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Iron Harvest 1920+ Complete Edition – Test – PlayStation 5

image jeu iron harvest 1920

Iron Harvest 1920+ Complete Edition, entre uchronie et classicisme

Paru en 2020 sur PC, où il aura su convaincre bon nombre de fans de stratégie en temps réel, Iron Harvest 1920+ débarque enfin sur consoles avec une Complete Edition attendue de pied ferme. Pourquoi donc, ma bonne dame ? Parce qu’on fait partie de ceux qui aimeraient bien que le genre STR, peu représenté sur machines de salon, parviennent enfin à s’y imposer. Sera-ce avec le soft signé King Art Games, et paru sous le label Prime Matter récemment lancé par Koch Media ?

L’action d’Iron Harvest 1920+ : Complete Edition se déroule dans une uchronie dont le point de départ est la fin de cette boucherie que fut la Première Guerre Mondiale. On y découvre un combat qui repart de plus belle après une trêve, opposant les équivalents des Polonais, des Allemands et des Russes. Pourquoi ce nouveau massacre à venir ? Parce que des résistants ont dégoté des armes sacrément de pointe en farfouillant dans leurs champs, de quoi se constituer une armée face à des troupes pourtant détentrice de Mechas imposants. En fait, cette ambiance alternative ne sort pas de nulle part, elle est inspirée du jeu de plateau Scythe, une référence en la matière. Et ça se ressent : le récit, parfois étonnamment pointu historiquement, est d’une telle qualité qu’il accroche à la manette. Et rassurez-vous, la traduction des textes est assurée dans un français plutôt soigné.

Avant d’aborder le contenu de cette Complete Edition, penchons-nous d’abord sur le jeu de base. Comme nous l’informions plus haut, Iron Harvest 1920+ est un jeu de stratégie en temps réel en vue isométrique (avec du bon gros zoom bien agréable), il faudra donc sélectionner ses unités et les envoyer où l’on veut, tout en gardant en tête que l’ennemi avance lui aussi à son rythme. Sur cette base, King Arts Games bâtit un gameplay très prudent, ce qui nous paraît une sage décision dans le cadre d’un STR pour consoles : mieux vaut ne pas partir dans tous les sens. On a ainsi le besoin de construire des bâtiments afin de faire grossir et améliorer les troupes (caserne, atelier, etc), cela grâce à des ressources récupérées sur le terrain. Cela ne troublera pas les néophytes, qui y retrouveront sans doute des réflexes du temps jadis.

Un univers dense et très intéressant

L’ambiance du jeu est l’une de ses principales forces.

D’ailleurs, la gestion des troupes, avec armée et héros accompagnés d’un soutien animal, l’organisation des missions avec des objectifs principaux (souvent de la capture de points précis) et secondaires : tout nous semble de l’ordre du déjà installé. Oui, cela pourra peut-être faire bailler les stakhanovistes du STR, mais les autres pourront trouver en Iron Harvest 1920+ Complete Edition une véritable porte d’entrée sur consoles actuelles. Les différentes factions proposent évidemment un armement bien assigné : les Mechas sont plus rapides et moins blindés chez les Polonais, ceux des Russes se révèlent parfaits pour qui veut aller au contact mais peu efficaces à distance, tandis que les Allemands privilégient la résistance au détriment de la vitesse. Et attention, car l’équilibre entre ces trois camps est excellent. Seul petit souci à ce niveau : les troupes au sol ont vraiment du mal, et l’on a tendance à créer en priorité du Mecha afin d’écraser l’adversaire avec une certaine facilité, du moins dans les première missions.

Iron Harvest 1920+ Complete Edition nous propose aussi tout un système d’amélioration, par le biais d’un arbre de compétences (un par faction) à faire fleurir avec notre expérience. Là encore, du très classique et efficace. Tout cela forme un gameplay immédiatement digéré, même s’il fallait encore parvenir à l’exploit : enfin adapter la prise en mains à nos manettes de joueurs consoles. Et là, c’est de suite plus mitigé. Tout se fait par le biais d’un curseur pourtant intelligemment pensé, regroupant à lui seul beaucoup des actions. Seulement, il reste évidemment, et fatalement, assez lent, trop pour s’adapter au mode multi compétitif. Aussi, la lisibilité de l’action peut en prendre un coup à cause de sa taille, assez imposante mais pour des raisons pourtant pertinente : loin de l’écran, le gamer ne doit surtout pas le perdre de vue. enfin, l’ergonomie des menus n’est pas chaotique, par contre elle n’est pas fluide et demande à ce qu’on automatise les allers et venus. Plus positif, les raccourcis au pad fonctionnent bien.

Principalement destiné aux néophytes du STR

La guerre, ça fait bobo !

Iron Harvest 1920+ Complete Edition est donc du genre à favoriser l’univers, et les joueurs en recherche de STR simple d’accès. Il saura aussi faire le bonheur de ceux recherchant un contenu très solide. L’histoire principale vous demandera déjà une bonne vingtaine d’heures, et le double pour qui veut tout faire à 100%. À cela, on ajoute deux gros DLC : Rusviet Revolution et Operation Eagle. La première nous fait croiser la route de Raspoutine, rien que ça, et ajoute pas mal de missions au compteur. Mais la seconde est carrément indispensable : elle invite dans le conflit les Américains, donc propose carrément une quatrième campagne, avec moult missions, des cinématiques inédites, des nouveaux héros, des cartes pour le multi, de nouvelles unités à foison. Bref, de quoi encore ajouter des heures devant l’écran.

Lors sortie de Iron Harvest 1920+, en 2020, certain reproches ont pu se faire autour de sa technique. Pourtant, le jeu n’est pas moche, mais on sent effectivement qu’il est perfectible dans quelques domaines. La direction artistique pourra diviser : les environnements restent plutôt jolis, mais le chara-design peine à convaincre, tout particulièrement au niveau des héros. On a aussi relevé quelques petits toussotements dans la fluidité, et c’est embarrassant pour un jeu PlayStation 5. Mais surtout, c’est l’intelligence artificielle qui nous a déçu, avec une propension des ennemis à balancer l’action sans trop réfléchir aux conséquences. On trouve aussi dommage que les spécificités de la Dual Sense ne soient pas mises à contribution. Enfin, l’ambiance sonore est de l’ordre du tout juste acceptable, avec un mixage des bruitage inégal, pas assez spatialisé.

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