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Rustler – Test – PlayStation 5 – Modus Games

image jeu rustler

Rustler pimp le GTA-like !

Ah, les GTA-like ! Si les mondes ouverts sont désormais monnaie courante, on ne peut pas dire que ce soit le cas pour ce sous-genre très précis. Irrévérencieux, politiquement incorrects, très portés sur l’humour acide, les premier Grand Theft Auto font office de témoignages doux-amers d’une époque révolue. Regardez ce qu’est devenu l’un de ses clones, Saints Row… Mais réjouissons-nous, une nouvelle itération bien assumée, Rustler, est désormais disponible en physique grâce à Just For Games.

Il y a des jeux qui attirent l’attention dès leur première présentation, et Rustler fait partie de ces élus. Imaginez : un soft qui rend hommage aux deux premiers GTA, ici en utilisant la 3D mais en vue top-down. Ceci en transposant l’action à l’époque médiévale. Sur le papier, et lors de la phase de communication, c’était alléchant au possible. Après une période de rodage en Early access (et un financement participatif sur Kickstarter), le titre est enfin finalisé, et il confirme pas mal de nos attentes. Tout d’abord en terme d’histoire : c’est effectivement bonnard au possible. Il s’agit même de la principale force de ce titre, tout de même sympathique à plus d’un titre.

Rustler nous catapulte tout droit dans un Moyen-Âge certes bien rendu visuellement, avec tout ce qu’il faut de chemins boueux, de chevaux et autres armures, mais surtout totalement délirant. Contrairement à un Kingdom Come : Deliverance (qu’on ne conseillera jamais assez), on est clairement dans ce genre d’univers qui utilise une période historique afin de déverser des tonnes d’humour noir, de références à la pop culture, voire même de petits messages grinçants. Et c’est réussit, l’ambiance anachronique nous a accroché du début à la fin. Le joueur incarner Guy, petit bandit de son état mais qui rêve de grandeur. Bon, pour le moment c’est plutôt un bon gros looser qui crèche chez môman, passe son temps à se mettre des mines avec de l’alcool bas de gamme, se lance dans des larcins de bas niveau. Un vrai boulet.

Une ambiance délirante vraiment agréable

Rien de tel qu’une bonne joute équestre !

C’est sur cette base que Rustler va construire sa narration, à base de dialogues parfois très drôles. Et sous-titrés en français, s’il vous plaît ! Notre véritable anti-héro, Guy, traine avec un acolyte au moins aussi naze, mais assez débrouillard pour lancer l’intrigue. De fil en aiguille, et avec le but de carrément prendre la main de la fille du roi, puis de conquérir le Royaume (rien que ça), le duo va se lancer dans des aventures surréalistes, bourrées de personnages secondaires parfois assez mémorables (on a un petit faible pour les bardes et leurs chansons). La progression suit un schéma très classique, on pourra même dire vu et revu, à base de missions principales et de grosses respirations possibles grâce à des activités annexes (des courses, du MMA etc), ou des défis que l’on s’impose nous-même. Oui, comme quand on aimait se tester en cherchant les cinq étoiles de recherche dans GTA.

D’ailleurs, la police est bien présente dans Rustler. C’est ici que les choses deviennent un peu plus compliquées pour le jeu du studio polonais Jutsu Games (ici édité par Modus Games). Tout le système de conduite est un peu compliqué par une prise en mains approximative. Les chevaux sont de véritables savons, la moindre petite imprécision vous voudra de prendre la tangente. On s’y fait avec le temps, mais pas sans efforts. La police, elle, avec ses canassons à gyrophare (véridique), est affublée d’une intelligence artificielle à revoir. Il est trop facile de la mener en bourrique, puis d’aller tranquillement pimper sa monture (oui, vous avez bien lu). Par contre ses dégâts sont démesurés, les combats rendus brouillons à cause d’une caméra pas toujours idéale, tout cela même si l’on aime la multiplication des armes (seize en tout, avec tout ce qu’il faut d’arbalètes, d’épées etc).

Techniquement à revoir, malgré une bonne direction artistique

Oui, la police médiévale est équipée de gyrophares.

Le cheval, vous en aurez besoin car le monde ouvert de Rustler se fait tout de même assez étendu. Il figure d’ailleurs parmi nos satisfactions, avec une certaine diversité des environnements dont trois villes, un littoral, un grand château etc. On a aussi droit à un cycle jour/nuit qui apporte au récit puisque certaines missions n’auront lieu que quand tous les chats sont gris. Enfin, toujours du côté des réussites, on doit citer une bonne impression d’évolution de l’avatar. Guy trouvera parfois des fers à cheval, qu’il pourra utiliser pour débloquer des compétences dans l’un des quatre arbres (social, combat, équitation et portée). Du coup, on a donc un petit côté RPG qui vient un peu rompre la routine du pur GTA-like, et c’est une bonne chose.

Rustler est le jeu d’un studio d’humble envergure, on ne pouvait donc s’attendre à un contenu mirobolant. Et cela se vérifie dans les faits. S’il existe bien des quêtes annexes (très Fedex) et des objets à trouver, vous pourrez tout de même en faire le tour en huit heures. D’ailleurs, le Trophée de Platine est assez rapide à obtenir : en à peine une douzaine d’heures. Techniquement, le constat est mitigé. Si  l’on apprécie la direction artistique, et ce cel shading qui offre une personnalité cartoonesque bien sentie, on atout de même noter pas quelques bugs. Cela va de l’affichage, donc peu grave, à des scripts qui ne se lancent pas (tous croisés dans la dernière ligne droite de l’aventure). Aussi, l’ambiance sonore part d’une bonne intention, avec ces bruitages loufoques, mais la qualité du mixage se fait là encore discutable. Heureusement, le titre s’en tire grâce aux bons points vus plus haut, et l’on aimerait voir ce qu’une suite, avec plus de moyens, pourrait donner…

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