Test

Project Zero : Le Masque de l’Eclipse Lunaire – Test – PS5

6 mn de lecture
image jeu project zero
image playstation 5 project zero
  • Project Zero : La Masque de l'Eclipse Lunaire
  • Disponible sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, Nintendo Switch, PC
  • Développé par : Koei Tecmo, Grasshopper Manufacture
  • Edité par : Koei Tecmo
  • Sortie le : 9 mars 2023
  • Genre : Survival horror
  • pegi16

Project Zero revient avec un très bon opus inédit en Occident

La saga Project Zero est un bon exemple de licence étrangement sous-cotée, pas particulièrement par les joueurs mais plutôt la presse. Alors que la série a vendu plus d’un million d’exemplaires, elle reste toujours aussi peu abordée quand le sujet des survival horror revient sur la table. Récemment, on a vu Dead Space resurgir d’entre les morts, et Resident Evil 4 se faire une sacrée peau neuve. Caché entre ces deux grosses productions, Koei Tecmo lance le remaster de Project Zero 4, sous-titré Le Masque de l’Eclipse Lunaire. Un titre que j’attendais peut-être encore plus que les deux mastodontes cités précédemment : lui était jusqu’ici totalement inédit en Occident.

Je me souviens du premier Project Zero comme si j’y avais joué hier : ce fut pour ma part un véritable choc. C’était en 2003, sur Xbox, alors que cette dernière ne comptait pas énormément de grands hits venus du Pays du Soleil Levant. Ceux-ci me manquaient beaucoup, je n’avais alors pas de PlayStation 2 (étudiant, pas d’argent pour toutes les consoles, vous connaissez), donc je sautais dès que je pouvais sur la moindre proposition. Celle d’un survival horror hyper marqué culturellement par la mythologie japonaise, mais aussi influencé notamment par Silent Hill, ça ne pouvait que me plaire. Et en effet, ce fut le cas, surtout que le concept était original : se perdre dans des lieux hypers glauques et se défendre contre des spectre tout droit sortis des kaidan (Ring, Ju-On, etc) à grands coups de… photos. Et déjà, je me sentais un peu seul au monde tant personne ne semblait vouloir s’intéresser au titre, pourtant bourré de qualités, spécialement quand il fallait faire sursauter le joueur.

Aujourd’hui, c’est Project Zero : La Masque de l’Eclipse Lunaire qui nous intéresse, et voilà encore l’occasion de se remémorer quelques souvenirs bien nostalgiques. Koei Tecmo se décide donc à sortir le quatrième opus hors du Japon, lui qui n’était sorti, en 2008 et exclusivement sur Wii, que sur ces terres. Un remaster de plus ? Oh que non, en tout cas pas pour les amateurs de survival horror. Ceux-ci peuvent enfin mettre la main sur l’opus co-signé par Grasshopper Manufacture, et donc le grand Suda51. Quoi, l’auteur des No More Heroes, The Silver Case et autre Killer7 aux commandes d’un soft purement horrifique ? Idée de génie, tant il maitrise le ressort de la référence pour élever ses histoires et non pour étaler sa culture. C’était une telle réussite que personne n’avait compris la décision de l’éditeur, à tel point que d’irréductibles fans français avaient travaillé sur un patch dans notre belle langue. Vraiment, je viens avec une tonne de bonnes nouvelles, puisque ce remaster s’accompagne de sous-titres dans la langue de Molière, et soigné qui plus est ! Un véritable luxe qu’il faut savourer, car en ce moment ce n’est pas le cas pour tous (n’est-ce pas, Atelier Ryza 3…).

L’histoire, donc, est une composante importante de Project Zero : La Masque de l’Eclipse Lunaire. Et si vous découvrez la licence à cette occasion, sachez qu’il n’est pas du tout nécessaire d’avoir joué aux précédents opus pour la comprendre. Par contre, le récit va vous demander de l’investissement, ou plutôt de l’attention. Si vous êtes habitués à ce qu’on vous mâche le morceau comme dans une cinématique interactive à la God of War, alors vous allez être surpris. Eh oui, en 2008 on pouvait encore se permettre d’écrire du cryptique, et surtout de vous lancer dans un univers aux multiples temporalités, personnages, et conflits. Le titre nous projette sur l’île de Rogetsu, dont la population semble s’être volatilisée. Surtout, voilà des années, un groupe de cinq jeunes filles y avait été enlevées puis libérées, non sans que chacune ait alors perdu la mémoire. Après la mort de deux d’entre elles lors de leur enquête pour découvrir leur passé, les trois survivantes continuent les investigations dans l’endroit maudit qu’est l’île. Simple sur le papier, cette histoire va multiplier les points de vue et même les personnages jouables, de sorte que le joueur se sentira au début un peu perdu dans la foule d’informations. Cependant, tout s’éclaircit au fur et à mesure, surtout en lisant les nombreux documents éparpillés, et le cheminement se fait alors d’autant plus glaçant.

Aussi flippant que généreux dans son contenu

Project Zero : La Masque de l’Eclipse Lunaire justifie par l’histoire ce qui est la principale mécanique de l’expérience, à savoir l’utilisation d’un vieil appareil photo pour se défendre contre les spectres. Voilà l’occasion d’aborder le gameplay, très important dans un survival horror. Ici, on est à l’école du déplacement lourd, celui qui traduit la vulnérabilité de l’avatar. Ce n’est certes plus à la mode, la presse préférant les personnages qui cavalent comme des gazelles en tirant sur tout ce qui bouge, mais bordel ça fonctionne à plein régime sur qui a vraiment envie de se mettre les nerfs à vif. Les commandes sont simples, il existe même un bouton pour se retourner au plus vite. Seulement, c’est certain que l’avatar ne va pas courir comme Usain Bolt dans de très flippants couloirs étriqués. Le seul vrai bémol, pour ma part, est la lenteur absurde de la caméra, et heureusement on peut l’accélérer dans les options. Celles-ci proposent même de régler la configuration des touches pour un rendu plus typé action (l’appareil photo se déclenche alors avec une gâchette), ou encore de se séparer ou non de la fonction gyroscopique. À propos de cette dernière, elle me paraît moins justifiée sur PS5/4 que sur Nintendo Switch, mais sachez qu’elle est tout à fait précise : n’oubliez pas qu’à la base l’expérience était jouable à la Wiimote.

Les treize chapitres de Project Zero : La Masque de l’Eclipse Lunaire vont aussi vous proposer de la surprise dans la prise en mains. Si l’appareil photo (ou Camera Obscura) reste la principale arme, vous demandant donc de bien viser le spectre afin d’infliger le plus de dégâts possibles (et d’obtenir, au passage, un bon nombre de points à échanger contre des objets utiles ou différents costumes), une autre vient s’ajouter pour la première fois dans la série. Il s’agit donc de la lampe spectrale, à utiliser elle aussi en vue subjective, et dont le pouvoir de concentration lumineuse se révèle dévastateur. Du moins quand l’engin est rechargé grâce aux rayons lunaires. C’est certes une nouveauté, mais globalement on reste dans le même système de combat. Celui-ci parvient toujours à convaincre, d’autant plus que les spectres ont le don de bien le pousser dans ses retranchements, eux qui peuvent passer à travers les murs. Heureusement, le game design prévoit toute une ribambelle de moyens de progresser et de voir venir le danger : une sorte de radar spectral indiquant d’où vient la menace, et des cristaux à récupérer afin de faire évoluer l’arme. D’ailleurs, le niveau de difficulté reste tout à fait abordable en mode Normal (attention tout de même à sauvegarder souvent), même si les fantômes deviennent vraiment énervés dans la seconde partie du jeu.

Project Zero : La Masque de l’Eclipse Lunaire est bourré de qualités, notamment concernant sa durée de vie. Le contenu est assez dingue pour un survival horror à l’ancienne : une douzaine d’heures pour un run incomplet. Car on pourra aussi s perdre dans la quête des poupées à dénicher, nombreuses et bien cachées. Surtout, le titre propose un new game plus hyper important : si vous recommencez l’aventure, mais cette fois en difficulté maximale, alors vous débloquerez une fin secrète très, très efficace. Petite nouveauté : l’ajout d’un mode photo assez complet, et étonnamment quasi-identique que celui d’Atelier Ryza 3 (encore lui). En tant que remaster, le soft devait tout de même présenter un autre visage que celui de 2008, et c’est sans doute là mon seul regret concernant cette très bonne expérience. Oui, le jeu reste d’une beauté surprenante, surtout grâce à une direction artistique remarquable en tous points. Mais certaines textures font vraiment datées, malgré le filtre HD appliqué. Qu’on s’entende bien, ça reste plaisant à regarder, et le titre peut même être considéré comme plus charmant que certaines productions actuelles (!). Mais je ne peux m’empêcher d’imaginer ce que serait un tout nouveau Project Zero, avec des assets plus récents. Enfin, l’ambiance sonore est de haut niveau, que ce soit dans les doublages japonais, les bruitages terrifiants et les musiques parfaites pour souligner une atmosphère parfois difficilement respirable.

Conclusion

Project Zero : La Masque de l’Eclipse Lunaire est, pour tout joueur ayant connu l’époque de la Wii, un véritable fantasme devenu réalité. Quinze ans après sa sortie uniquement japonaise, ce très bon opus est enfin disponible chez nous, et tout sous-titré en français s’il vous plaît ! Survival horror à l’ancienne, jouant beaucoup sur la lenteur de déplacement afin de souligner la vulnérabilité de l’avatar, le jeu propose aussi une histoire passionnante (écrite notamment par Suda51) et un contenu surprenant. Surtout, se défendre à coup de photos reste une mécanique plaisante à maitriser, et j’espère la voir revenir dans un épisode totalement nouveau. Espérons que Koei Tecmo soit sur la même longueur d’ondes.

16 /20
Articles liés
Test

ArcRunner - Test - PlayStation 5

4 mn de lecture
ArcRunner, le Roguelite classique mais psychédélique Paru voilà près d’un an sur PC, ArcRunner n’a que peu fait parler de lui. Il faut bien dire que le genre dans lequel il s’inscrit, le Roguelite, figure parmi les plus usités de ces dernières années. Les différents stores sont blindés de ce genre d’expérience, et il s’avère bien difficile de s’y retrouver pour le simple joueur désirant s’offrir une petite itération. Mais tout de même, le soft a attiré mon attention pour trois raisons. Tout d’abord, l’univers futuristico-psychédélique m’a surpris dans différents…
Test

Dragon's Dogma 2 - Test - PlayStation 5

5 mn de lecture
Dragon’s Dogma 2, l’immersion à son sommet Mais quel premier trimestre 2024 de zinzin pour le jeu vidéo, et plus particulièrement l’industrie japonaise ! Après la trinité Sega (Like A Dragon 8, Persona 3 Reload et Unicorn Overlord, cette folie), ou encore Final Fantasy VII Rebirth, c’est donc au tour de Capcom de montrer les biscotos avec un jeu au moins aussi attendu : Dragon’s Dogma 2. Et pourtant, cette suite ne profitait pas vraiment d’un gros terreau de fans attentifs, le premier opus ayant eu du mal à percer…
Test

The Legend Of Legacy HD - Test - PlayStation 5

4 mn de lecture
The Legend of Legacy HD, le J-RPG à savourer en nomade Je ne vous le cache pas, en début d’année 2024 vidéoludique ne m’a laissé que peu de temps pour ce que je préfère : la découverte de vieux jeux, voire de petites pépites qui seraient passées sous le radar. Il faut dire qu’entre Like a Dragon 8, Persona 3 Reload, Final Fantasy VII Rebirth, Rise of the Ronin, Dragon’s Dogma 2 ou le véritable bijou qu’est Unicorn Overlord, il faut se rendre compte qu’on vit une période d’or. Et…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

×
Test

Blue Reflection : Second Light - Test - PlayStation 4