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Exoprimal – Test – PlayStation 5

image test exoprimal

Exoprimal : il va falloir muscler le jeu…

De mémoire, l’histoire d’amour entre Capcom et les dinos remonte à 1993, sur borne d’arcade avec le beat’em all Cadillacs and Dinosaurs. Mais, entre nous, c’est surtout la trilogie Dino Crisis qui m’a fondamentalement marquée. Et pour cause : elle offrait une ambiance certes terrifiante (surtout pour les deux premiers opus), mais aussi un gameplay à mon avis plus permissif que ce qu’étaient les premiers Resident Evil. Un vrai bon souvenir, et une arlésienne : le retour de la licence reste espérée par les fans. L’annonce d’Exoprimal, en 2022, fut ainsi une sorte d’espoir, surtout que le producteur de Hiroyuki Kobayashi, est un peu impliqué dans le titre ici testé. Seulement voilà, c’est la voir délirante et multijoueur qui est empruntée, et malheureusement ça manque un peu de variété…

Après avoir personnalisé l’avatar dans un éditeur limité mais suffisant, voilà le joueur propulsé dans un univers entre science-fiction, Jurassic Park et Earth Defense Force. L’histoire, toute anecdotique qu’elle soit, est au niveau de ce mix : clairement rigolarde, entre le délire à l’état brut et la très fun action décérébrée, non sans un soupçon de complot industriel. Exoprimal nous mène jusqu’à la décennie 2040, alors que les dinos envahissent le monde par grappes de plus en plus fournies. Heureusement, l’humanité réagit rapidement grâce aux moyens technologiques d’Aibius Corp. Grâce à son programme Léviathan, une intelligence artificielle bien plus efficace que ChatGPT, elle peut signaler chaque invasion à l’avance, et envoyer une équipe pour renvoyer les bestioles tout droit vers le Crétacé. Jusqu’ici tout va bien, seulement l’IA devient pour le moins instable et, suite au crash de la team Hammerheads en pleine île Bikitoa. C’est dans ce lieu qu’elle décide d’organiser des épreuves opposants non seulement des humains entre eux, mais aussi à d’autres dinos. Le récit va approfondir tout ça au fil de cutscenes plutôt bien exécutées, même si l’on ne se passionnera pas non plus pour ce scénario et ses rebondissements prévisibles. Précisons que les sous-titres sont assurés en français.

Vous l’aurez compris, l’histoire est surtout un prétexte pour le gameplay. Pour faire simple, Exoprimal est un TPS en multijoueurs en ligne, compétitif en JcJ mais aussi JcE. Dans le mode principal Survie Jurassique, deux équipes de cinq joueurs s’affrontent dans un match à événements (élimination, escorte, sabotage, défense zonale, etc), et la première team à venir à bout du cheminement a gagné. Bien entendu, vous aurez droit à une adversité pour le moins enragée, à grands coups de vagues ennemis impressionnantes à l’écran. Des dizaines et des dizaines de raptors, ptérodactyles, l’intervention spectaculaire de Baryonix ou d’espèces modifiées (sous l’appellation « Néosaures ») : il va falloir s’organiser entre les joueurs pour venir à bout de ces nuées au plus vite et sans y laisser trop de plumes. Le cœur du concept est là : l’équilibre de l’équipe, par le biais d’une utilisation intelligente des exosquelettes. Ces armures bien stylées sont au nombre de dix, et l’on peut en changer à la volée tant qu’on les a débloqué bien entendu. Celle-ci sera parfaite pour l’assaut lourd, l’autre permet un soutien salvateur en énergie, d’autres mettent le paquet sur le corps-à-corps, les explosifs, etc. Si les débutants trouveront rapidement leurs marques, gagner en skill permet de prendre des risques dans le choix d’exosquelette et, au final, d’agir au mieux pour l’équipe. Et remporter le match reste le seul objectif valable dans cette expérience, sachez-le.

Le joyeux délire ambiant mis à mal par un contenu limité

Depuis quelques jours, Capcom a ajouté un mode, intitulé Gant Sauvage. Ce contenu n’est disponible qu’après avoir terminé Survie Jurassique,soit le mode scénarisé. Là, Exoprimal prend un aspect résolument JcE (joueur contre environnement), avec des défis assez difficiles renouvelés chaque semaine. On y trouve aussi une dimension communautaire un poil compétitif par le biais de classements chronométrés. Mais on ne va pas se leurrer : pour le moment le contenu est un peu juste. La prise en mains étant rapidement digérée, la courbe de progression assez rapide et le skill présent mais limité, on peut ressentir une sorte de lassitude après seulement quelques heures de jeu. C’est dommage, tout comme l’ergonomie des menus pas toujours claire. Le scénario se dévoile par le biais de menus étrangement agencés, et même carrément bordélique quand il faut passer du récit, de ses précisions, aux différents modules. Enfin, les récompenses glanées tout au long de l’expérience sont presque uniquement cosmétiques, et j’aurais aimé plus d’impact sur la jouabilité. En l’état, j’ai l’impression d’avoir fait le tour assez rapidement, et de ne plus trop évoluer après à peine une dizaine d’heures….

Alors même que certaines idées sont vraiment très, très bonnes, et il ne faut pas les nier. Je pense à ces instants jouissifs nous offrant d’incarner un dinosaure dans le but de décimer du mieux possible l’équipe adverse. Au rayon des satisfactions, chaque exosquelette a sa jauge d’évolution, avec ses niveaux, et des récompenses à gagner. En fait, de l’argent ingame, servant notamment à acheter des modules agissant sur les armures. Ce n’est pas hyper développé, mais ça fonctionne. Techniquement, Exoprimal se tient très bien grâce à une bonne utilisation du décidément surprenant RE Engine. Le soft reste fluide malgré les hordes de dinos affichés à l’écran, les textures se font détaillées, les effets de lumière impactants. J’ai bien apprécié le design des néosaures, des animaux boostés un peu dégueux (comme le gazeux ou le spectaculaire néo T-Rex). Par contre, l’ambiance sonore ne m’a pas spécialement marquée.

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