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Process of Elimination – Test – PlayStation 4

image test process of elimination

Process Elimination, un bon visual novel par le studio de Disgaea

Lancée en Occident grâce aux succès des licences Ace Attorney, Danganronpa et autres Steins;Gate, la mode du visual novel s’est depuis un peu estompée. Pas que le genre peinerait à se renouveler, son ADN s’affranchissant clairement de la nécessité absolue d’un gameplay original, mais il demande un tel niveau d’investissement que seule la fanbase de ces différentes séries répond encore présente au rendez-vous. C’est triste, mais c’est ainsi. Du coup, quand un tout nouvel univers se présente à nous, c’est toujours avec plaisir que je l’aborde, tant cela devient de plus en plus rare. Process of Elimination fait partie du lot, et l’intérêt se fait double : il s’agit aussi d’un VN développé par Nippon Ichi Software, développeur (et éditeur via le très précieux NIS America) notamment des Disgaea.

Si vous appréciez la licence Disgaea (donc si vous avez bon goût), vous savez pertinemment à quel point Nippon Ichi Software aime développer ses scénarios, et particulièrement dans une tonalité délurée. L’ambiance de Process of Elimination valide tout cela, avec un scénario malin et une atmosphère n’hésitant pas à verser dans de l’humour bien grinçant. Le récit (que je ne fais qu’aborder succinctement, pas de spoilers !) nous propulse dans la peau de Hojo Wato, jeune garçon remplissant de petites tâches pour Gunjoji, une agence de détective parmi les moins renommée. Son rêve, c’est de devenir la crème des détectives en ralliant la prestigieuse Detective Agency. Ses espoirs sont bientôt réalisés, par le biais d’une rencontre fortuite, alors que Hojo Wato se lançait sur la trace d’un terrible tueur en série. Mais il ne s’agit pas d’une embauche, plutôt d’une mise à l’épreuve : notre avatar se fait kidnapper, avant de se réveiller sur une île où il va devoir retrouver le meurtrier d’un vieil homme… sous le regard peut-être coupable des treize enquêteurs de la Detective Agency.

Process of Elimination peut compter sur un récit accrocheur : dès les premières minutes, j’ai été charmé non seulement par l’avatar, mais aussi par l’univers du titre. Oui, l’humour est présent, mais aussi une forme de tension, de suspens. D’ailleurs, après une première heure d’exposition très réussie nous présentant personnages, contextes et conflits, j’ai particulièrement apprécié le rythme de l’histoire. Dans un visual novel, celui-ci est parfois mis à mal par des dialogues interminables, il faut se l’avouer. Si ce reproche peut parfois être formulé ici, il reste plutôt maitrisé, et les rebondissements viennent apporter un bon tempo. Une fois arrivé sur l’île, Hojo Wato prend la direction d’un manoir très inspiré de Cluedo, et il va y faire la connaissance d’autres détectives bien plus doués que lui. Cette position de faiblesse est très utile, il apporte un sentiment d’insécurité, de doute, et cela ne fait qu’accentuer la force de l’enquête, qui peut s’apparenter à une quête d’apprentissage. Tout cela fonctionne très bien, même si j’ai deux regrets à formuler. Le premier est la quantité très chiche des séquences de choix, donc d’embranchements. Ce VN se vit comme un immense fil rouge, c’est dommage. Aussi, le jeu ne propose que des sous-titres anglais, et une bonne maitrise de la langue est obligatoire pour vraiment savourer l’expérience.

Coup de cœur pour le gameplay

Process of Elimination n’est pas qu’une succession de textes à lire, le jeu propose deux autres phases au moins aussi importantes. Tout d’abord, l’exploration des lieux liés à l’enquête. Chacun des six chapitres s’articulent comme cela : on nous présente une problématique, puis l’on est lancé sur les lieux de l’enquête dans une vue isométrique, avant de terminer par une séquence de résolution en résumant notre avancée par le biais de différentes questions et déductions. Dans la seconde phase, le gameplay se fait surprenant : on est dans de la pure tactique, et plus riche qu’il n’y paraît. Le joueur y incarne plusieurs des détectives disponibles, et l’on va devoir rassembler des preuves, mais aussi interroger, avec un nombre donné de tours. Tout cela en fonction des caractéristiques de chacun. Pas d’ennemis à proprement parler, donc pas de combats, mais il faudra faire preuve de maitrise des différentes spécificités des personnages, qui pourront se compléter sur certaines tâches et mieux inspecter les différents endroits. C’est intelligent comme concept, et assez élaboré pour nous apporter de bonnes respirations entre des moments plus textuels. Bien sûr, il faudra aussi se plonger dans des menus afin d’y trouver des indices et des preuves, lesquels seront utiles pour la troisième phase, celle de la résolution. Celle-ci nous oppose différents choix, et seulement deux droits à l’erreur avant le game over. Je vous conseille donc de ne pas quitter l’enquête avant de bien avoir trouvé et détruit tous les Mystery Points.

Process of Elimination peut compter sur six gros chapitres, et deux petits bonus notamment pour conclure l’histoire. Si ce contenu assure une durée de vie d’à peu près vingt heures de jeu, la rejouabilité est cependant absente à cause d’un manque de fins alternatives. Il s’agit donc d’une expérience en one shot. La technique est évidemment tout ce qui a de plus stable, c’est surtout la direction artistique qui était surveillée. Celle-ci reste tout à fait charmante, que ce soit dans les phases isométriques ou les dialogues. Dans les premières, les personnages se font plutôt mignons, tandis que les artworks se dirigent plus vers un rendu manga assez classique. Globalement ça se tient bien, même si les décors manquent un peu de personnalité. Enfin, la musique est étonnamment peu charismatique, pas vraiment de thèmes marquants ni gênants. Le doublage japonais est par contre une grosse qualité, très soigné.

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