Test

System Shock – Test – PlayStation 5

4 mn de lecture
image test system shock
image playstation 5 system shock
  • System Shock
  • Disponible sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, PC
  • Développé par : Nightdive Studios
  • Edité par : Prime Matter
  • Sortie le : 21 mai 2024
  • Genre : RPG, FPS
  • pegi18

System Shock, le retour d’un hit prodigieux

Mais quel choc, sans mauvais jeu de mot ! Je n’aurai jamais imaginé écrire cela : ma découverte du très culte System Shock remonte désormais à trente années. Trois décennies, et quelques cheveux blancs désormais bien installés (ainsi qu’une hernie discale, hélas !), voilà donc que le remake débarque. Avant de l’aborder, il faut tout de même replacer le contexte et rappeler l’empreinte laissée par le titre de 1994. Quand celui sort, c’est une véritable révolution. Le soft est issu de Looking Glass Studios, une boite bourrée de petits génies par laquelle est passée notamment Kevin Levine (Bioshock) et Warren Spector (Thief). Et cette équipe voulait associer RPG et jeu de tir à la première personne, avec une grosse part de gameplay émergeant permettant aux joueurs d’évoluer comme ils l’entendaient. Le résultat fut probant, marquant l’industrie durablement. Par exemple, Deus Ex s’inspire grandement de ce hit. J’ai d’incroyables souvenirs avec cette expérience, encore plus déterminants que ceux que m’évoquent Half-Life. C’est dire. Bref, je l’attendais ce remake de System Shock. Et vous savez quoi ? Eh bien, le résultat est à la hauteur de mes espérances.

System Shock nous propose de découvrir un univers futuriste, prenant place en l’année 2072. Autant vous dire de suite que l’ambiance n’est pas féérique, mais plutôt bien sombre, avec des thématiques finalement assez proches de ce qu’on trouve dans 2001 : L’Odyssée de l’Espace. Nous voilà donc dans la peau d’un hacker, dont on peut personnaliser le sexe. Celui-ci se fait boucler alors qu’il tente de pirater les systèmes d’une grande corporation. Alors que la prison semble la seule solution, voilà que notre avatar se fait contacter par la-dite corporation, afin de remplir une mission tout à fait spéciale : hacker l’intelligence artificielle Shodan, laquelle opère sur la station spatiale Sentinel. Ce que l’on effectue sans trop de soucis. Désormais presque libre, notre commanditaire nous livre aussi une interface neurologique afin de nous remercier. L’opération se déroule, et voilà notre avatar plongé dans un coma réparateur. Seulement voilà, le réveil n’est pas du tout agréable En effet, l’IA Shodan s’est rebellé, menace de détruire la Terre et contrôle désormais la station, et a transformé tout le personnel en sorte de mutants cyberpunk. Trente ans après la sortie du soft original, le scénario de System Shock reste un véritable bijou, avec pas mal de rebondissements étonnants mais aussi, et surtout, une grande place laissée au seul désir du joueur. Ah, et sachez que les sous-titres français sont bien au rendez-vous.

C’est donc en bien mauvaise posture que nous prenons le contrôle de notre avatar. Et, tout comme un survival horror croisé avec Deus Ex, il va falloir faire attention à votre survie, avancer prudemment. System Shock est un FPS, propose une grosse quinzaine d’armes différentes et de plus en plus puissantes, mais ne brisant jamais l’ambiance posée par le titre (au contraire de la seconde partie de Resident Evil VII, par exemple). Chacun des flingues propose ses particularités en terme d’effets, un tir principal et secondaire, etc. On ne va pas se mentir, les sensations et l’impression d’évolution font clairement datées, surtout pour qui a écumé la trilogie Bioshock dont le cœur du gameplay est assez identique. Mais tout de même, et en laissant de côté mon amour pour le rétro, je trouve que ce remake met en valeur un game design d’une pureté encore sidérante. Oui, on retrouve des distributeurs afin de s’acheter différentes amélioration de nos capacités. Oui, la récupération d’objets afin de gagner des crédits fait un peu vieillotte et rappelle un peu cet effet aspirateur inhérent aux C-RPG des années 1990. Mais ça fonctionne encore, car la liberté ressentie est intact.

Un remake très fidèle à l’original

Et justement, quelle est donc cette liberté, ce gameplay émergent dont je parlais plus haut ? System Shock vous laisse l’entière liberté d’errer dans la station, d’une taille très imposante. Le but est d’affaiblir Shodan, et vous allez pouvoir vous atteler à la tâche dans n’importe quel sens. Pas de GPS, pas d’ordres de missions, rien de tout ça. Si les gunfights sont bien de la partie (avec des munitions très limitées, prudence !), ils ne sont pas le cœur de l’expérience. Celui-ci est plutôt à trouver dans les différentes énigmes, parfois très difficiles à décrypter. Et la grande satisfaction arrive quand on constate que les développeurs de ce remake, Nightdive Studios (connu notamment pour les remasters des Turok ou de Shadow Man) et Prime Matter ont tenu à ne surtout pas prendre le joueur par la main. Le sentiment de se perdre au sein d’un gigantesque complexe ne plaira sans doute pas à tout le monde, et surtout pas aux fans des open world hypers assistés, mais les autres vont adorer le cheminement. Alors oui, vous allez vous perdre, de nombreuses fois, de nombreuses heures. Mais le level design et les petites découvertes (des journaux audios, par exemple), rythment assez bien cette aventure.

Déjà sujette à discussion en 1994, la durée de vie de System Shock reste difficile à estimer. On peut très bien rusher et s’en tirer avec une dizaine d’heures au compteur (mais pas sans avoir recours à une soluce, soyons clairs), ou se prendre au trip et s’investir plus d’une cinquantaine d’heures. Bien évidemment, la rejouabilité est prononcée, et cela alors que le soft ne propose pas de new game plus. Mais le gameplay émergent permet d’y revenir avec plaisir. Visuellement, le titre est assez surprenant, dans le bon sens. On a droit à des textures volontairement rétro, n’hésitant pas à pixéliser certains endroits. Cela renforce clairement le côté old school de l’expérience, et c’est très bien vu. La fluidité est inattaquable. La seule chose qui tranche un peu avec l’original concerne une partie de la direction artistique. Elle reste bien sombre et cyberpunk dans l’esprit, mais j’ai trouvé le rendu global plus flashy qu’auparavant. Avec des ennemis qui tranchent dans les décors. Je comprends ce choix, il était question d’obtenir une meilleure visibilité, et ce n’est pas un mal. Quant à la partie sonore, elle a été revue et corrigée, offrant une bien meilleure spatialisation. Et croyez-moi, certains effets vont vous effrayer…

Conclusion

Le System Shock de 1994 est un jeu culte, et je suis heureux de vous dire que son remake lui rend un bel hommage. Certes, il va falloir faire preuve de patience, aimer se perdre, car le soft ne vous prend jamais par la main. Nightdive Studios ayant tenu à garder intact l’esprit du titre d’origine, il faudra vous y faire. MAis c’est au prix de cet investissement que vous allez découvrir une pépite, un RPG au gameplay émergent, mais aussi un FPS à l’ambiance bien oppressante.

17 /20
Articles liés
Test

Potion Permit : Complete Edition - Test - PlayStation 5

4 mn de lecture
Potion Permit : et la pharmacie devint aussi fun que cosy Si certains trouvent le genre trop classique car très balisé, ce qui est une grande erreur à mon sens, le J-RPG a cela de merveilleux qu’il se plie parfaitement au développement de ses propres codes. Par exemple, Torneco no Daibouken, un spin-off de Dragon Quest, propose de nous faire incarner le très reconnaissable marchand, l’une des figures centrales de ce genre. Je pense aussi à la série des Atelier, dont le but est d’incarner une créatrice de potions. Ah,…
Test

Monster Hunter Stories - Test - PlayStation 4

4 mn de lecture
Monster Hunter Stories, un spin-off toujours aussi agréable Après un début d’année 2024 assez chargé en belles sorties (principalement du côté de l’Asie), voilà que le rythme retombe assez abruptement. Et voilà venu le temps de laisser leur chance à des titres moins mis en avant, des remakes et autres remasters. Celui qui nous intéresse ici, Monster Hunter Stories, est particulièrement intéressant. Paru en 2017, un des plus beaux millésimes pour les joueurs (Breath of the Wild, NieR Automata, Super Mario Odyssey, etc), ce spin-off sorti sur Nintendo 3DS n’est…
Test

Astor : Blade of the Monolith - Test - PlayStation 5

3 mn de lecture
Astor : Blade of the Monolith, une aventure à découvrir ! Alors que l’actualité est phagocyté par un Summer Game Fest 2024 pourtant très décevant, le rythme des sorties connait enfin une saine accalmie. Et, entre nous, on en avait bien besoin tant la première moitié de l’année fut chargée en grosses sorties. C’est donc l’occasion ou jamais de donner leur chance à des softs moins mis en valeur et pourtant tout aussi intéressants en terme de fun. C’est ce que je me disais au moment de lancer mon test…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

×
Test

Dolmen - Test - PlayStation 5