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Dead Island 2 – Test – PlayStation 5

image test dead island 2

Dead Island 2 a bien fait de revenir d’entre les morts

Alors là, dans le genre « jeu qu’on n’attendait plus », Dead Island 2 fait fort. Un peu moins qu’un Duke Nukem Forever certes, mais on n’en est pas loin. Annoncé pour la première fois en 2014, soit trois ans après le premier opus, cette suite est rapidement sorti des radars, alors même que sa parution était calée pour 2015. On s’attendait donc à un état de développement assez avancé, mais c’était sans compter une production chaotique, et surtout une succession de studios au travail sur ce soft (tout d’abord Yager Development, puis Sumo Digital, pour terminer chez Dambuster Studios), sous le regard de l’éditeur Deep Silver. J’étais donc curieux du résultat, presque dix ans après l’annonce : le jeu est-il resté bloqué dans son époque, ou a-t-il profité de ce retard pour proposer un trip bien finalisé ? Un peu des deux, et c’est une bonne chose.

Si vous aimez les jeux de survie en milieu zombiesque, vous vous souvenez certainement à la fois du premier jeu, et du trailer de la suite qui fut présenté en 2014. Disons que les deux ont leur importance pour bien contextualiser Dead Island 2. On garde donc l’aspect survival très post-apocalyptique, mais aussi l’ambiance fun et ensoleillée. Par contre, terminée l’île de Banoi,  comme ce que la bande annonce dite du jogging nous l’annonçait : on prend la direction de la terre ferme, plus précisément à Los Angeles. La Californie est désormais touchée par le virus, et la région se voit mise en quarantaine. C’est dans cet enfer au ciel azur que le joueur va devoir opter pour l’un des six personnages à incarner, tous ayant leurs propres spécificités en terme de gameplay, mais aussi un point commun : une immunité à la maladie. On le découvre après un crash d’avion homérique, et une morsure malencontreuse. Voilà le point de départ d’un scénario certes hyper classique dans son déroulé, mais délirant au possible et n’hésitant pas à virer dans une satire drôlatique. Je ne vous dévoilerai rien, mais l’atmosphère de Los Angeles, ici renommée Hell-A par les survivants, fait que l’on passe de très bons moments, avec pas mal d’humour noir. Par exemple, tout le passage chez les streamers/bloggers m’a fait hurler de rire. Et le tout avec des sous-titres français parfaitement soignés.

L’histoire, la narration, la contextualisation, tout fonctionne et, clairement, Dambuster Studios a mis à profit ce développement houleux afin de bien fignoler les contours. Il fallait tout de même que le gameplay accompagne ce bon point, et c’est en partie le cas. Le game design est ultra simple, et dans le bon sens du terme : on est dans du pur FPS en semi-monde ouvert, avec courbe de progression liée à des mécaniques RPG. On dézingue du zombie avec un arsenal de fortune, qui se dégrade au fil du temps mais peut à la fois se réparer et s’améliorer. Les armes se trouvent donc dans les différentes zones, et je vous conseille de bien prendre en compte les spécificités de votre avatar afin de garder les meilleures moyens de se défendre. Par exemple, le pompier est certes puissant mais très lent, il n’est donc pas bête de compenser cela en optant pour une arme légère. Mais libre à vous d’expérimenter, et c’est justement là le cœur de Dead Island 2. Une situation peut être réglée de bien des manières différentes, par exemple en faisant attention à l’environnement. Je me rappelle, par exemple, d’une phase bien tendue autour d’une piscine de produits toxique. Si je l’ai surmonté de manière très frontale grâce à la résistance de mon avatar, un autre joueur pourra balancer des gros kick aux zombies afin de les faire valdinguer dans l’horrible liquide verdâtre.

Hell-A, un enfer où il fait bon jouer

L’autre très bon point du gameplay de Dead Island 2 se situe dans ses mécaniques RPG. Si le gain d’expérience et l’amélioration de l’équipement font dans le classique absolu, c’est moins le cas dans l’obtention de capacités actives ou passives. Et cela grâce à un système certes pas révolutionnaires mais en totale adéquation avec la liberté laissée par le game design. Le joueur va donc récupérer des cartes à activer, mais évidemment avec des limitations. Il faudra donc faire des choix, et l’on se retrouvera donc avec des avatars totalement différents selon votre style de jeu. La personnalisation se révèle très jouissive, tant nos décisions ont un impact. Il faut tout de même signaler quelques regrets qui, s’ils n’ont pas trop entachés mon expérience, ne peuvent être passés sous silence. Tout d’abord, les premières heures du soft sont en-dessous du reste de l’aventure, et ce à cause de la mollesse des sensations avant qu’elles ne gagnent en énergie plus tard. Surtout que les zombies, eux, peuvent s’avérer ultra rapides. Oui, on comprend le besoin pour le challenge, mais certains game over sont vraiment trop dus à cette lenteur trop marquée de notre personnage, et ce feeling flottant. Ensuite, si l’on a bien des missions secondaires savoureuses car très bien écrites, le cheminement reste un peu trop linéaire à mon goût. Enfin, la map est certes rigolote à regarder dans les menus, il n’en reste pas moins que sa lisibilité est amplement améliorable.

Pour continuer dans les bons points d’un Dead Island 2 qui, décidément, n’en manque pas, la durée de vie s’avère tout à fait satisfaisante. L’aventure principale demande un peu plus de quinze heures, mais il faut au moins doubler pour qui veut tout compléter : missions annexes et plus de quatre-vingt défis. Surtout, la rejouabilité est excellente, notamment avec l’importance du mode multijoueur, jouable jusqu’à trois en coopération. Et s’il n’y a pas de new game plus au programme, sachez qu’il existe totu de même un endgame certes humble mais tout de même sympa, avec des armes légendaires à dénicher. Reste enfin la technique, et là le constat est plus mesuré. Si la direction artistique est une pure réussite, avec des détails de partout et des zombies que l’on peut détruire un peu comme on veut dans une avalanche d’effets gores, la qualité des textures est tout de même assez inégale. Attention, ça reste beau, mais pas une grosse claque non plus. En tout cas, la fluidité est assurée en toute circonstance, et c’est primordial pour ce genre d’expérience. Enfin, l’ambiance sonore participe pleinement à la réussite de la direction artistique, en apportant même un peu de cette tension typique des survival horror. Et le doublage anglais est un bijou.

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