Demon’s Slayer en jeu, tout aussi spectaculaire que l’animé !
Demon’s Slayer : The Hinokami Chronicles a été annoncé assez proche de sa sortie, mais l’attente s’est tout de même faite grande chez les (très) nombreux fans de ce manga ultra-populaire. Non seulement pour sa présumée qualité d’adaptation, mais aussi en raison du duo à la manœuvre. En effet, on retrouve Cyberconnect2, un studio japonais que l’on apprécie beaucoup dans nos pages dématérialisées, notamment développeurs d’une flopée de Naruta : Ultimate Ninja, et surtout des sous-estimés Asura’s Wrath et Dragon Ball Z : Kakarot. À l’édition, c’est un Sega hyper-actif en cette fin d’année (Lost Judgment, Super Monkey Ball : Banana Mania, Sonic Colours Ultimate, gros programme) qui tient la baguette. Ensemble, les deux boîtes se devaient de nous livrer un bon jeu de combat 3D. Verdict.
Nous n’allons pas nous lancer dans un résumé de l’animé, ce serait inutilement long. Sachez simplement que Demon’s Slayer est l’un des succès japonais les plus impressionnants depuis bien longtemps : voilà quelques mois, le manga (signé par l’auteure Koyoharu Gotoge) dépassait les cent-cinquante millions d’exemplaires vendus. C’est stratosphérique, et les raisons de ce carton sont évidentes : des personnages très attachants, et surtout une intrigue qui ne cesse d’avancer, avec de gros rebondissements à la clé. On est donc loin des moments parfois longuets de l’Attaque des Titans, autre très bonne œuvre au demeurant mais parfois inutilement étiré sur la longueur. Ici, on est plus dans du « facile à regarder » (ou à lire, c’est selon), ce qui devait aussi se retrouver dans le jeu que l’on aborde dans ce test. Bonne nouvelle, c’est bien le cas, aussi bien dans la narration que dans le gameplay.
Nul doute que Demon’s Slayer : The Hinokami Chronicles atteint son objectif dans l’ouverture à un public large. Le mode Histoire, pensé pour être à la fois simple et complet pour les fans, est bel et bien le morceau central de cette expérience. Dans celui-ci, le joueur va pouvoir découvrir l’histoire tragique de Tanjiro, jeune chasseur de démons ayant un jour découvert sa famille massacrée, à l’exception de sa sœur devenue elle-même maudite. C’est donc pour lui trouver un antidote que notre héros devient Pourfendeur, avec tout ce que cela comporte comme dangers mortels. Le jeu couvre toute la première saison de l’animé, ainsi que le génial film Le Train de l’Infini. On a donc ce qu’il faut de moments hypers épiques, plutôt bien mis en scène dans différentes cutscenes de qualité certes inégales mais globalement savoureuses. C’est parfois très statique dans les dialogues, mais les cinématiques de combats déchirent.
Un mode Histoire qui satisfera les fans
La méthode de narration est assez étrange, mais on comprend où veut en venir CyberConnect2. En effet, le mode Histoire de Demon’s Slayer : The Hinokami Chronicles prend la forme de différentes frises, avec des cases à atteindre pour combattre, faire avancer le récit, et surtout découvrir de petites saynètes à débloquer (contre des fragments de souvenirs), histoire d’assurer du bon fan service. Le scénario est totalement fidèle à la série, même si l’on sent évidemment que les développeurs ont eu beaucoup plus de mal à adapter les arcs sans trop d’action. Ne vous inquiétez pas, à ces occasions on aura tout de même droit à du mini-jeu rythmique peu attrayant, surtout imaginé pour ne pas passer à côté de moments certes plus calmes mais importants pour la bonne compréhension de l’ensemble. Celle-ci est aussi bien servie par la présence des sous-titres français, c’est à souligner.
Mises en avant dans les différents trailers, les phases d’exploration sont par contre assez décevantes. Demon’s Slayer : The Hinokami Chronicles est, dans cette partie, moins ambitieux qu’un Dragon Ball Z : Kakarot, et c’est principalement dû à la forme du titre, bien plus linéaire. En fait, on se demande même pourquoi CyberConnect2 s’est lancé dans ces phases tant, à part la récupération des items (argent pour débloquer plein de bonus dans le musée, par exemple), il ne s’y passe pas grand chose. On peut aussi parler à certain passants, parfois bifurquer sur une ou deux routes secondaires, mais on a a tout de même tout le temps l’impression de parcourir un couloir très cloisonné. Dommage, même si l’on tient un pari : les fans feront tout le nécessaire afin d’obtenir le 100% des collectibles. Une quête qui, associée à la longueur du scénario principal, vous occupera une bonne quinzaine d’heures.
Le gameplay est pensé pour le grand public
Demon’s Slayer : The Hinokami Chronicles est un jeu de combat en 3D au rendu que l’on qualifiera de très « Naruto : Ultimate Ninja-esque ». On est donc dans du spectaculaire, avec une caméra qui suit le combat au plus près, en mettant surtout en avant l’action plutôt que la technique. Vous l’aurez compris, il faut s’attendre à un focus sur l’enchainement facile, qui peut ensuite de compléter d’une ou deux subtilités. La garde est bien présente, ainsi que les coups spéciaux, par contre ça manque clairement d’intérêt dans le domaine aérien. La différence avec Naruto, c’est la présence d’un allié. Eh oui, on est dans du 2V2 ! Notre renfort peut être lancé à l’attaque, surtout afin de bien terminer un enchainement, mais aussi intervenir en défense ou encore carrément de venir sur le terrain. Mais attention, car votre duo partage la même barre de vie. Tout cela forme un système on ne peut plus accessible, qui peut être pratiqué par le plus grand nombre. Par contre, les pros du genre trouveront que le résultat manque d’un peu de profondeur.
Demon’s Slayer : The Hinokami Chronicles mise sur le grand spectacle, et c’est en adéquation avec l’animé qu’il adapte. Chaque combattant a son propre Éveil, qui booste ses capacités et permet un finish très impressionnant. Ce n’est certes pas très original, mais ça fait son effet. C’est sans doute un regret : CyberConnect2 n’a pas réussit à trouver la surprise qui tue, celle du chef et dont l’effet sur l’ensemble du titre se ressent. Cette impression de prudence, on la retrouve aussi dans le roster, un peu juste à l’heure actuelle. On sait que des personnages supplémentaires, et totalement gratuits, vont arriver par la suite. Mais tout de même : dix-huit dont six versions alternatives, c’est mince. Techniquement, le constat est honorable, mais sans casser des briques. La fluidité est totale (à 60fps si vous êtes sur les consoles de nouvelle génération), les différents effets de lumière participent pleinement au dynamisme des combats. Par contre, les environnements sont étonnamment vides, et les animations en phase d’exploration assez pauvres.