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The Legend Of Legacy HD – Test – PlayStation 5

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The Legend of Legacy HD, le J-RPG à savourer en nomade

Je ne vous le cache pas, en début d’année 2024 vidéoludique ne m’a laissé que peu de temps pour ce que je préfère : la découverte de vieux jeux, voire de petites pépites qui seraient passées sous le radar. Il faut dire qu’entre Like a Dragon 8, Persona 3 Reload, Final Fantasy VII Rebirth, Rise of the Ronin, Dragon’s Dogma 2 ou le véritable bijou qu’est Unicorn Overlord, il faut se rendre compte qu’on vit une période d’or. Et particulièrement pour le jeu vidéo japonais, je ne me souviens pas avoir déjà vécu un tel premier trimestre, et j’ai quarante ans au compteur ! Bref, c’est encore une fois grâce à NIS America et Furyu, toujours aussi bien soutenus par l’excellent distributeur Plaion, que j’ai pu avoir ma dose de (re)découverte. Cette fois-ci avec The Legend of Legacy HD, que j’avais loupé sur Nintendo 3DS lors de sa sortie en 2015.

Avant d’aller plus loin, il faut replacer le contexte de la sortie d’origine. Ce The Legend of Legacy HD vient donc redonner vie à un soft paru en 2015 sur la (très) regretté Nintendo 3DS. Un J-RPG pensé pour la portable donc, mais ce n’est pas pour moi un red flag. Bien au contraire, tant j’aime la structure de cet exercice, comme me l’avait rappelé un certain Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion. Bref. Le jeu, alors édité par Furyu (devenu développeur sur ce remaster, vous suivez ?) et NIS America, mais aussi développé par Cattle Call. Ce studio, vous ne le connaissez peut-être pas, mais il fait partie de ceux que j’aimerai voir plus souvent. Il fut notamment au travail sur la licence Metal Max, Opoona, et sur un D-RPG Square Enix malheureusement passé inaperçu : Dungeon Encounters. De plus, les développeurs se donnaient comme exemple une autre licence que je vénère, l’énorme Romancing SaGa. Que des signaux forts pour passer du bon temps mais, si les qualités sont bien présentes, tout n’est pas aussi rose qu’espéré.

The Legend of Legacy HD est un remaster qui se concentre sur le lissage haute définition du jeu de base. Vous le voyez venir, et je le confirme de suite : il ne faut en attendre ni bonus de contenu, ni refondation du gameplay. Le scénario reste donc le même et, de l’avis même des joueurs qui l’ont poncé à l’époque, il n’était pas le point fort de l’expérience. Je suis moins sévère qu’eux, car j’ai trouvé l’histoire, l’univers, assez intéressant pour s’y plonger sans pour autant être trop porté par le récit. Et c’est sans doute ce dont j’avais besoin, après ces multiples expériences concentrées sur la narration qui émaillent ce début 2024. Donc, le joueur prend le commandement de sept personnages, que vous aurez sélectionné. Et c’est parti pour la découverte d’un nouveau continent nommé Avalon, afin de le parcourir dans l’espoir d’obtenir Star Graal, le trésor ultime. Si l’on tombera parfois sur quelques ramifications, quelques explications concernant l’univers, l’écriture n’ira pas nécessairement plus loin. Et ce n’est pas un mal, elle créé une vraie motivation sans nous noyer dans des développements surjoués. Par contre, sachez que les sous-titres ne sont disponibles qu’en anglais.

Un gameplay intelligent mais répétitif

Si le scénario est sympathique mais sans surprises, le gameplay de The Legend of Legacy HD est plus intéressant. Le jeu s’inscrit dans le genre du J-RPG, avec combats au tour par tour et une grosse tendance à l’exploration de cartes. On pourrait presque penser, dans l’esprit, à une sorte de D-RPG qui ne reprendrait pas tous les codes. Car, comme le suggère l’histoire, vous allez partir en découverte totale de lieux, de cartes, plongées dans le brouillard avant que vous ne le dissipiez. Il y a donc cette quête au 100% qui pousse à rejoindre chaque recoin dans l’optique d’être récompensé. J’adore cet esprit, que l’on retrouvait aussi dans un Ys VIII. Dans le jeu ici abordé, cette mécanique s’imbrique dans le grand tout : on obtient des cartes à rejoindre, on les complète, on les revend donc plus chères si elles sont complétées totalement. Ce qui, d’ailleurs, se fera non sans des combats. Les ennemis sont visibles sur le terrain, et les batailles en elles-même se révèlent très bons même s’ils manquent de profondeur à la longue. Les personnages se complètent plutôt bien, leurs rôles étant assez différents entre des classes bien définies, et la mécanique de stance (renforcement d’une statistique) fonctionne bien. Il y a aussi ce recours à des faveurs élémentaires via des contrats à passer avec des sortes d’esprit, ce qui complexifie un peu le déroulé. Seulement, tout cela intervient dès le début de l’aventure, et rien ne vient approfondir tout ça jusqu’à la fin.

Clairement, The Legend of Legacy HD se fait répétitif dans sa boucle de gameplay, un peu comme le fut Crystar. La difficulté, assez poussée et parfois cruelle, tente de rectifier le tir mais c’est parfois maladroit (l’exemple des PV réduits suite à l’échec est probant tant il est rageant). Heureusement, la durée de vie ne s’étire pas pour rien, et viser la totale complétion vous demandera une bonne grosse trentaine d’heures, ce qui est bien assez. Sachez d’ailleurs qu’il existe un new game plus assez intéressant, et une rejouabilité très conséquente. En effet, en début d’aventure vous choisissez votre personnage principal, qui propose son propre début et sa fin (sans pour autant changer les objectifs). Ce qui pousse évidemment à y replonger. Enfin, la technique pourra séduire, mais uniquement ceux en recherche d’un trip nostalgique. Indubitablement, tout fait penser à la patte Nintendo 3DS, du style chibi dans le chara design aux textures 3D floues mais très évocatrices. Mon seul regret concerne le peu de variété dans les environnements, entre forêts, cavernes ou déserts. C’est dommage, car le caractère du scénario demandait plus de fantaisie. Quant à la musique, elle m’a très agréablement surpris. Les thèmes accompagnent bien l’esprit, et sont parfois un délice pour les oreilles. Du coup, je suis resté attentif pendant le générique de fin et, ô surprise, c’est Masashi Hamauzu (World of Final Fantasy, Final Fantasy XIII) qui signe l’OST. Un gage de qualité !

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