Class of Heroes, du bon D-RPG de niche enfin dispo en Europe !
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre ! Et ce temps, c’était la fin fin des années 2000, alors que la PSP (quelle belle console !) ne cessait de faire baver les amateurs de RPG japonais. Malheureusement, il faut aussi rappeler à quel point les éditeurs boudaient notre pauvre territoire européen et, ainsi, nous sommes passés à côté de pas mal de titres certes parfois mineurs mais importants pour qui apprécie ce que certains appelles les jeux de niche. Clairement, la licence Class of Heroes, dont les deux opus s’inscrivent le plus pur D-RPG, fait partie de ces expériences que j’aurai adoré découvrir à l’époque. Grâce à PQube, je peux enfin poser les mains sur ce duo.
Alors certes, les deux Class of Heroes ne sont pas non plus les plus connus et populaires des D-RPG. Mais ils proposent une expérience tellement typique de ce qu’était le genre à l’époque que je n’ai pu que ressentir une intense nostalgie tout au long de mes aventures. Je dois tout d’abord préciser que les deux jeux, intitulés Class of Heroes Anniversary Edition et Class of Heroes 2G Remaster Edition sont donc des versions améliorés des softs de l’époque. N’ayant pas joué aux originaux, je ne saurais vraiment jugé des apports, mais apparemment cela se ressent jusque dans la traduction en anglais désormais de bonne qualité. Des améliorations de confort donc, ce qui n’est jamais de refus. Surtout que les deux expérience sont clairement abrupte en terme de prise en mains…
Au moment de lancer le premier Class of Heroes, impossible de ne pas penser aux Etrian Odyssey. Mais attention, les mécaniques des jeux ici abordés sont tout de même plus raides, pour un résultat encore plus difficile. Les deux jeux se présentent donc comme des D-RPG en vue subjective, avec déplacement case par case, un hub où l’on pourra organiser ou renforcer l’équipe (et plein d’autres activités, comme acheter des objets, soigner des équipiers etc), des combats au tour par tour, et des combattants à gérer sur deux lignes. Pas besoin de s’appesantir sur les mécaniques tant elles sont classiques, par contre il est préférable de vous avertir de la difficulté des deux softs. Il faut réellement passer beaucoup de temps dans les menus à construire ses différents personnages, et surtout opter pour les bonnes races et classes au bon endroit. N’allez pas me mettre un bourrin en seconde ligne ou un magicien en première ! Sinon, c’est l’échec assuré dès le premier combat du premier donjon. La seule solution pour survivre dans les centaines de couloirs qui vous attendent est de bien penser votre team, mais aussi d’expérimenter. Et pour cela, le système est généreux, pour les deux jeux.
Gros contenu pour aventures difficiles
Se lancer dans Class of Heroes 1 & 2 Complete Edition, c’est l’assurance de découvrir des univers purement japonais, avec des histoires scolaires légères, anecdotiques, mais rigolotes. Certes, l’écriture n’est pas ce qu’on retiendra, mais j’ai apprécié d’incarner des écoliers, cela motive pour aller de plus en plus loin dans des donjons au level design parfois bien vicieux (générés aléatoirement). Aussi, comme nous sommes des apprenants, on va récupérer pas mal d’objets sans trop savoir ce qu’ils apportent. Il faut donc les ramener à l’école afin de les étudier. Là encore, c’est du déjà-vu mais c’est très efficace. Clairement, il manque une feature un peu folle, une mécanique qu’on n’aurait pas vu venir. Mais l’étendu du bestiaire, les possibilités vertigineuse du créateur de personnages, et la courbe de progression passionnante tant elle demande au joueur de s’investir, sont des éléments qui accrochent à la manette.
Et si vous accrochez, Class of Heroes 1 & 2 Complete Edition va vous embarquer pour un très grand nombre d’heures. Si vous voulez tout voir, et tout faire, comptez facilement cent-cinquante heures. Et comme la difficulté des deux jeux est prononcée, je ne pense pas que vous puissiez rusher, donc attendez vous à un sacré contenu. Techniquement, les deux softs sont assez identiques. Les donjons ont clairement pris un coup de vieux, mais je trouve qu’il se dégage un vrai charme désuet. Les fans de rétro apprécieront, surtout que la PSP excellait en ce domaine. Les dialogues sont habités d’artworks plutôt jolis, même si ça manque un peu d’animation. Mais le character design a de quoi séduire, par son délire constant. À l’heure d’une censure trop présente (n’est-ce pas, Stellar Blade), ça fait du bien ! Par contre, l’OST est très oubliable, et même absente des donjons, ce qui peut surprendre.