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Library Of Ruina – Test – PlayStation 4

image jeu library of ruina

Library Of Ruina, un univers passionnant mais difficile d’accès

Ah, comme j’aime les mois de mai ! Même si celui en cours n’est pas des plus ensoleillé, on sort des matins trop frais. Et, côté jeux vidéo, c’est enfin la possibilité de s’aventurer au-delà des grosses productions des mois de mars et avril. Ainsi, après Final Fantasy VII Rebirth et Dragon’s Dogma 2, je peux donner leur chance à des expériences moins en vue, et parfois au moins aussi passionnantes. Paru un peu en catimini, le 25 avril 2024, Library Of Ruina avait pourtant de quoi éveiller ma curiosité. Tout d’abord, l’édition est assurée par Arc System Works, entité que j’apprécie énormément pour ses jeux de combat (Dragon Ball FighterZ, Guilty Gear Strive, etc). Enduite, et après le phénomène Stellar Blade, il s’agit d’un nouveau soft issu d’un studio sud coréen nommé Project Moon. Enfin, il suffisait de gratter un peu pour découvrir que le titre ici testé s’inscrit dans un univers aussi solide que méconnu, se plaçant dans la chronologie de deux autres œuvres : Lobotomy Corporation et Limbus Company. Bref, j’avais envie de découvrir ce qui motivait une telle ampleur.

Si Library Of Ruina ne manque pas de qualités pour qui veut s’investir, il faut tout de suite avertir que ce soft a du mal à rendre son univers accessible. Pourtant, l’histoire est à la fois passionnante et bardée de différents courants artistiques, brassant aussi bien le manga que l’horreur et la science fiction. On y incarne Roland, un mercenaire découvrant une bibliothèque… et mourant aussi vite de la main armée d’une femme. Mais, dans ce lieu clairement baigné d’une étrange magie, notre avatar revient à la vie et va devoir travailler pour son assassin, Angela. Sur ce principe assez simple et brillamment mis en place, les scénaristes de Project Moon brodent un récit d’une profondeur remarquable, et surtout bien plus violent que ce que la direction artistique laisse croire au premier regard. On y découvre un monde cruel, sombre, avec des thématiques comme le transhumanisme devenu fou, à cause duquel certains n’hésitent pas à échanger leurs propres organes contre la promesse abusive de devenir « augmenté ». L’histoire se développe par le biais d’une narration clairement trop statique, les moyens de la production étant évidemment limité cela se fait par des dialogues longs, sur le modèle du visual novel. J’ai clairement apprécié la tonalité, certains rebondissements. Cependant, sachez qu’il faut avoir joué aux deux précédents softs pour bien tout comprendre, et les sous-titres uniquement en anglais ne facilitent rien.

Library Of Ruina s’inscrit sans un univers très typé visual novel, et pourtant il s’agit bien d’un RPG de construction de deck. Pour simplifier, vous allez voir arriver des invités dont la destinée est de garnir les étages de la fameuse librairie. Je n’en dirai pas plus, mais sachez que c’est bien vicieux comme principe. Et ces invités, il faudra écouter (ou plutôt lire) leurs trajectoires, laquelle est bardée de combats à mener. Ceux-xi se déroulent au tour par tour, et chaque personnage est représenté par une carte aux capacités spécifiques. Lancer de dé afin de définir la vitesse d’action, effets de statut, exploitation des faiblesses élémentaires adverses, tout répond présent. Et, globalement, ce système de combat se fait à la fois profond et prenant. J’en prends pour preuve une sorte de mécanique stun, le Stagger Meter, en fait une jauge adverse à vider en infligeant certaines attaques afin de provoquer un état de vulnérabilité adverse apte à nous apporter une grosse option sur la victoire. J’ai trouvé tout cela à a fois fun et bien conçu.

Une ergonomie à revoir, mais un contenu sensationnel !

Jusqu’ici tout va bien : on découvre un univers glauque et passionnant, tout en approfondissant un système de combat solide au possible. Cependant, Library Of Ruina a tout de même du mal à se rendre facile d’accès. C’était déjà le cas à cause des sous-titres anglais, mais aussi de l’ergonomie des menus assez problématiques. Qu’ils soient nombreux, cela passe encore. Mais la police de caractère est clairement pensée pour le jeu sur PC, et pas sur la télé du salon. Et encore moins sur la PS Portal ou la Nintendo Switch en nomade. Là, ça devient carrément illisible. Si Project Moon lit les retours, il serait salvateur que de penser à proposer une solution, car cela gène l’expérience alors même que l’on a envie de se lancer dans de longues sessions. Et pour cause, la durée de vie de ce jeu est tout bonnement exceptionnelle. Pour voir le bout, il faut largement dépasser la centaine d’heures de jeu, et non sans quelques murs de difficulté.

Et je ne vous parle même pas de tout le post game annoncé, que je n’ai pas pu vérifier car, entre nous, je n’ai pas atteint la fin. Par manque de temps, pas par manque d’envie. Library Of Ruina a certes les défauts des softs pensés exclusivement pour le PC, mais on lui pardonne de par la sincérité qui l’habite. C’est aussi le cas de sa technique, hors ergonomie des menus vous l’aurez compris. Si elle n’est évidemment pas de l’ordre de la claque pour les frénétiques du pixel compté, la direction artistique se charge de lui donner de la puissance. Le style manga (bien plus que manhwa, soit écrit en passant), couplé avec le caractère très sombre de l’univers, imprime un paradoxe aussi frappant que séduisant. Oui, les héros et héroïnes sont assez propres sur eux, mais les exactions qui les entourent se chargent d’en salir les esprits, et c’est très bien vus. Aussi, les différents lieux ont de la personnalité, on ne les oublie pas. Et la musiue accompagne plutôt bien l’ensemble.

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