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The Medium – Test – PlayStation 5 – Bloober Team

4 mn de lecture
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  • The Medium
  • Disponible sur : PlayStation 5, Xbox Series X, PC
  • Développé par : Bloober Team
  • Edité par : Bloober Team
  • Sortie le : 3 septembre 2021
  • Genre : Aventure
  • pegi18

The Medium, mieux sur PlayStation 5 ?

Si le lancement des Xbox Series ne fut pas des plus éclatants, Bloober Team a un minimum sauvé les meubles ludiques de Microsoft avec The Medium. Il faut dire que ce studio s’est désormais fait un nom reluisant, avec plusieurs titres accrocheurs comme Layers Of Fear ou le très recommandé Observer : System Redux, que nous avons testé il n’y a pas si longtemps. Maintenant que l’exclusivité temporaire a sauté, on retrouve le titre sur PlayStation 5, dans une belle édition physique (distribuée par Koch Media) embarquant un joli petit artbook.

Qu’on se le dise : non, The Medium n’est pas le meilleur jeu de Bloober Team, à cause notamment d’un scénario qui peine à se mettre en place. Autre plateforme, mais toujours le même constat : oui, le scénario est un peu mou du genou dans ses premières heures, même si ça s’arrange par la suite. Rappelons que le joueur incarne Marianne, une jeune femme aux pouvoirs médiumniques lui permettant de voir l’Autre Monde, la dimension des morts. Et la particularité de pouvoir la gérer sur le même plan que la réalité. Bien entendu, ce twist scénaristique est pensé afin de mettre en avant le SSD des nouvelles consoles, qui peuvent donc afficher deux affichages d’un même endroit à l’écran, avec un écran splitté. L’artifice fait son effet, hier comme aujourd’hui.

Notre Marianne peut donc voguer entre les dimensions, ce qui ne lui apporte pas vraiment de tranquillité. Imaginez, des morts communiquent avec vous un peu à leur gré. Pas cool, et encore plus quand il s’agit d’une personne proche récemment décédée. Un jour, l’héroïne reçoit un appel étrange, lui demandant de se rendre au plus vite à la station Niwa, et plus particulièrement son grand hôtel. On retrouve donc la figure de l’invitation, très utilisée depuis le très culte Silent Hill 2 (et qu’on a récemment retrouvé dans Tormented Souls) : celle qui sort l’avatar du quotidien afin de le plonger, avec le joueur, dans l’inconnu. Cela fonctionne bien, le lieu sait se faire inquiétant. D’ailleurs, c’est lui qui sauve la première partie de The Medium, alors que les problématiques tardent à se mettre en place.

Un thriller fantastique qui tarde à démarrer

image test the medium

L’ambiance globale est réussie.

On pourrait donc penser que Bloober Team fonce tout droit vers le survival horror, mais ce n’est pas du tout le cas. The Medium est un thriller fantastique, sciemment en-dehors de la frayeur, sans aucun jump scare et jamais terrorisant. Un peu comme Alan Wake mais sans le système de combat. Nous sommes donc dans un jeu d’aventure à grosse emphase sur l’ambiance, et le genre se veut plutôt savoureux de par sa rareté. La narration fonctionne plutôt bien une fois que l’intrigue se lance enfin, et la présence de sous-titres français fait beaucoup pour le confort. Mais au-delà de cela il y a un soft, donc on se doit d’en attendre du fun. Et là, c’est moins la joie, même si le résultat reste tout à fait jouable et appréciable.

Pas de combats, mais tout de même une sorte de Mr. X qui va vous mener la vie (un peu) dure tout au long du cheminement. The Medium n’est donc pas penché sur l’action. L’expérience globale se fait par angles de caméra fixes, comme pour le tout premier Resident Evil. Une bonne chose, surtout que Bloober Team ne manque pas d’idées dans les cadrages. Par contre, les déplacements peuvent être parfois un peu laborieux, surtout que Marianne se révèle un peu lente dans tous ses gestes, même au pas de course. De plus, elle est un peu contre-productive pour les quelques moments demandant de la discrétion, à cause du changement de repère que provoque le cut d’un angle.

Bon jeu, mais imparfait

image gameplay the medium

Pas de jump scare, mais de l’angoisse.

C’est un fait : The Medium accrochera surtout les joueurs en quête d’histoires différentes, et même un peu cryptiques. On aurait tout de même apprécié que l’artifice de l’écran scindé apporte plus d’idées de gameplay, surtout pour ce qui est des énigmes. Elles sont peu nombreuses, assez plates dans l’ensemble. On a bien des exceptions, surtout dans la seconde partie du soft, mais on en aurait voulu encore plus. Aller, sans vous spoiler sachez qu’une séquence ultra rythmée nous a beaucoup plu, car ici les dimensions jouent un réel rôle. Comme quoi, Bloober Team part d’une super idée, mais la recette de l’aventure un peu sur rails joue un peu contre les intérêts de l’expérience.

The Medium n’est pas du tout un mauvais jeu, mais ces quelques petits regrets lui donnent un arrière-goût de rendez-vous partiellement manqué. L’expérience se boucle en six à huit heures, cela dépendra de votre volonté à trouver tous les mémos planqués dans l’hôtel. Une durée de vie honorable donc. Techniquement, le passage sur PlayStation 5 ne révolutionne pas le soft d’origine. Tout fonctionne bien au niveau des modèles 3D parfaitement animés, les effets de lumière en mettent plein la vue. La magnifique direction artistique (jusque dans la superbe musique, partiellement signée Akira Yamaoka) se voit idéalement soutenue par des textures très précises. C’est vraiment beau, par contre on observe des chutes de framerate assez terribles, et plutôt fréquentes. L’exploitation de la DualSense est, elle, bonne mais sans plus. Les vibrations haptiques ne vont pas assez loin, et ce malgré beaucoup de possibilités liées à l’atmosphère. Par contre, les gâchettes sont bien mises à contribution, avec effet de cran et autres secousses impressionnantes.

Conclusion

Tout comme pour son héroïne, The Medium est un jeu qui nous laisse entre deux rivages. On a envie d’y adhérer totalement, mais quelques regrets nous poussent à garder une certaine mesure. La seconde partie, assez réussie narrativement, succède à une première trop lente à se mettre en place. Le concept de double dimension est super, rend bien à l’écran, mais se fait pas assez exploité par le gameplay. Techniquement, c’est parfois très joli, bien aidé par une super direction artistique bien sombre, mais des chutes de framerate ternissent le tableau. Et cette version PlayStation 5 se cantonne à une petite utilisation de la DualSense, très agréable pour les gâchettes mais pas assez poussée. Du bon donc, et du moins mémorable.

14 /20
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