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Curse of the Sea Rats – Test – PlayStation 5

image jeu curse of the sea rats

Curse of the Sea Rats atteint la plupart de ses objectifs

Comme on l’a vu avec le récent Saga of Sins, il est toujours intéressant de suivre le cheminement des développeurs que l’on pense spécialisés dans un domaine particulier. Car il leur arrive de surprendre, bien plus que d’autres entités que l’on sait capable de voguer d’un genre à l’autre. Petoons Studio était jusqu’ici connu principalement pour ses adaptations de licences pour très jeunes enfant, dont Peppa Pig pour le compte d’Outright Games. Oui, ça peut faire frémir, mais les fins observateurs trouvaient quelques qualités à ces petits jeux, il fallait donc espérer que les développeurs puissent s’exprimer sur des bases un peu plus libres. Bonne nouvelle, ils les ont trouvé chez PQube, éditeur bien connu pour nous avoir longtemps abreuvé de visual novels et autres jeux nippons courageux. Le duo signe un Curse of the Sea Rats, un metroidvania à l’allure particulièrement alléchante.

Curse of the Sea Rats est si mignon visuellement qu’il devait accompagner cette esthétique d’une histoire au niveau. Le récit est d’une simplicité bienvenue : il démarre sur un navire de l’Empire britannique, avec tout un tas de personnages aux destins très différents : prisonniers, soldats etc. C’est alors que la sorcière Flora Burn apparaît, capture l’enfant du capitaine et transforme tout l’équipage en… rats. Nous voilà donc accostés sur la cote irlandaise, et bien décidés à retrouver forme humaine. Voici un contexte fort simple, jamais intrusif, mais aussi manquant un peu de rebondissement dans son écriture voire même de profondeur quand il s’agit de développer l’univers. On sent que les développeurs n’ont pas vraiment pris à cœur le background et le lore, c’est un peu dommage. On a pourtant droit à plain de personnages secondaires avec qui discuter, et des quêtes annexes à l’occasion, ce qui nous permet aussi de renouveler notre intérêt pour une histoire en dents de scie. Bonne nouvelle tout de même : les sous-titres sont disponibles en français.

Sans une histoire particulièrement palpitante mais au moins motivante, Curse of the Sea Rats se devait de proposer un gameplay carré. On se trouve face à un metroidvania en 2D, dont la prise en mains et le cheminement s’avèrent des plus classiques… du moins en apparence. Première petite originalité, on doit choisir notre avatar parmi quatre personnages aux capacités assez différenciées pour se justifier pleinement. Non seulement les sensations sont différentes de par le tempo des animations, mais aussi les arbres de compétences, les attaques (de corps-à-corps ou à distance, et même la manière de parer. Une très bonne idée, même si je n’ai pas totalement compris la possibilité de pouvoir changer d’avatar aux points de contrôles. Oui, cela permet de mieux aborder certaines séquences, mais le choix de départ s’en trouve clairement diminué en terme d’engagement. Toujours est-il que l’on prend plaisir à récupérer de l’argent afin de développer chacun des arbres. Et sachez que vous aurez immanquablement une préférence pour le feeling de l’un des membres du quatuor : l’équilibré David, le furtif Buffalo, Bussa le bourrin et l’aérienne Akane.

Quatre rats différents, la bonne idée du titre

Curse of the Sea Rats peut donc compter sur une idée assez originale pour ensuite broder des mécaniques beaucoup plus classiques. On retrouve tout ce qui fait la force d’un metroidvania : exploration, backtracking, évolution des avatars. Seulement, j’ai trouvé que le jeu est un peu trop prudent dans la deuxième qualité citée : le retour vers des zones déjà visitées est avant tout motivé par l’obtention de clés un peu au hasard, et non par de nouveaux pouvoirs. On a bien un double saut ou un dash à obtenir (en battant des boss), mais ils sont finalement assez peu utiles dans le level design, du moins comparé à d’autres softs du genre. Et autre petit bémol : la carte est certes salvatrice pour bien se diriger, elle manque clairement de détails pour nous rappeler tel ou tel passages à déverrouiller. Par contre, j’ai apprécié le recours à des mécaniques Souls-like, comme la perte d’argent quand on meurt, à récupérer si l’on se rend de suite sur les lieux de l’échec. Aussi, se rendre à un point de passage régénère votre énergie… mais aussi celles des ennemis, sauf bien entendu des boss (et heureusement, ces combats étant un peu trop longuets). Un air de déjà-vu, mais ça fonctionne, tout comme l’importance de la parade.

Il m’a fallu une douzaine d’heures pour venir à bout de Curse of the Sea Rats (sans atteindre le 100%), une durée de vie satisfaisante pour un metroidvania. Sachez aussi que le soft propose de la coopération jusqu’à quatre joueurs sur un même écran, ce qui peut pousser à la rejouabilité. Visuellement, l’expérience fut très intéressante. La direction artistique est clairement la grande gagnante de ce titre : tous les éléments dessinés à la main sont sublimes. C’est clairement moins le cas pour les modèles en 3D, qui jurent avec le reste, mais on pardonne sans mal. Surtout que les environnements se renouvellent agréablement, avec des environnements parfois sublimes. J’en viens à la partie technique, même si mon avis se doit d’être prudent à ce niveau. En effet, un gros patch day one m’a été annoncé, et il corrige tous les reproches que je pouvais formuler à ce niveau. Il faudra donc surveiller le framerate et quelques bugs de collision. Enfin, la musique est certes tout à fait charmante, je regrette juste qu’elle ne s’inscrive pas plus dans des notes irlandaises, alors que l’environnement s’y prêtait bien.

Sachez, enfin, qu’une version physique sera distribuée par Just For Games dès le 6 avril 2023.

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