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Anna’s Quest – Test – Daedalic Entertainment – PlayStation 4

image jeu anna's quest

Anna’s Quest, l’une des plus grandes réussites de Daedalic

Cela fait désormais quelques temps que Daedalic Entertainment s’est lancé dans une mission assez intéressante : ressortir leurs jeux parfois méconnus sur plateformes actuelles. Pour le coup, cette volonté nous paraît salvatrice pour le studio allemand spécialisé dans les Point and click : cela permet de remettre les pendules à l’heure. Notamment avec la très bonne série Deponia. Parfois, le résultat est plus mitigé, comme avec le récent Fire : Ungh’s Quest, mais Anna’s Quest appartient plutôt à la première catégorie.

Daedalic Entertainment a grandement contribué au retour du Point and click au premier plan, accompagnant ainsi le milieu indépendant dans sa soif de revival vidéoludique. En 2015, l’un de leurs meilleurs jeux est pourtant passé assez inaperçu. Celui-ci n’est autre qu’Anna’s Quest, titre qui rassemble beaucoup des qualités du studio, du moins quand il est en forme. Pour s’en rendre compte, il faudra cependant pardonner un écran principal plus digne d’un jeu flash qu’autre chose. C’est, d’ailleurs, une habitude chez Daedalic, mais l’important est ailleurs. Tout de même, pensez à foncer dans le menu des options afin d’activer les sous-titres français (très soignés, au passage).

Si l’on devait invoquer un jeu pour évoquer la qualité d’écriture du studio, ce serait peut-être Anna’s Quest. Non seulement l’histoire est captivante, mais le personnage principal est aussi tout à fait attachant. Le récit se déroule dans un univers très inspiré des contes de fée. Mais pas ceux des versions Disney, un peu édulcorés (et pourtant cibles actuelles du politiquement correct, allez comprendre). On est plutôt dans les versions Grimm, que ne rechignerait pas à analyser un certain Bruno Bettelheim. On incarne donc Anna, une petite fille élevée par son grand-père. Celui-ci tente de la protéger des dangers extérieures, et il y parvient. Jusqu’au jour terrible où Papy tombe malade, ce qui va pousser notre avatar à la prise de risque, mais aussi à la découverte d’elle-même.

Une ambiance très soignée

Anna va passer par bien des situations différentes.

On part donc dans une bonne vieille quête initiatique, où la jeune fille va devoir tout autant transgresser pour grandir, mais aussi apprendre à maitriser son potentiel. Ici, des supers-pouvoirs capables non seulement de la faire résister aux méchants rencontrés tout au long du cheminement, mais aussi d’aider toute une galerie de personnages secondaires très bien caractérisés. Bien entendu, Anna’s Quest se devait avant tout de proposer un gameplay efficace, mais son scénario, l’atmosphère qui s’en dégage entre noirceur et humour piquant, lui permet déjà de grappiller pas mal de points.

La structure d’Anna’s Quest découpe l’histoire en plusieurs actes. Le premier, qui voit notre avatar devoir s’échapper de l’emprise d’une sorcière très intéressée par les pouvoir de l’enfant, fait figure de tutoriel. Même s’il en existe un plus formel, que l’on peut choisir d’activer ou pas. Reste que ces premiers instants vous demanderont de vous échapper d’une salle apparemment bien fermée. La vieille bique vous demande alors d’utiliser le pouvoir télékinétique sur la cuillère, pour la tordre. L’occasion de passer en revue la chambre, et de comprendre que les mécaniques sont on ne peut plus classiques. Un point d’intérêt (tous affichable grâce à une commande) permet différentes action, on récupère des objets. On se sent comme dans du coton, la prise en mains est immédiate, d’autant que cet acte fondateur est plutôt facile.

Une bonne courbe de difficulté pour des énigmes plaisantes

Les personnages secondaires sont bien écrits.

Par la suite, les énigmes vont se complexifier petit à petit, pour atteindre tout de même un challenge assez corsé par moment. La seule originalité du gameplay, l’application de la télékinésie sur certains objets, ajoute encore un peu de mordant. Mais, globalement, sachez que le titre n’en manque pas. On assemble des objets, on résout des casses-têtes pas toujours évidents mais souvent facilités par des éléments du scénario. C’est d’ailleurs une bonne chose, selon nous la loufoquerie de certains casses-têtes d’un Monkey Island a pris un coup de vieux. Reste qu’il vous faudra tout de même au moins huit heures pour venir à bout d’Anna’s Quest, ce qui est tout à fait dans la moyenne haute pour un Point and click digne de ce nom.

Visuellement, Anna’s Quest s’en sort bien, même si l’on ne peut évidemment pas parler de prouesse technique. La direction artistique fait tout le boulot, c’est une réussite. On est dans du cartoon à l’apparence naïf, en cohérence avec l’un des traits de caractère d’une petite fille qui doit encore tout apprendre de la vie. Certes, les environnements ne sont jamais hypers impressionnants, mais entre quelques détails bienvenus et le travail sur les perspectives, on s’y retrouve. Les doublages anglais sont bien interprétés, même si la qualité de la compression laisse un peu à désirer, dommage. Les thèmes musicaux, quant à eux, accompagnent parfaitement l’atmosphère si mémorable de ce titre.

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