The Wardrobe : Even Better Edition, bavard mais plaisant
Avec l’avènement du domaine indé, plusieurs genres ont connu une véritable résurgence. Le platformer 2D, le Roguelite, le Metroidvania, mais aussi le Point & click, sont revenus sur le devant de la scène. Seulement voilà, les différentes itérations se sont succédé, et pas toujours de très bonne qualité. Voyons si The Wardrobe : Even Better Edition, jeu d’aventure annoncé comme un hommage nostalgique aux classiques de LucasArts, vaut le détour.
Monkey Island, Full Throttle, Day of the Tentacle, ils ont tous marqué une génération de joueurs. Ceux-ci ont désormais grandi, et veulent retrouver un peu de leurs sensations avec des trips nostalgiques. Le phénomène est compréhensible, justifié, mais écrivons que l’offre indépendante est désormais trop penchée sur la chose. Parfois, cela sent fortement l’exploitation, et pas du meilleur fumet. The Wardrobe : Even Better Edition se devait d’éviter le syndrome du « c’est presque comme dans mon enfance ». Car ce « presque » est principalement axé sur la tonalité, et c’est ainsi qu’on se retrouve avec des truc à la Stranger Things ultra-politiquement correct. Berk.
Rassurez-vous de suite, The Wardrobe : Even Better Edition n’a pas ce soucis. Le jeu signé par CINIC Games, qui a bien choisi son nom, vous propulse sous les os du jeune Skinny, l’ami d’un certain Ronald. Ce dernier n’était pas au courant de l’allergie mortelle de son compère pour les prunes. Et, lors d’un pique-nique, le drame se déroula. Trépassé, notre avatar hante la maison de son effondré bourreau, et décide de garder un œil sur lui. Jusqu’au jour où Skinny décide d’enfin se déclarer, afin de pousser Ronald aux aveux, seule manière de trouver le repos éternel.
Trop de références tue la référence
Seulement voilà, le jour venu la famille de Ronald déménage, aidée notamment par un déménageur défoncé à la ganja. Coup dur pour Skinny, qui va devoir tout d’abord se planquer, avant de repartir à la recherche de son meilleur ami. Ce cheminement est évidemment ce qui fait la moelle épinière de The Wardrobe : Even Better Edition. Une sorte de road trip à pied, au cours duquel notre avatar va devoir venir à bout d’énigmes, mais aussi composer avec des personnages secondaires bien maboules. Tout ce la donne lieu à une tonne de références. Il y en a plein, partout, de Spider-Man à Pacman, en passant par Les Monde de Ralph, Angry Birds ou Alien. D’ailleurs, ça fait parfois un peu décousu, clin d’œil pour le clin d’œil, dommage.
On suit donc l’histoire avec un certain plaisir, même si l’humour ne fait pas toujours mouche. Mais on apprécie le second degré de Skinny, qui s’autorise parfois à fracasser le quatrième mur. Et vous serez heureux d’apprendre que vous comprendrez tout, car The Wardrobe : Even Better Edition est entièrement sous-titré en français, et avec un vrai panache. Il fallait vraiment cette traduction, car les lignes de textes restent nombreuses, même pour un Point & click. Si l’on se réjouit des parfois très farfelues répliques lors de différents dialogues, on est cependant noyé sous les points d’intérêt. Il y en a partout, et chacun peut potentiellement être accompagné de quatre possibilité d’action (regarder, prendre, activer et parler). Cela fait beaucoup, et même trop, du coup on a tendance à « aspirer », à se lancer dans ces éléments les uns après les autres mais sans trop de logique.
Fait pour plaire aux fans de Point & click
Le gameplay de The Wardrobe : Even Better Edition est on ne peut plus classique. Il est d’ailleurs décrit dans un tutoriel déclamé par un narrateur retardataire. Ah les voix-off, ce n’est plus ce que c’était ma bonne dame. On se déplace en pointant. On maintient un bouton quand on passe sur un point d’intérêt (que l’on peut tous afficher avec la commande adéquate) afin d’en découvrir les actions. Bien entendu, il est aussi question de récupérer des objets afin de les utiliser plus tard, et même de la combiner. Bref, le titre se borne au socle des mécaniques du genre, et les fans de celui-ci ne pourront pas être dépaysés. Par contre attention, certaines énigmes sont bien tordues, il faudra parfois essayer tout et n’importe quoi. Un bémol tout de même : la démarche de Skinny est beaucoup trop lente, on aurait apprécié un double-click accélérant.
L’aventure proposé par The Wardrobe : Even Better Edition dure pile ce qu’il faut : à peu près huit heures si vous bloquez un peu, ce qui sera le cas de la majorité des joueurs. On est donc dans la moyenne haute du genre, c’est pas mal. Techniquement, le soft s’en sort plutôt pas mal, avec une direction artistique cartoon certes sans grande originalité mais efficace. On a tout de même remarqué une netteté plus marquée en mode portable qu’en docké. L’ambiance sonore, quant à elle, est de niveau tout à fait acceptable. Entre le doublage anglais joué avec entrain, et les musiques certes rébarbatives mais jazzys juste ce qu’il faut pour accompagner la rythmique spécifique d’un Point & click, nos esgourdes sont sauvegardées.