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Like a Dragon Gaiden – Test – PlayStation 5

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Like a Dragon : The Man Who Erased His Name, bon moyen de patienter

Que de remue-ménage pour la licence Yakuza ces dernières années ! Tout d’abord, elle a changé de nom au profit d’un « Like a Dragon » (je ne m’y ferai jamais…). Puis on a appris, voilà quelques temps, le départ de Toshihiro Nagoshi, fondateur atypique du Ryu ga Gotoku Studio. Plus important sans doute, la série a pas mal avancé dans son univers, avec un passage de flambeau entre Kiryu à Ichiban, lors d’un Yakuza : Like a Dragon glorieux, véritable hit que je vous recommande chaudement. Aussi, et sans doute le signe d’une prise de relief de cette licence, on a vu fleurir un spin-off devenu série au sein de la série (les excelles Judgment), mais aussi les remasters d’épisodes jusqu’ici inédits en Europe. Bref, Sega prend de la vitesse, de l’élan, et ce Like a Dragon Gaiden : The Man Who Erased His Name, sorte de trait d’union enclenchant la suite, vient solidifier ce phénomène.

Si l’annonce d’un jeu de cette licence est toujours, pour moi, un évènement, celle de Like a Dragon Gaiden : The Man Who Erased His Name fut un peu étrange. Non seulement car le soft fut annoncé comme une sorte d’opus transitoire, mais aussi parce que l’éditeur a tardé à confirmer sa forme avant d’avouer que la parution se ferait uniquement en modèle dématérialisé. Du coup, instinctivement, on pouvait se dire que cette aventure serait légère, pas au niveau d’un épisode classique, alors même que la récente sortie d’Alan Wake II peut prouver le contraire. Et je me dois ici de tout de suite rassurer : le scénario de ce jeu est non seulement d’envergure, mais aussi d’importance capitale pour l’univers. Sans trop vous en dévoiler, car les surprises s’enchainent, le joueur va retrouver le grand Kiryu Kazuma. Ce plaisir absolu ! Donc, notre Dragon de Dojima, disparu depuis Yakuza 6, est désormais retiré du monde, remplissant simplement des missions pour une organisation obscure, certainement en rapport avec l’État. Lors d’une d’entre elles, pourtant banale, notre avatar va voir un ami se faire capturer par des individus visiblement très intéressés par Kiryu. Celui-ci, se faisant désormais appeler Joryu, va sortir de sa presque-retraite pour retrouver le disparu, en menant l’enquête dans deux villes : Yokohama et Sotenbori.

Le scénario de Like a Dragon Gaiden : The Man Who Erased His Name va ensuite connaître une courbe de progression du suspens assez jouissive, avec un récit qui dépasse les espérances. La narration est typique de la licence, il va donc falloir lire beaucoup, c’est clairement bavard, mais on y prend un plaisir certain. Surtout que les textes sont traduits en français. Un confort que l’on retrouve dans le cheminement de l’aventure, avec ce qu’il faut de missions secondaires, mais aussi d’activités annexes. Si l’équilibre entre narration et exploration a parfois été critiqué dans la licence dans ses premiers opus, le Ryu ga Gotoku Studio démontre qu’il a fortement progressé dans la matière. Entre deux quêtes faisant avancer une histoire étalée sur cinq chapitres, l’on ne manquera pas de prendre son temps pour découvrir deux lieux incontournables : chez Akame et Le Château. Le premier est, comme son nom l’indique, est une informatrice qui vous fera suivre des quêtes (parfois Fedex, parfois plus soignées) secondaires. Dans le second, le joueur peut se plonger dans des jeux d’argent ou la drague d’hôtesse, un mini-jeu assez marrant à base de FMV légères et un poil sexys. On peut aussi, dans les villes, s’adonner au mini-golf ou encore aux jeux traditionnels jeux d’arcade, dont la liste contient un inédit que j’ai pris beaucoup de plaisir (et de temps) à découvrir : Daytona USA 2. Tout cela, couplé aux mécaniques de RPG classiques comme l’amélioration de compétences (contre de l’argent !), forme déjà une bonne dose de fun.

Un opus certes transitoire mais au contenu satisfaisant

Mais ce n’est pas tout, car les combats étaient très attendus au tournant, surtout après le virage vers un tour par tour opéré récemment. Like a Dragon Gaiden : The Man Who Erased His Name revient vers du pur Action-RPG, et avec pas mal de nouveautés alléchantes au programme. On est certes dans du pur beat’em all, toujours très dynamique et porté sur le grand spectacle pyrotechnique. Mais attention, les effets visuels et autres sortes de finish him toujours au rendez-vous et drôlissimes ne sont pas là pour cacher un manque de profondeur. Défoncer l’ennemi ne se fait pas bêtement : il y a les postures à maitriser, avec un nouveau nommé Agent. Celui-ci s’appuie sur des objets, un peu à la James Bond. Je pense notamment à des chaussures à réacteur permettant de foncer dans les groupes de vilains. Voilà déjà une bonne surprise, mais celle représentée par le Colisée est, selon moi, encore au-dessus. On doit ici faire appel à une troupe que le joueur doit former avec des combattants auparavant recrutés contre de la monnaie sonnante et trébuchante. On est sur du dix contre dix, avec une multitude de complexifications dont des personnages apportant des bonus ou résistances élémentaires, une importance des attaques spéciales, et un niveau d’amitié à faire grandir à l’aide de cadeaux. Sachez qu’il va falloir s’accrocher et faire pas mal de levelling, car la difficulté de ce Colisée est bien appuyée.

Alors, avec tout cela et cette histoire menée sur cinq chapitres, on peut déjà dire que Like a Dragon Gaiden : The Man Who Erased His Name parvient à s’extirper du simple épisode bonus pour devenir un opus digne d’intérêt. Si l’aventure principale m’a demandé une quinzaine d’heures pour être complétée, j’ai mis quasiment le triple pour tout voir, en prenant mon temps. Voilà donc un contenu très satisfaisant, largement suffisant (surtout en cette fin d’année trop chargée). Côté technique, le Dragon Engine fait encore du très bon boulot. Si les deux lieux visités sont désormais bien connus des fans, et ne sont que peu renouvelés, j’aime toujours autant m’y balader et admirer un niveau de détails impressionnant. Et ce même si les textures commencent à prendre de l’âge. Les animations, parfois un peu raides dans les cutscenes, sont tout de même de qualité dans les combats, lesquels restent d’ailleurs très jouissifs grâce à des effets visuels explosifs. Et tout ça dans une fluidité constante : le 60fps est assuré en toutes circonstances. Seul petit bémol dans tout ça : la musique ne m’a pas spécialement marqué.

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