Test

Atelier Sophie 2 – Test – PlayStation 4

7 mn de lecture
image jeu atelier sophie 2
image playstation 4 atelier sophie 2
  • Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream
  • Disponible sur : PlayStation 4, Nintendo Switch, PC
  • Développé par : GUST
  • Edité par : Koei Tecmo
  • Sortie le : 25 février 2022
  • Genre : J-RPG
  • pegi12

Atelier Sophie 2, l’un des sommets de la licence

Ah, la licence Atelier, l’une de nos plus chouchoutées ! Sous-estimée en Occident, quand elle n’est pas carrément méprisée, la série est pourtant l’une des plus intéressantes dans la partie « niche » du RPG japonais. Avec ses directions artistiques qui nous changent des trucs aussi badass que génériques livrés par les occidentaux, les Atelier offrent aussi un point de vue, une approche différente sur le genre, avec à la clé un focus effectué sur l’alchimie. Les différentes héroïnes sont en effet des sortes de sorcières, plus ou moins en apprentissage, et certains codes plus ou moins récurrents viennent agrémenter le cheminement, comme la limite de temps. C’est pour cela que l’on aime découvrir un nouvel opus de cette licence, et Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream vient confirmer tout le bien que l’on vient d’écrire.

Pourtant, votre dévoué serviteur l’avait un peu mauvaise lors de l’annonce de cet Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream, un opus marquant aussi les vingt-cinq ans de la licence. Car bon, entre nous, on espérait plus voir les suites de l’aventure de Ryza, tant Atelier Ryza 2 nous avait passionné malgré ses quelques défauts. Ce sera pour plus tard (on l’espère, du moins), et pour le moment on retrouve donc Sophie, l’héroïne du millésime 2015. Cette décision peut tout de même faire lever quelques sourcils chez les fans, car l’opus n’était pas des lus mémorables en terme d’écriture. Les personnages, revenus à une certaine simplicité après un arc Dusk trop dramatique, manquaient d’un peu de relief, d’ampleur. Mais le soft restait tout de même de qualité, notamment grâce à un système d’alchimie très agréable à maitriser, et un univers bien riche en secrets. Il fallait donc que la suite aille un peu plus loin.

Rappelons qu’il n’est nul besoin d’avoir joué aux autres Atelier afin de s’amuser avec Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream. Enfin, plus précisément, il est préférable d’avoir parcouru le premier opus, mais aucunement les Atelier Iris, Rorona, Lulua etc. Le joueur va donc retrouver Sophie qui, après avoir battu l’infâme Diogren (dans un combat tellement difficile qu’on en a encore des sueurs froides), continue sa petite vie pépère. Du moins jusqu’à ce que notre gentil avatar, toujours accompagnée de la fidèle Platcha, ne découvre l’arbre-rêve, lequel va les projeter dans un monde des songes appelé Erde Wiege. Dans le premier épisode, l’on se devait d’accompagner l’héroïne dans sa quête aux souvenirs oubliés, ici il va falloir s’extirper de cet endroit pourtant joliment féérique, mais aussi retrouver une Platcha redevenue jeune et pimpante. On est donc toujours dans du scénario qui pousse à l’avancée, un véritable appel de l’aventure, avec un panache très communicatif.

Agréablement léger, mais sous-titré en anglais

image gameplay atelier sophie 2

Cet arbre est joli, mais attention à ce qu’il vous prépare.

Vous êtes un nouveau venu dans la licence, et avez toujours peur qu’Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream ne vous perde en cours de route ? Aller, on va encore vous rassurer : il existe un contenu, dans le jeu, intitulé Story so far et qui, à l’instar de ce que proposait l’excellent Trails of Cold Steel 3, va vous résumer les événement du premier Atelier Sophie. C’est pensé avec soin, sans trop perdre de temps sur des détails, uniquement pour se remémorer les étapes importantes du développement de l’avatar. On pourra donc aussi le conseiller aux joueurs qui ont fait l’épisode précédent, mais qui ne s’en souviennent plus trop. Par contre, on a un regret : on se doit de signaler l’absence de sous-titres français. Ils sont exclusivement anglais (tandis que les voix sont proposées en japonais, ouf), et il faut s’attendre à lire. Beaucoup, comme toujours dans cette série. C’est dommage, car cela renforce l’indécrottable côté « de niche ». Surtout que, dans le même temps, Koei Tecmo propose Dynasty Warriors 9 Empire dans la langue de Molière. Dur, et sans espoir d’un patch.

Mais bon, on pardonne car on retrouve la délicieuse ambiance légère que l’on attend de la licence. Un Atelier, c’est une respiration entre deux J-RPG plus dramatiques, parfois plus sombres. Tout ce que fait Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream, c’est dans ce but précis : on y vient après un bon gros Final Fantasy, histoire de s’offrir de la douceur, du bien-être. La bonne humeur se retrouve jusque dans le gameplay, qui ne doit cependant pas être résumé à du facile d’accès. Comme toujours dans la licence, l’alchimie est au centre de l’expérience, encore plus que les combats. Elle rythme non seulement l’équipement, l’évolution, mais aussi l’exploration. Certes, les sous-titres anglais n’aideront pas les pauvre Français que nous sommes (snif, on ne s’en remet pas). Globalement, le système est sans aucun doute le plus simple, et l’un des plus agréables de ce que la licence a proposé jusqu’ici. Outre la concoction automatique qui fait son grand retour, c’est aussi le come back (puisqu’il faut parler anglais) de la synthèse par projection. Parfait pour l’expérimentation, qui ne manquera pas de vite devenir chronophage.

Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream a tout de même la bonne idée d’accompagner le joueur dans des tutoriels, car le système d’alchimie reste assez original pour qui n’est pas un habitué de la licence. Les autres retrouveront les bases du premier épisode, avec de grosses nouveautés. La première est liée à la possibilité d’incarner un autre personnage (on ne veut pas le dévoiler, mais son identité est évidente…), donc les différences de recettes entre ces deux avatars. De plus, l’efficacité des créations est liée au niveau d’affinité avec des protagonistes secondaires. GUST a ainsi trouvé le moyen de lier les relations et l’alchimie, une vraie qualité dont ne disposait pas vraiment Atelier Ryza 2. On a aussi une sorte d’arbre de compétences qui, en fait, ouvre la voie vers de nouvelles recettes. Simple, et fichtrement addictif tant on apprécie de voir les effets bénéfiques augmenter au fil du temps. Pour réaliser tout cela, il est toujours question d’aller fureter dans le monde, à l’extérieur des villes, et de remplir la sacoche d’ingrédients. C’est ici qu’interviennent l’exploration, mais aussi les combats.

Globalement, le game design est désormais sur de très bons rails

image test atelier sophie 2

Le système de combat est très simple d’accès.

Qui connait la licence savait qu’il ne fallait pas attendre Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream pour ses batailles, qui n’ont jamais été le point fort de la série. Tout ce qu’on leur demande, c’est une certaine pureté dans les mécaniques, et surtout pas de choses trop farfelues que l’on n’utiliserait pas tout du long (n’est-ce pas, Grandia 2). On découvre donc un système au tour par tour, très fluide jusque dans le déclenchement sans temps mort. L’équipe participante est de trois personnages en position avancée, et de trois autres en réserve, et l’on peut changer la sélection presque n’importe quand. Surtout, l’on souligne l’excellente idée qu’est l’attaque spéciale faisant intervenir deux combattants (le Dual Trigger), à lancer quand la jauge associée est remplie. Du reste, c’est très classique, sauf dans l’utilisation d’une sorte de bouclier énergétique par les ennemis, qu’il faudra faire disparaitre en utilisant des attaques avec le bon élément. Vous la voyez venir, la petite saveur Shin Megami Tensei bien (trop) à la mode. Heureusement, c’est limité, par contre cela fait durer certains combats un peu plus que de raison. Enfin, il sera parfois nécessaire de faire intervenir la météo. Et là, ça demande une epxlication qui nous pousse à aborder l’exploration.

Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream se présente comme un monde semi-ouvert, donc avec une multitude de zones plus ou moins étendues. Sur ce point précis, on est sur un résultat en concordance avec les derniers Atelier : on ne va pas se perdre dans les environnements, mais ils proposent assez de surfaces, de secrets, d’endroits à débloquer grâce à de nouveaux outils, pour que l’on prenne grand plaisir à y gambader. Aussi, sachez que certains endroits changeront selon la météo, que l’on peut maitriser grâce à des pierres nommées Dreamscape, que l’on découvre au fur et à mesure. Les monstres ne seront pas les mêmes selon qu’il fasse grand soleil ou que ce soit le déluge, donc il y a aussi un intérêt pour la chasse au loot. Aussi, sachez qu’il n’y a pas de limite de temps, on peut d’ailleurs penser que cette mécanique est désormais enterrée, on ne la reverra plus et c’est peut-être une bonne idée pour sortir la licence de sa niche. GUST a bien compris que l’exploration d’Atelier Ryza 2, son tout petit côté Metroidvania avec des passages à arpenter uniquement avec de nouvelles capacités, fonctionnait bien. On a donc une sorte de version un peu améliorée, et c’est une très bonne chose.

Entre l’histoire principale, les personnages secondaires demandant de l’affinité, les quêtes secondaires au tableau, l’alchimie, le 100% à viser dans l’exploration, la durée de vie d’Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream se révèle très solide. Le scénario demande entre trente et trente-cinq heures si l’on se contente d’une ligne droite. On peut aisément doubler quand on est plus impliqué. Surtout, l’on quitte le jeu comme on le faisait avec Atelier Ryza 2 : certes avec une certaine mélancolie, mais aussi le sentiment du devoir accompli. Techniquement, le résultat est typique de la licence. Les textures font donc assez vieillottes, surtout au sol, et on observe un peu de pop dans certaines zones, ainsi que du crénelage. Par contre, la direction artistique reste fameuse, dans un style typique : on sent que ce sont toujours Yuugen et NOCO aux commandes, une très bonne chose tant leurs personnages sont immédiatement mémorables. Enfin, la musique est un poil en-dessous de l’OST d’Atelier Ryza 2. Elle reste tout à fait délicieuse, mais moins touchante que ce que pouvait faire le génial Hayato Asano, trop occupé sur la bande originale de Blue Reflection : Second Light.

Conclusion

Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream est non seulement une bonne suite, mais aussi l’un des meilleurs Atelier sortis à ce jour. Après un Atelier Ryza 2 déjà très apprécié dans notre webzine, cet opus rassemble toutes les forces de la série, tout en ajoutant d’autres qualités pour solidifier le résultat. L’histoire, légère et bon enfant, est parfaite pour souffler entre deux scénarios dramatiques. Le système d’alchimie atteint un très bon niveau d’ergonomie et s’avère addictif au possible. L’exploration reste toujours aussi plaisante, avec un sentiment d’évolution. Les combats s’inscrivent dans une simplicité de bon ton, même si certains regretteront l’usage d’une mécanique se rapprochant un peu des Shin Megami Tensei. Le véritable regret vient de l’absence de sous-titres français, un véritable frein quand on sait à quel point la licence peut être généreuse en textes. Mais bon, il faudra s’y faire pour qui veut passer du bon temps à découvrir ce fringant et insouciant univers, surtout dans la période actuelle.

16 /20
Articles liés
Test

Squirrel With A Gun - Test - PlayStation 5

4 mn de lecture
Squirrel With A Gun : du fun à toutes les branches Si l’ultra-réalisme a longtemps été au centre des attentions non seulement de l’industrie vidéoludique mais aussi des joueurs, il semble qu’on soit (enfin) venu à bout de cette tendance. Preuve en est le récent succès d’Astro Bot, salvatrice bouffée d’air frais. Personnellement, rien ne fait plus jeu vidéo qu’un plombier à moustache sautant sur des tortues, ou qu’un hérisson bleu fonçant à vive allure. Le jeu vidéo, c’est aussi le joyeux délire, et pas que les TPS grisâtres. Car…
Test

Until Dawn - Test - PlayStation 5

4 mn de lecture
Until Dawn : Halloween a sa star vidéoludique Sérieusement, c’est un truc de fou comme le temps passe vite. J’ai du mal à réaliser : Until Dawn, le jeu qui a révélé le studio Supermassive Games (bien soutenu à l’édition par Sony Interactive Entertainment), va bientôt souffler ses dix bougies. Alors certes, ça fait un bail, mais le souvenir est encore très vivace. Il faut bien dire que les qualités de ce survival horror à forte tendance film interactif déployait bien des qualités. La première, la principale selon moi, était…
Test

Melobot : A Last Song - Test - PlayStation 5

4 mn de lecture
Mélobot : A Last Song, pas le dernier pour nous charmer Jamais deux sans trois ! Après Astrobot et Akimbot, voici venu Melobot : A Last Song. On aurait pu penser qu’une sorte de « botsploitation » est entrain de se mettre en place, mais pas du tout. Rassurez-vous, le jeu d’Anomalie Studio va plus loin, comme en témoigne l’œil protecteur de l’éditeur Microids, lequel accompagne cette première sortie de l’entité parisienne. Alors, que donne cette aventure annoncée comme mignonne, musicale et écolo dans son scénario ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

×
Test

Ni No Kuni II : Prince's Edition - Test - Nintendo Switch