Tribes of Midgard, un jeu service à juger sur la durée
Récemment, nous avons abordé un certain Spiritfarer, jeu indépendant qui avait su attirer l’attention grâce à une ambiance originale. C’est, parfois, le meilleur moyen pour sortir d’un lot de plus en plus coriace. Tribes of Midgard est certes édité par Gearbox Software (et distribué en version physique par l’incontournable Just For Games), il n’en reste pas moins que ce premier jeu du studio canadien Norsfell a lui aussi le don de promettre une expérience nouvelle. Du moins, dans son univers, car le reste est un peu plus classique.
Tribes of Midgard développe une petite histoire inspirée de la mythologie nordique, exposée dans une très belle introduction animée. Mais, entre nous, elle fait surtout office de moyen de vous motiver. Car, ensuite, le récit s’efface devant celui que vous ne tarderez pas à écrire par vous-même, en jouant. Avant de rentrer dans le vif du sujet, il paraît important de bien préciser que l’on fait face à un soft qui mélange les genres, et pas qu’un peu. Après un tutoriel très sympathique, mené par les deux chats Soleyra et Mani, l’on revient au menu d’accueil pour découvrir une ergonomie des menus très « 2021 », avec des options un peu partout à l’écran, et notamment une partie personnalisation que l’on sent bien inspirée par les jeux service. Oui, comme ce qu’est devenu Babylon’s Fall, inutile de remuer le couteau dans la plaie.
Mais attention, Tribes of Midgard cache bien son jeu. Derrière des apparences qui ne peuvent que rebuter un papy gamer comme votre humble serviteur, l’expérience est multiple. Le tutoriel vous l’aura rapidement et sympathiquement dessiné. Tout d’abord, sachez que votre monde sera créé aléatoirement. Et ce pour chaque partie débutée à partir de zéro. L’aventure s’organise en deux parties : le jour et la nuit (grand film de Bernard-Henri Lévy, rappelons-le). Quand le soleil règne, votre avatar doit explorer les environs d’un village bâtit tout autour d’une pousse d’Yggdrasil. Le but sera de récupérer des éléments afin de se faire forger armes, armures et autres objets. Tout en faisant attention à ne pas tomber sous les coups d’ennemis. Oui, c’est la partie survival, même s’il n’y a heureusement pas de jauge de faim.
Entre survival et Hack’n slash, la grosse hache balance
La nuit, il sera question de repousser les assauts des Helthings, sortes d’âmes maudites qui veulent s’en prendre à l’Yggdrasil. Et attention, car s’il tombe sous les coups des envahisseurs, alors c’est le game over. Là, Tribes of Midgard se rapproche du Tower defense, avec ce qu’il faut de défenses à construire, et de points névralgiques à protéger. Pour abattre ces vilains monstres, le jeu, qui s’affiche en vue de trois-quart (limite top down), met en place un système de combat tout ce qu’il y a de plus hack’n slash. Carré on frappe, Triangle une super attaque que l’on peut lancer jusqu’à trois fois avant un cooldown hyper lent. On peut aussi compter sur une esquive, que vous utiliserez surtout face aux plus gigantesques ennemis que ne manquerez pas de rencontrer, comme le Jotunn et tous ses cousins. L’intelligence artificielle n’a rien de très poussée, mais les types d’adversaires sont assez différents pour bien penser les offensives.
Le fait de diversifier le gameplay est une bonne chose, cela apporte à Tribes of Midgard une énergie communicative. Par contre, il est indéniable que la boucle de gameplay tend à se répéter. C’est d’ailleurs un peu le but, comme dans pas mal de jeux japonais qui nous plaisent, mais il manque une sorte de maitrise du skill qui rend ce rabâchage véritablement agréable. Cependant, cela manque peut-être encore un peu de contenu, à l’heure actuelle, pour ce genre de structure. Norsfell a déjà annoncé du renfort, avec une feuille de route sous forme de différentes saisons. Une bonne chose. Et si cela peut permettre à la personnalisation de l’avatar de gagner un peu en possibilités, ce ne sera pas un luxe. Signalons, par ailleurs, que vous pourrez choisir entre un homme et une femme. Bon, avec des termes super inclusifs, top progressisme, qui évite de décrire un être humain pour ce qu’il est, mais ça c’est l’époque ma bonne dame.
Une expérience surtout tournée vers la coopération
Il faut donc s’attendre à récolter et à tabasser, et voilà un programme qui a tout de même de l’allure. Ajoutons aussi un système de classe plutôt classique mais efficace, comme le veut l’adage. D’ailleurs, sachez que d’autres se débloquent après quelques exploits. Et elles sont toutes liées à un arbre de compétences disponible dans la section Progression. Bien entendu, vous aurez compris de par le fond « jeu service » qu’une grosse partie de Tribes of Midgard est tournée vers le multi. S’il est possible de s’amuser en solo, il faut savoir que la balance du soft nous paraît plus stable avec le renfort d’un ami (jusqu’à dix !), en coopération. Cela permet de diviser les tâches, mais aussi de mieux prendre conscience de la science du timing.
La durée de vie est difficile à évaluer, mais sachez que, pour le moment, on peut boucler un run en une vingtaine d’heures. C’est peu, mais évidemment la rejouabilité est bien là avec les différentes classes, l’expérience en coopération, et surtout les futures saisons (au moins une deuxième). Sachez aussi qu’il existe la possibilité de micros-transactions afin d’acquérir différentes skins. Un classique du genre, on n’est pas obligé de craquer, mais se faire plaisir n’est pas un mal. Côté technique, Tribes of Midgard est partagé. On a croisé des bugs de collision, et même quelques petites baisses de framerate. Oui, sur PlayStation 5. D’ailleurs, les capacités de la DualSense ne sont que peu mises à contribution. Par contre, la direction artistique est top, les cartes proposent des environnements très riches, les effets de lumière font le job. Et l’on n’est pas fan du character design, mais c’est une question de goût. Comme beaucoup de choses.