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Wo Long Fallen Dynasty – Test – PlayStation 5

image jeu wo long fallen dynasty

Wo Long : Fallen Dynasty, l’un des Souls-like les plus impitoyables

Longtemps connu pour ses Dead or Alive et Ninja Gaiden, du temps où le génial Tomonobu Itagaki était encore présent, la Team Ninja est désormais l’une des principales artisanes du Souls-like. Le genre, né chez Fromsoftware, a effectivement tout pour s’épanouir dans le studio qui a basé sa notoriété sur le challenge, la difficulté (plus ou moins) sainement récompensée. Ainsi, après deux Nioh surprenants et un Stranger of Paradise Final Fantasy Origin partiellement satisfaisant, l’entité se devait de confirmer leur statut de valeur sûre. Leur éditeur Koei Tecmo peut se rassurer, car Wo Long : Fallen Dynasty y parvient sans peine.

Koei Tecmo et le roman historiques Les Trois Royaumes, c’est décidément une histoire d’amour des plus solides. L’œuvre-fleuve de Luo Guanzhong sert régulièrement de base au studio Omega Force pour son énorme licence Dynasty Warriors, mais aujourd’hui c’est bien la Team Ninja qui se l’approprie. L’approche est différente, ici les développeurs insufflent du gros fantastique bien dark à ces histoires de clans et de trahisons, afin de justifier le genre du Souls-like. Et c’est une totale réussite. L’action se situe presque deux cents ans avant Jésus Christ, en pleine Chine plus que jamais en proie aux conflits politiques. Au centre des intérêts, un élixir attirant bien des convoitises. C’est dans ce contexte que notre personnage, entièrement personnalisable dans un outil de création bien complet, va faire l’expérience de la mort, la goûter et y survivre. Seulement, ce miracle a un prix, et il va falloir justifier ce don en pourfendant bien des monstres issus du folklore local. Le tout aidé par une narration assez dynamique, notamment grâce à des cinématiques bien doublées. Aussi, j’ai adoré le codex qui permet de mieux comprendre les différents éléments scénaristiques. Et pour couronner le tout, les sous-titres français se révèlent de qualité.

C’est dans cette sombre histoire que se développe un gameplay tout bonnement savoureux. Avant même d’aller plus loin, sachez que j’ai pris un pied monstre alors même que je commence, doucement mais surement, à me lasser du Souls-like. Je rappelle que le genre est en fait un sous-genre de l’Action-RPG, avec une grosse emphase sur la progression par l’échec, l’exploration récompensée d’équipements salvateurs, et un level design organique. Tout cela se retrouve bien au centre de Wo Long : Fallen Dynasty, mais il fallait une dose de nouveauté, ce qui ferait la différence avec les autres gros titres comme Bloodborne. En parlant de ce dernier, sachez que son producteur, Masaaki Yamagiwa est aussi celui du titre qui nous intéresse aujourd’hui. Bref. L’une des grosses idées, c’est clairement celle du mouvement défensif : il est concentré sur une seule touche. Précisément, on pourra contrer, mais aussi esquiver ou lancer une parade d’une seule pression. C’est hyper jouissif, tant cela permet de maitriser l’approche d’ennemis qui ne manquent pas d’exploiter cette spécificité. Et chaque mouvement réussit vous permet non seulement de garder vos précieux PV, mais aussi de remplir la jauge d’esprit afin de balancer une super attaque dévastatrice. En résulte des sensations nerveuses, très bien équilibrées entre attaque et défense, et peut-être même un poil trop grisante : ne foncez surtout pas dans le tas, malgré le fun ressenti.

L’un des meilleurs Souls-like à ce jour

Si je devais retenir un jeu récent pour bien définir les qualités d’un jeu japonais, ce serait sans nul doute Wo Long : Fallen Dynasty (. On l’a vu, la nervosité est au rendez-vous, mais aussi le skill et l’exploration récompensée. Bien entendu, en bon A-RPG, le joueur a droit à tout un système d’évolution par le gain d’expérience, histoire de grimper en niveau et parfaire les stats du build. Cela, c’est la base, mais la Team Ninja ajoute tout un tas de systèmes, non seulement pour approfondir l’évolution mais aussi favoriser la maitrise du joueur. Tout d’abord, j’ai été stupéfié par le nombre d’armes disponibles : des dizaines, et aucune n’est trop « cheaté » pour « casser » le soft. Toutes apportent un gameplay différents, qu’elles soient pensées pour le corps-à-corps ou la distance, et la gestuelle de l’avatar suit cette logique. De plus, l’on peut changer d’équipement à la volée, ce qui pousse le joueur à ne pas se cantonner à une seule arme s’il veut placer des combos prodigieux. Autre gros dossier, celui du moral, peut-être même la meilleure idée du titre. Eh oui, dans ce jeu l’avatar deviendra plus puissant s’il enchaine les victoires, et si l’on subit un échec c’est retour au niveau le plus bas. Une super feature, d’autant plus qu’elle est limitée : ce ne sera le cas que zone par zone. Les ennemis ont aussi un niveau de moral, et celui-ci pourra baisser si vous brisez leur posture. Enfin, l’une des plus belles mécaniques est celle des drapeaux, si plaisante que je me dois de vous en laisser le bonheur de la découverte. Succinctement, sachez qu’il y a une notion de territoire à conquérir, avec des drapeaux à déployer sur des checkpoints. Et ceux-ci permettent de bloquer votre niveau de moral à un seuil minimum, ce qui facilite un peu un cheminement pourtant bien difficile.

Qui dit Souls-like dit gros challenge, et Wo Long : Fallen Dynasty se veut fidèle à cette doctrine. Oui, le titre est d’une difficulté supérieure, et ce malgré la multiplication des mécaniques (comme les animaux totems, les sorts…) afin d’apaiser un peu le game design. Je vous conseille tout de même de bien explorer les environnements, certes linéaires, organisés autour d’un hub-village, mais bourrés de secrets. D’autant plus que les développeurs ont particulièrement utilisé la verticalité, ce qui forme un level design assez audacieux. Les habitués du genre en auront pour un peu plus d’une quarantaine d’heures, les autres n’en verront peut-être jamais la fin tant les combats de boss sont parmi les plus redoutables que j’ai pu croiser. Pas de endgame au programme, mais plutôt un new game plus histoire d’obtenir des armes encore plus puissantes (cinq étoiles). Mais non sans passer par le mode de difficulté ultime : Rising Dragon. Bon courage. Techniquement, le soft se tient très bien, que ce soit en terme de fluidité, de textures, et d’absence de bugs. Surtout, c’est la direction artistique qui se révèle inoubliable, avec des environnements qui plairont à tout fan de mythologie chinoise. Le chara-design est aussi de haut niveau, malgré quelques animations faciales des humains un peu en-deça. Mais bon sang, le bestiaire est tellement stylé ! Enfin, les amateurs de belles OST vont se régaler des thèmes (signés Kenichiri Suehiro, plutôt connu pour ses travaux sur l’animé Goblin Slayer) très à-propos, entre classicisme asiatique et notes fantastiques parfois assez flippantes.

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