The Falconeer : Warrior Edition n’arrive pas à faire oublier ses lacunes
Voilà quelques semaines, nous vous avons proposé la preview de The Falconeer : Warrior Edition, une sortie loin d’être anodine. En effet, ce shoot aérien fut l’un des jeux les plus en vue du launch de la Xbox Series. Aujourd’hui, le soft de Wired Productions a vu son exclusivité temporaire sauté, et peut donc se poser plus ou moins en douceur sur PlayStation 5. Avec, au passage, quelques améliorations qui peuvent faire la différence.
The Falconeer : Warrior Edition est clairement la meilleure édition si l’on veut découvrir le jeu de Little Chicken Game Company. Voilà, on vous livre de suite le constat, car il est tout simplement indéniable. Tout d’abord parce qu’on ne va pas se mentir, le jeu d’origine a été très surcoté par une communauté Xbox en manque de fer de lance digne de ce nom. D’ailleurs, c’est aussi ce qu’on se dit en lançant l’expérience : tout ce bruit pour un shoot certes sympathique, mais jamais révolutionnaire techniquement, ni même du côté du gameplay ? Oui, mais restez avec nous, car le titre peut tout de même compter sur certaines qualités.
The Falconeer : Warrior Edition se pense comme un mélange de shoot aérien et de mécaniques RPG. On pensera donc immédiatement à Crimson Skies, une référence que l’on aime d’amour dans notre webzine. Bref, on peut donc découvrir un univers soigné, avec ce qu’il faut de background et de développements. Ici, le trip est surtout politique, et parfois un peu trop touffu. Tomas Sala, l’homme derrière Little Chicken Game Company, est sans doute un lecteur de fantasy, et ça se sent dans la manière de nous exposer les différentes factions en guerre. Le récit en lui-même est assez classique. Mais entre la myriade de détails, et ce monde d’Ursée, noyé par les eaux à l’exception de quelques villes, l’atmosphère de quoi séduire. Et sachez que les sous-titres français répondent présent.
Les bonnes sensations sont au rendez-vous
Si l’univers de The Falconeer : Warrior Edition se révèle séduisant, le gameplay est plus partagé. La prise en mains n’est pas en cause : elle reste plutôt bonne. Nous faisons face à un shooter aérien agréable dans les sensations, avec les déplacements sur le stick gauche, et la caméra sur celui de droite (on évite, donc, la mauvaise surprise à la Red Wings : Aces of the Sky). On tire, on fait des vrilles, des volte-face, et même du surplace. Sur cette base solide, et agréablement nerveuse, le studio de développement ajoute des originalités, et c’est là que ça commence à vaciller. Le shoot est lié à l’énergie, il faut donc se lancer vers les nuages pour recharger (ou récupérer des munitions sur les ennemis). Et attention à la surcharge, sinon le réservoir explose. Une bonne idée sur le papier, mais en cours de bataille ça peut vite devenir handicapant.
Aussi, le fait de diriger un oiseau géant imposait des mécaniques se devant de rendre ce fait tangible. The Falconeer : Warrior Edition a fait le choix d’un système d’endurance, que l’on doit recharger en plongeant vers les eaux (où vous pourrez aussi récupérer des munitions lâchées par les ennemis). Là encore, cela sort un peu des combats qui, par ailleurs, sont plaisants du fait d’une bonne diversité des ennemis. Et une fois en altitude basse, on peut remonter très rapidement grâce à des courants d’air. Attention cependant à ne pas les emprunter par mégarde car, là encore, cela peut handicaper vos prises de décision. Enfin, on rouspète contre la décision de punir le friendly fire par un échec de la mission en cours, qu’il faudra par ailleurs recommencer depuis le début. Dans ce genre de soft, on tir parfois un peu n’importe comment, cela fait partie du trip. Ici, il faudra se passer de ce côté fun…
Des mécaniques pas toujours funs
Le côté RPG est tout de même plus positif mais, là encore, quelques ombres s’invitent au tableau. On apprécie le fait de pouvoir choisir son faucon, de le faire évoluer non seulement la monture mais aussi l’avatar grâce à des marchands (chez qui on peut notamment acheter différentes armes). Tout cela est associé à un système de permis, et termine de créer un vrai sentiment de courbe de progression. Cependant, l’aspect jeu de rôle est aussi dépendante de la structure, ici en monde ouvert. Et là, c’est plus compliqué pour The Falconeer : Warrior Edition. Tout d’abord, l’exploration n’est pas rendue très intéressante à cause d’un manque de récompense. Aussi, la vitesse de vol rend les trajets parfois très longs, trop longs. Du coup, on se tâte à chaque fois pour aller voir ce qu’il se passe à l’horizon. Si l’on ajoute que les quêtes annexes ne sont pas toutes passionnantes, avec surtout un manque de diversité dans les objectifs, on obtient un open world qui rate sa cible.
The Falconeer : Warrior Edition n’est donc pas la pépite espérée, reste que l’expérience a de quoi tout de même sortir (un peu) du lot. Notamment grâce à un contenu solide. Il vous faudra une vingtaine d’heures afin de boucler le cheminement principal, mais sachez que cette version embarque les DLC Edge of the World et The Hunter. Cela ajoute encore des montures et des missions, donc fait gonfler drastiquement la durabilité. Sur PlayStation 5, les temps de chargement sont quasiment réduits à néant, la fluidité se révèle constante tout du long, et les gâchettes de la Dual Sense se font bien mis à contribution. Visuellement, c’est plutôt joli, avec une direction artistique qui joue de couleurs tranchées, sombres, rendant d’autant plus soignée l’ambiance un peu dark. Terminons par un point positif : la bande originale est une petite merveille.