- Mount and Blade 2 : Bannerlord
- Disponible sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, PC
- Développé par : TaleWorlds
- Edité par : TaleWorlds
- Sortie le : 25 octobre 2022
- Genre : A-RPG, Stratégie
Mount and Blade 2 : Bannerlord, un concept exigeant et chronophage
Dans la famille des arlésiennes, Mount and Blade 2 : Bannerlord occupe une place bien en vue, juste à côté de celle des patriarches Duke Nukem Forever et autres Final Fantasy XV. Le jeu, issu du studio turc TaleWorlds (qui développe et édite, tandis que Plaion le distribue), fait suite à un premier jeu-surprise paru en 2008, et fut annoncé… en 2012. Dix ans plus tard, et non sans passer deux ans par la dangereuse case de l’Early access comme tant d’autres titres, le soft est enfin disponible. Et ô miracle, le résultat dépasse mes attentes !
Pour les joueurs qui seraient passé à côté du phénomène M&B, je me dois de rappeler qu’il s’agit d’un intelligent mélange de stratégie et d’A-RPG, au sein d’une énorme zone médiévale appelée Calradia. Le premier épisode allait droit à l’essentiel, et passait un peu à côté du pourtant très important outil de création. Mount and Blade 2 : Bannerlord gomme ce regret, et c’est avec joie qu’on passe de longs moments à bien régler non seulement le physique de notre avatar (dont le sexe), mais aussi son background par le biais d’une succession de choix tel que notre construction en tant qu’enfant, notre rapport aux parents, mais aussi la faction de naissance. Tout cela a non seulement un impact sur les statistiques directes du personnage, mais aussi sur le début d’un cheminement scénaristique certes léger mais tout de même agréable. L’action se déroule plus de deux-cents ans avant le premier M&B (rassurez-vous, nul besoin d’y avoir joué) alors que l’Empire de Calradia est en plein déclin. Huit factions se dispute plus ou moins le territoire, mais votre avatar n’est pas encore apte à prendre place dans ces conflits : il doit d’abord se perfectionner afin de retrouver ses frères honteusement kidnappés et, à terme, faire définitivement chuter les tyrans. Un scénario pas trop intrusif donc, et tant mieux tant il permet à l’aspect bac à sable de fonctionner à plein régime. Sachez aussi que les sous-titres sont disponibles en français.
Une fois lâché sur la carte de Calradia, on se sent tout d’abord un peu dominé par un sentiment de liberté exacerbé. Et pourtant, Mount and Blade 2 : Bannerlord impose de bien faire attention, dans les premières heures, à apprendre les bases du gameplay. Heureusement, une mission d’ouverture rafraichit la mémoire des habitués, et contentera amplement les nouveaux venus même s’il devront s’accrocher devant l’ampleur du contenu. Et nous voilà alors sur la map, largement plus imposante qu’auparavant, et l’on peut s’y déplacer comme bon nous semble comme n’importe quel STR. L’empire propose une multitude de points d’intérêt, comma des villages et autres terrains ennemis remplis d’éléments à collecter. Mais attention à ne pas foncer tête baissée : je ne peux que vous conseiller de tout d’abord vous concentrer sur le recrutement d’alliés qui vous suivront dans vos péripéties. Ainsi, au fur et à mesure, l’on pourra se sentir plus puissant et même se lancer dans des batailles hypers épiques. Lesquelles, à niveau avancé, pourront inclure des milliers de personnages. Vous avez bien lu. Pour ce faire, il faut se constituer un butin, et c’est possible en se lançant dans différentes activités : les innombrables (et malheureusement très répétitives) quêtes secondaires, des tournois, etc. Comme tous sandbox, le soft offre un nombre vertigineux de possibilités, et c’est peut-être même un petit frein pour des novices qui, clairement, se sentiront tout d’abord un peu perdus.
Des mécaniques en nombre hallucinant
Tout est plus en nombre et plus équilibré, Mount and Blade 2 : Bannerlord tient clairement sa promesse de perfectionnement de la recette. Je pense aussi au système de combat, qui gagne en intensité, avec un système de précision du coup rappelant celui de Chivalry 2. Car tout ne se déroule pas sur la carte de Calradia, le jeu vous plonge sur le terrain quand il faut se rendre en ville, au château, ou sur d’autres destinations. Les combats vous plongent donc dans la mêlée pour des moments plus épiques les uns que les autres. Certains sièges donnent le frisson, surtout quand on atteint le nombre maximal d’alliés et d’ennemis, et alors que les batailles se font par vagues déferlantes. C’est violent, et il faudra maitriser les environnements, et surtout ne pas bâcler la phase de construction de moyens de défense ou d’attaque pour s’en sortir vivant. C’est très grisant, on reste parfois là à observer le massacre se déroulant sous nos yeux ébahis. Surtout que l’intelligence artificielle, certes toujours loin d’être totalement machiavélique, a fait un bond en avant et n’hésite plus à exploiter les faiblesses (faites attention à ne pas trop rester statique). J’ajoute bien des mécaniques qui développent l’expérience, comme le mariage et donc la lignée, car le temps avance et il aura raison de votre premier personnage. Ou encore l’achat de différents commerces afin d’inonder Calradia de nos caravanes et, au final faire rentrer de l’argent au calme.
Bref, il faut vraiment s’attendre à devoir découvrir Mount and Blade 2 : Bannerlord dans son entièreté, sous peine de ne pas survivre aux premières heures. Cela occasionne une durée de vie phénoménal, qui se compte en centaines d’heures. Car, vous l’avez compris, la rejouabilité est garantie. Il existe un mode multijoueurs en ligne, mais uniquement centré sur les batailles, pas hyper intéressant à moyen terme. La partie technique, elle, est évidemment contrastée. Tout d’abord, et c’est une bonne surprise, l’ergonomie des menus n’est pas catastrophique. Ce n’est pas hyper simple à gérer, mais on s’en sort avec un peu de patience. Par contre, visuellement ça souffle le chaud et le froid. J’ai adoré certains effets de lumière, surtout lors des batailles au soleil couchant. Par contre, les textures font datées, et surtout les endroits copiés et collés se remarque beaucoup trop. La direction artistique, qui fait intervenir plusieurs styles (européen, mongole, viking), est puissante, mais les modèles 3D des personnages pourront faire sourire. Surtout dans leurs animations, d’une raideur indéniable. Sur PlayStation 5, je conseille fortement de privilégier la fluidité à soixante images par seconde, vraiment utile lors des batailles. Enfin, la musique de Finn Seliger (connu pour son bon travail sur les Deponia) est impeccable, même si l’OST aurait dû proposer plus de thèmes.
Conclusion
Mount and Blade 2 : Bannerlord est un jeu exigeant, qu’il va falloir poncer de nombreuses heure avant d’en savourer les nombreuses qualités. Clairement, les novices seront au début un peu perdus dans cet univers médiéval gigantesque, offrant des quantités hallucinantes de mécaniques afin non seulement de terminer un fil rouge peu intrusif, mais surtout s’amuser à fond dans le style bac à sable. Par contre, il est indéniable que le domaine technique fait grise mine. Cependant, il serait dommage de s’arrêter sur ce point, tant l’expérience est costaude sur tous les autres.