- Song of Horror
- Disponible sur : PlayStation 4, Xbox One, PC
- Développé par : Protocol Games
- Edité par : Raiser Games
- Sortie le : 28 mai 2021
- Genre : Survival horror
Song of Horror chante les louanges du survival horror old school
Song of Horror est l’exemple typique d’un jeu à bon petit potentiel, pourtant peu visible à cause d’une sortie mal calibrée. Paru sous forme d’épisodes pendant quelques mois, voilà que le titre horrifique développé chez Protocol Games, et édité par Raiser Games, sort enfin en un seul bloc. L’occasion de découvrir une expérience réussie à plus d’un titre, même si imparfaite.
L’histoire de Song of Horror n’a heureusement pas pâti de cette forme épisodique, même si la toute fin n’est pas aussi mémorable qu’escompté. On n’a rien contre cette structure, elle peut parfois même jouer un véritable rôle dans certain titre, comme le récent Dark Nights With Poe and Munro. Mais il s’agissait d’un film interactif en FMV, ici c’est différent. Toujours est-il que l’on va vivre un début de cheminement qui rappelle un peu L’Antre de la Folie. On incarne, dans les premiers instants, Daniel Noyer, en charge de retrouver un écrivain disparu. Nous n’irons pas plus loin, même s’il faut savoir que vous ne rencontrerez pas de zombies, mais une certaine Présence. Elle va vous mener la vie dure, afin de ne pas vous laisser découvrir le secret d’une boîte à musique bien mystérieuse.
Sur le papier, Song of Horror a tout pour nous plaire. Tout d’abord, il s’agit d’un survival horror formellement à l’ancienne, une véritable espèce en voie de disparition. Pas de vue subjective à la Resident Evil Village donc, mais des angles de caméra cinématiques qui s’arrangent souvent pour nous filer une bonne grosse pétoche. Pendant que beaucoup de jeux du genre font désormais le choix de montrer pour faire sursauter, le jeu de Protocol Games opte plutôt pour la science du hors-champ, une très bonne chose pour l’ambiance. Et, pour bien s’y plonger, sachez que le titre est entièrement sous-titré en français. Bref, de quoi bien flipper dans les méandres d’une maison glauque à souhait.
La caméra à l’ancienne joue un grand rôle dans l’ambiance
Song of Horror se veut un survival horror old school, donc on n’est pas du tout surpris par le poids du personnage incarné. Certes, on est loin du camion des premiers jeux du genre, mais il faudra quand même se réhabituer à des mouvements bien plus lents. Cela joue, d’ailleurs, dans l’angoisse du titre, tout comme à l’époque des Silent Hill et autres Forbidden Siren. Il est question de trouver des notes, d’en apprendre plus sur les événements, mais aussi d’essayer de bien se diriger dans un espace parfois plongé dans l’obscurité. Pour cela, on est aidé d’une lampe torche à pile infinie, que l’on manipule avec le stick droit. On aime la mécanique, grâce à elle on découvre des points d’intérêt dans les environnements, par contre la manipulation débouche sur des bugs à l’écran, parfois ressentis dans le gameplay.
Jusqu’ici, Song of Horror fait preuve d’un certain classicisme, mais il va vous surprendre. Avant de débuter, il vous faut choisir un niveau de difficulté, tous représentés par le nom d’un auteur célèbre. Le plus difficile étant Lovecraft, on s’en serait douté. Et c’est ici que la principale originalité pointe le bout de son nez. Si le plus facile propose un cheminement sans mort définitif, pour les autres c’est le cas : si un avatar échoue, il est mis de côté. Et l’on vous conseille de vous y soumettre, car l’expérience a été fondamentalement pensée pour ce danger mortel. Mais la mort n’est pas l’échec total : vous avez quatre vie, toutes représentées par des personnages ayant leurs propres caractéristiques. Et il en faudra au moins un en vie afin de terminer un épisode.
Des imperfections notamment techniques
Et ce n’est pas tout ! Chacun des personnages proposent un point de vue différents des événements. Ils réagiront différemment selon les situations, ou noteront des indices de manière plus ou moins précise pour les phases d’énigmes, parfois assez corsées. C’est une idée forte, et bien réalisée de surcroît. Du coup, on ne peut que souligner la bonne rejouabilité de Song of Horror, alors que la durée de vie de l’aventure est déjà d’une quinzaine d’heures. Ce qui laisse pas mal de temps à La Présence, menace qui peut vous apparaître à n’importe quel moment, pour vous dézinguer. Ce n’est d’ailleurs pas ce que le jeu fait de mieux, certaines apparitions ne sont pas pertinentes avec les lieux visités. Cela pousse la notion de cache-cache, il est question d’éviter. On a droit aussi à des phases de QTE vraiment pas folichonnes, et trop punitives.
Visuellement, Song of Horror souffle le chaud et le froid. On est tombé sous le charme de la direction artistique, avec ces couleurs jouant un grand rôle dans la lourdeur de l’ambiance. Les décors sont somptueux, bien aidés par un vrai soin dans les sources de lumière. Par contre, c’est parfois très bancal dans la pure technique. On a croisé beaucoup de bugs d’affichage, et surtout de collision. Comme notre avatar qui, dans une cutscene, traverse une porte dans le plus grand des calmes, alors que cette dernière ne s’est pas ouverte. Ça la fout mal pour la suspension consentie d’incrédulité. Aussi, les expressions faciales se révèlent raides au possible, même si l’on n’espérait pas de miracle à ce niveau. Côté ambiance sonore, on vous conseille évidemment d’y jouer au casque, même si cela manque un peu de puissance dans le sound design.
Conclusion
Song of Horror s’adresse avant tout aux nostalgiques des survival horror à l’ancienne. Tout comme eux, le jeu joue beaucoup sur le hors-champ, une peur plus diffuse que les simples jump scares. La direction artistique très travaillée, ainsi que les angles de caméra choisis avec soin (et vice), ajoutent à ce constat. Aussi, le concept de mort définitive d’un personnage fonctionne bien. Par contre, on est moins charmé par la menace du jeu, La Présence, laquelle apparaît parfois là où il ne faut pas. Aussi, on a compté pas mal de bugs à l’écran, de quoi parfois nous sortir du trip. Imparfait donc, mais beaucoup de bonnes idées font que l’on recommande tout de même de s’y pencher.
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