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Monster Harvest – Test – PlayStation 4 – Merge Games

image jeu monster harvest

Monster Harvest part sur de bonnes bases, mais…

Eh bien, décidément le jeu de gestion de ferme est entrain de connaître une période faste. Cela fait certes un moment, avec les succès de Farming Simulator, Stardew Valley et autres Story Of Seasons, mais on remarque que le secteur indépendant se penche particulièrement sur ce cas. Après Kitaria Fables chez PQube, c’est l’éditeur Merge Games qui tente le coup avec un Monster Harvest lui aussi distribué par Just For Games.

C’est une évidence, vous ne jouerez pas à Monster Harvest pour son scénario, même s’il n’est pas désagréable. Celui-ci est clairement de l’ordre de l’anecdotique, et sert plutôt à motiver le joueur, lui donner l’envie de progresser. Tout d’abord, vous devez choisir votre avatar parmi les quatre disponibles, avec une une parité sexuelle respectée mais sans différences statistiques. Dommage pour la rejouabilité. Vous allez incarner un citadin au bord du nervous breakdown, n’en pouvant plus de sa morne routine. Mais un beau jour, son oncle, le Professeur Spark, le contacte car il a fait une découverte incroyable : les Planimaux. Et du, coup, il n’a plus le temps de s’occuper de sa ferme, localisée à Planimalis pour une raison désormais évidente. Ni une, ni deux, notre personnage s’y rend, et c’est le début d’aventure qui manque peut être un peu de rebondissements, d’inattendu. Toujours est-il que l’ambiance est bonne. Et les sous-titres sont assurés en français, avec des approximations.

Monster Harvest n’est pas qu’un jeu de gestion de ferme. Comme souvent avec les studios d’humble envergure, l’inventivité se doit de compléter les moyens financiers. Et l’une des méthodes les plus efficaces pour cela est la fusion des genres, à l’œuvre dans énormément de jeux actuels. Un peu comme quand Goku et Vegeta sont devenus Vegetto pour combler le retard face à Majin Boo. Ici, c’est nul autre que le Pokémon-like qui est invité à la fête, en tout cas dans les grandes lignes. Et ce n’est pas tout, car on y trouve aussi un soupçon de D-RPG. La recette peut tout d’abord faire penser à Rune Factory, du moins pour le côté exploration de donjons, mais le soft prend un autre chemin, plutôt sympathique sur le papier.

Un mélange des genres qui a de l’idée

La partie récolte assure l’essentiel.

Les premières minutes passées avec Monster Harvest ressemblent au tout-venant de la gestion de ferme. Grâce aux habituels outils (houe, pioche, hache, etc), l’on nettoie le sol de ses pierres afin de gagner de la place, on travaille la terre, on sème des graines, on arrose. Tout cela est évidemment lié à une jauge d’endurance, un code indispensable du genre poussant le joueur à vraiment organiser les journées de dure labeur. Pas vraiment d’originalité jusqu’ici sur cette partie gestion, mais restez car le studio de développement Maple Powered Games a tout de même pensé à apporter quelques mécaniques intéressantes. L’avatar va progresser à force de travailler, une barre d’expérience vous informe d’ailleurs de l’avancée. Celle-ci permet d’ouvrir l’accès à des plans de crafting, avec des objets permettant par exemple plus de stockage. C’est une bonne idée, qui donne du sens à l’effort (vidéoludique).

Mais la vraie originalité, celle qui fait potentiellement sortir Monster Harvest du lot, ce sont les Planimaux. Pour faire simple, l’oncle de l’avatar a découvert des propriétés incroyables venues des Slimes, monstres s’échappant d’un sombre endroit (et nous rappelant Dragon Quest). Après quelques jours pour bien tenir le rythme de la ferme, notre personnage va pouvoir accéder à la grotte, dans une exploration se renouvelant grâce à un level design aléatoire. C’est ici que vous pourrez dénicher des matériaux indispensables pour le crafting, mais aussi les fameux Slimes. À l’aide d’une épée, il est question de les occire et d’en tirer une matière à verser sur les plantations arrivées à maturité. Et là, ô miracle : la récolte devient un Planimal, lequel pourra être utilisé dans des combats contre d’autres monstres mais cette fois-ci sauvages, toujours dans la grotte. Ces batailles se déroulent au tour par tour, et les récompenses se révèlent précieuses : des cœurs ayant le pouvoir de faire évoluer la ferme, afin de gagner des effets importants qu’on vous laisse découvrir.

Quelques soucis de peaufinage

Le chara-design manque un peu de personnalité.

Il est évident que les développeurs de Maple Powered Games regorgent d’idées. Des Slimes de différentes couleurs pour des effets dédiés, plus de soixante-dis Planimaux, la mort définitives de nos monstres quand ils sont battus, des quêtes annexes Fedex bien récompensées, un petit système social avec des cadeaux à offrir aux habitants. On découvre même des événements spéciaux au cours des saisons, et tous les vendredi (ingame). Monster Harvest est donc généreux, mais aussi bancal sur quelques aspects malheureusement assez importants. Les combats au tour par tour pourraient se faire plus énergiques, et l’on regrette l’absence d’attaques originales. L’inventaire pourrait amplement gagner en ergonomie. Aussi, on ressent un certain manque d’informations au global, il a vraiment fallu s’accrocher pour ne pas passer à côté de certaines mécaniques. Enfin, la police des textes est trop petite, on sent que le soft a été pensé avant tout pour le PC.

Techniquement, Monster Harvest souffle le (presque) chaud et le (carrément) froid. Le jeu est fluide, et heureusement. On est même plutôt sensible à la direction artistique, un peu à l’ancienne dans son pixel art, ce qui n’est pas pour nous déplaire. C’est coloré, pas super animé mais on s’en contente. Le character design reste très banal, surtout du côté des Planimaux qui manquent globalement d’un peu de charisme. Tout ça est supportable, par contre on a relevé des bugs, que ce soit dans certaines collisions avec le décors, ou des apparitions de monstres hors du terrain de jeu. Ce n’est pas hyper handicapant, mais il est dommage que le soft ne soit pas tout à fait peaufiné. Espérons qu’une mise à jour vienne réparer cela.

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