West Hunt a de bonnes bases mais manque de finition
Sauf à avoir passé les dernières années au plus profond d’une grotte, impossible d’être passé à côté du phénomène Among Us. Tout d’abord bidesque, le jeu d’InnerSloth a ensuite explosé aux yeux du monde grâce, principalement, à l’engouement chez les streamers. Le principe, clairement axé sur le multijoueur, assurait en effet un certain spectacle au visionnage, à base d’enquête sur le modèle de l’excellent jeu de plateau Mafia. Fun certes mais aussi, et selon moi, promis à un one shot. Car le game design trouve tout de même pas mal de limites. Preuve en est, le refus (pour le moment) du studio de développer une suite. Aussi, on compte assez peu d’itération de ce genre, intitulé imposteur, ayant connu un véritable succès. Un fait qu’essaye de faire mentir le studio New Gen (édité par Wandering Wizard), avec son West Hunt ici abordé.
West Hunt emprunte donc le chemin du Among Us-like, mais avec tout de même assez de twists pour se démarquer. Le premier, celui qui saute aux yeux, c’est l’ambiance. On est ici dans un univers de western, et c’est une excellente idée sur le papier. Vous l’aurez compris, pas vraiment de scénario mais un contexte autour duquel le gameplay s’installe. Voilà donc l’occasion de se projeter, au choix, dans une des deux équipes proposées : Shérifs ou Hors-la-loi. Les premiers vont devoir trouver les seconds, tandis que les bandits auront plusieurs tâches à accomplir sans se faire prendre, donc en cherchant à passer inaperçu. On voit bien ce qui justifie le genre de l’imposteur. Un concept nickel… et certainement le gros point fort de cette expérience. Car, malheureusement, le reste est un peu en-deça des attentes, même si j’ai tout de même relevé des qualités.
Tout d’abord, j’ai apprécié la prise en mains de ce West Hunt, rapide et efficace. On passe par un tutoriel via le mode Briefing, lequel expose toutes les mécanique en un quart d’heure chrono. Avec un focus sur les Hors-la-loi car, il faut bien l’écrire, il s’agit du camp le plus actif en terme de mécaniques. Les différentes missions à accomplir, comme le hold up de banque, la séduction de filles au saloon ou encore le vol de valises à la gare du coin, vous impose non seulement du rythme mais aussi une certaine dose de tactique. Car tout le sel de l’expérience sera de passer inaperçu, de ne pas éveiller les soupçons de la team Shérif. Tout cela en faisant attention à bien rester dans la limite de temps autorisé, ce qui ajoute évidemment pas mal de stress, donc de prise de risque. On a aussi droit à des compétences pour ces personnages, pouvant apporter assez de bonus afin de rendre la chasse des shérifs moins aisée. Et attention, car plus vous accomplirez vos missions, plus vous gagnez en notoriété, et plus vous serez recherchés.
Le bon, la brute, et l’imposteur
West Hunt vous propose aussi d’incarner les Shérifs, mais il faut bien admettre que j’ai un peu moins aimé l’expérience. Ici, l’objectif est beaucoup plus simple et un peu moins passionnante à cause d’un petit manque de danger. Cela reste tout de même intéressant à jouer, surtout si vous avez une certaine tendance au roleplay. Là, vous devenez une sorte de mélange entre Pat Garrett et Columbo, avec comme mission de bien observer les différents badauds afin de débusquer les bandits. Cela aidé par les habitants eux-mêmes qui vous enverront des lettres à différentes postes disséminées sur la carte. On aurait donc pu imaginer une importance égale des deux mécaniques. Cependant, et bien vite, on remarque que c’est bien la dénonciation qui se révèle la plus utile. L’observation restant très difficile tant les PNJ sont trop nombreux pour être pris en compte. Du coup, le schéma a tendance à trop se répéter : on attend les rapports, et l’on agit en conséquence. Quand le joueur s’est fait son idée sur qui est coupable, il est désormais temps de procéder à la mise hors d’état de nuire. Une manière définitive de mettre fins aux exactions d’un hors-la-loi, et qui doit être bien sous-pesé car, si vous vous trompez, alors c’est le game over.
Tout cela fonctionne plutôt bien, cependant West Hunt trouve quelques limites. La première, c’est le gameplay à la manette, quand la console est dockée. Là, on sent bien que l’expérience est pensée avant tout pour le PC. Par contre, j’ai bien plus apprécié les sensations en nomade, tout en tactile et bien pensé dans la configuration globale. Donc, préférez ce mode. Ensuite, le contenu est clairement trop juste. On a une Partie Rapide, une Partie Personnalisé, la Forge et le Magasin. Les deux derniers étant dédiés à la personnalisation, contre du vrai argent (Magasin), ou en utilisant des éléments récupérés en jeu (Forge). Les deux modes de gameplay propose donc du jeu à plusieurs (1v1, 2v2, 3v3) ou en solo avec le renfort de bots. On en fait donc très rapidement le tour, tout comme Among Us dans l’année de sa sortie. Ensuite, et c’est plus problématique, j’ai pu moi-même observer la chute drastique de joueurs sur les serveurs. Il va donc falloir compter sur vos amis, ce qui n’est pas évident. Enfin, la technique a beau avoir de la personnalité grâce à ce choix d’une 3D à l’ancienne, elle reste trop simpliste sur la longueur. Et j’ai remarqué quelques étranges baisses de fluidité. Tout cela est donc à prendre en compte.