises de risques, des titres parfois sortis de nulle part et bourrés de qualités. On se souvient, par exemple, de Nier, et de sa suite Automata. Encore plus fou, car ancré dans un genre (le visual novel) certes populaire au Japon mais ayant quand même un peu de mal à totalement prendre son envol en-dehors des grosses séries, Paranormasight : The Seven Mysteries of Honjo vient d’atterrir en Occident. Et ce seulement quelques semaines après son annonce. Là encore, c’est une très belle expérience.

Paranormasight : The Seven Mysteries of Honjo s’ouvre en abordant un thème paradoxalement prégnant dans nos vie : celui de la mort. Comment la combattre, la retarder, ou même la déjouer ? Voilà un sujet qui passionne bien des romanciers, et il se trouve en plein cœur de l’histoire de ce passionnant visual novel. Après nous avoir posé ce macro-contexte, le très étrange narrateur nous pose la question : jusqu’où irait-on pour ramener quelqu’un à la vie, si nous en avions le pouvoir ? Quelle que soit votre réponse, ce qui suit mettra à l’épreuve votre conception de la chose. L’histoire prend place en plein Honjo, un quartier de Tokyo. L’époque n’est pas précisée, mais on est clairement dans la seconde moitié du vingtième siècle. On y incarne un certain Shogo Ikiie, un jeune homme tout ce qu’il y a de plus normal. Il est ami avec Yoko Fukunaga, avec qui il a en commun un vif intérêt pour l’ésotérisme. La nuit, ils se retrouvent afin d’enquêter sur ce qui est appelé les Sept Mystères de Honjo. Et c’est au cours d’une de ces aventures qu’un drame va se dérouler, tuant Yoko et forçant l’avatar à contrecarrer ce fait par le biais d’une pierre surnaturelle. Celle-ci, croyez-moi, n’est pas à utiliser à la légère…

Paranormasight : The Seven Mysteries of Honjo va, par la suite, développer une histoire bien plus profonde, sombre et même assez glauque, que ce que je pouvais imaginer. Sans aller plus loin dans la description de l’intrigue, car les spoilers pourraient être très nombreux, sachez que les rebondissements s’enchainent, tout comme les rencontres marquantes et les situations terrifiantes. Car il va falloir mourir, et plus d’une fois, afin d’avancer dans le récit, et d’en découvrir certains développements. Contrairement à d’autres visual novel, parfois trop linéaires malgré la mécanique des embranchements, ce jeu ne cesse de nous demander d’être actifs. Pas par le skill du gameplay, vous vous en doutez, mais dans notre attention. Chaque détail a son importance, chaque trouvaille peut être déterminante, chaque dossier dans notre codex révèle une information cruciale. Ici, vous ne pourrez pas vous contenter d’appuyer sur le bouton pour faire défiler le texte, vous vous retrouveriez bloqués. Et bonne nouvelle, c’est hyper soigné dans l’écriture, l’on ressent bien la véracité des fameux Sept Mystères, effectivement basés sur de vraies légendes. Le seul souci, et il pourra être de taille, est l’unique traduction des textes en anglais. Certes, ce sera abordable pour quiconque a un niveau intermédiaire de la langue, mais le confort en prend quand même un coup.

Une histoire passionnante, autour d’une mécanique ingénieuse

Le gameplay d’un visual novel passe toujours au second plan, c’est un fait. Cependant, Paranormasight : The Seven Mysteries of Honjo soigne parfaitement sa prise en mains, et c’est une très bonne chose. Ici, les déplacements se font très agréables, ils mettent à contribution les attributs tactiles de la Switch de manière exemplaire. D’un doigt, l’on peut obtenir une information, avec deux l’on se déplace le point de vue autour d’un axe à 360 degrés. C’est tout à fait efficace, mais qui préfère les sticks pourront aussi les utiliser. Autre grosse satisfaction, les menus sont tout ce qu’il y a de plus ergonomiques, et l’on n’a jamais peur de devoir aller retrouver telle ou telle information. Enfin, l’utilisation de la pierre maudite, par la touche ZL, est au centre de l’expérience. Elle met en exergue l’écriture, et je ne peux décemment pas trop en parler sous peine de dévoiler ce qui est, de mon point de vue, la plus forte idée de ce soft. Tout cela est accompagné d’une durée de vie assez courte pour un visual novel : il vous faudra une douzaine d’heures pour en voir la fin. Est-ce un regret ? Non, car clairement l’histoire a le temps d’aborder tout ce qu’elle a à délivrer, et même avec quelques très rares passages un peu trop longuets. Oui, j’aurais aimé une meilleure rejouabilité, mais l’expérience me laisse un vrai goût de complétion.

Avec l’écriture, la direction artistique est l’autre condition sinae qua non pour la réussite d’un bon visual novel. Là encore, Paranormasight : The Seven Mysteries of Honjo est une grosse satisfaction. Bien entendu, la Nintendo Switch fait parfaitement tourner le software, aucune peur à propos de la fluidité ou de bugs. C’est plus le visuel qui nous intéresse, le design des personnages et le rendu des environnement. Le premier est plutôt classique dans l’ensemble, mais le style a un je-ne-sais-quoi de troublant, ce qui convient parfaitement à l’ambiance glauque du titre. Les différents protagonistes sont animés juste ce qu’il faut, dans des décors basés sur des prises de vue réelles puis passés par la case du crayonnage. Tout cela est d’une finesse carrément divine, et cela créé un véritable flot d’émotions pas seulement terrorisantes. Et ce même s’il faut s’attendre à de gros jumpscare, et d’autres moments plus basés sur la tension palpable. Enfin, le domaine sonore a fait l’objet d’un soin particulier, la bande originale de Hidenori Iwasaki (que l’on connait notamment pour ses travaux sur Final Fantasy Crystal Chronicles ou SaGa : Scarlet Grace) est tout bonnement sublime, jouant parfaitement entre l’angoisse et moments plus calmes.

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