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The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me – Test – PS5

image jeu the dark pictures anthology the devil in me

The Dark Pictures Anthology termine sa première saison en beauté

Débutée en 2019 avec le perfectible épisode Man of Medan, l’anthologie The Dark Pictures Anthology (au titre décidément très à-propos), a su gagner en intensité avec les deux opus suivants, Little Hope et surtout House of Ashes. Je ne suis pas un grand adorateur des jeux principalement narratifs, et je trouve que le jeu vidéo occidental leur donne trop d’importance (n’est-ce pas, Kratos). Mais, en tant que grand fan de films d’horreur, le travail effectué par Supermassive Games depuis quelques années (et l’excellent Until Dawn) me plaît énormément. L’espoir était donc de mise avec The Devil in Me, quatrième et dernier volet de la première saison de l’anthologie toujours édité par Bandai Namco.

Aborder l’histoire d’un jeu principalement narratif est compliqué, surtout quand celui-ci se repose sur la surprise. Donc ne vous inquiétez pas : aucun spoiler n’est à craindre dans ces lignes. Comme pour tous les jeux de The Dark Pictures Anthology, The Devil in Me propose un récit en stand alone, comprendre par là qu’il n’est nullement obligé d’avoir joué aux autres pour comprendre l’intrigue. Le seul fil rouge dans toutes ces sombres aventures est le Conservateur, sorte de voyeur qui ne manquera pas de juger vos décisions.Et celles-ci, bien évidemment, sont toujours au centre du concept : vos cinq personnages peuvent soit s’en sortir, soit périr de ces choix, avec de multiples fins à la clé. Moins que The Quarry, du même Supermassive Games, mais ça reste assez impressionnant.

The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me nous fait suivre le parcours d’une équipe de documentaristes en recherche d’un sujet capable de faire remonter leurs audiences en chute libre. Ils se rendent donc, sur invitation, dans une demeure au nom quelque peu intrigant : le Château des Meurtres. Ou, plus exactement, son exacte reproduction. En effet, le lieu d’origine fut détruit il y a bien longtemps, après que le patron du lieu, l’ignoble H. H. Holmes, fut reconnu comme le premier tueur en série américain. Rien que ça, et sachez qu’il s’agit d’un véritable psychopathe, qui a frappé les USA à la fin du dix-neuvième siècle, faisant au bas mot une trentaine de victimes (certains spécialistes misent sur un total encore plus terrifiant, qui se compte par centaines). Ah, et l’un de ses descendants affirme qu’il s’agirait ni plus ni moins de Jack L’Éventreur, une thèse parmi tant d’autres. En tout cas, il fallait bien un taré pour recréé cet endroit maudit, et c’est Granthem Du’Met qui s’y colle, sans doute le meilleur antagoniste que l’anthologie ait connu jusqu’ici tant sa folie habite nos moindres faits et gestes.

Un récit prenant, bien glauque

Le lieu est particulièrement glauque.

The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me joue donc sur la corde du documentariste qui ne s’attend pas à voir son sujet attenter à sa vie, concept particulièrement efficace dans un found footage comme Grave Encounters. Sur le traitement de l’histoire, je n’avais aucun doute que les cinéphiles de chez Supermassive Games rendent un travail de qualité, ils connaissent les codes du genre et cela se sent à chaque seconde. Si les angles de caméra ne sont plus fixes, la vue sait parfaitement se situer afin de créer de la tension, et même quelques jump scares efficaces (et, entre nous, c’est un effet de style qui, généralement, me laisse de marbre). Par contre, et comme pour tous les jeux à choix, je pense notamment à ceux de Quantic Dream, le principal danger est d’obtenir des personnages aux comportements trop illogiques. Si le résultat l’est moins que dans Man of Medan, force est de constater qu’on garde encore des moments (de plus en plus rares, c’est à noter) où l’on perd en empathie pour nos avatars à cause de réactions étranges.

The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me introduit des nouveautés de gameplay, et c’est sans aucun doute l’une des grandes réussites de cet opus. Tout d’abord, les personnages ont un inventaire à disposition, donc des objets à utiliser. Et, surtout, chacun des cinq avatars possibles peuvent avoir recours à une habilité qui leur est propre. Et tout est logique à ce niveau : le caméraman Mark a un appareil photo, la preneuse de son Erin peut utiliser sa perche pour mieux entendre le danger arriver etc. Cela conforte la rejouabilité, déjà forte de par le concept en lui-même. Enfin, si les animations des personnages restent lourdes, ce qui se comprend de la part de développeurs souhaitant clairement rendre hommage aux bons vieux survival horror, de nouveaux mouvements apportent plus de possibilités que par le passé. On peut enfin courir, mais aussi escalader et même sauter, ce qui aura son importance dans cette bâtisse pour le moins glauquissime.

Quelques nouveautés bienvenues pour le gameplay

Les personnages prennent très cher…

Le récit de The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me se boucle en un peu moins de dix heures, ce qui est raisonnable pour un jeu de ce genre. Surtout que la rejouabilité est très bonne avec le Curator’s Cut, sorte de New game plus permettant de découvrir de nouvelles scènes. Autre contenu important, le multijoueur est toujours une belle réussite. Je vous recommande chaudement l’option en local, pourquoi pas en couple, permettant à chacun d’incarner un personnage de l’histoire à tour de rôle. C’est une belle expérience, apportant pas mal de stress non seulement pour le joueur mais aussi celui qui regarde. Aussi, on a droit à tout un tas d’objets à collecter, lesquels débloquent des bonus dans un menu qui propose aussi quelques petits reportages. Enfin, les plus passionnés y reviendront pour découvrir toutes les fins, donc au final c’est assez costaud.

Jusqu’ici, tout va plutôt bien et, mis à part des réactions parfois trop illogiques à cause du concept de choix à répercussion, le trip se déroule bien. Par contre, The Dark Pictures Anthology : The Devil in Me me déçoit de par sa technique vraiment trop inégale. C’est parfois très beau, le Château des Meurtres est un labyrinthe fascinant et les effets de lumière cartonnent. Mais je reste bloqué sur les expressions faciales loin d’être pertinentes, avec quelques fois des visages si figés qu’ils ont du mal à créer une émotion pourtant primordiale pour un jeu s’appuyant avant tout sur la narration. Aussi, j’ai constaté quelques bugs de décalage sonore, et des micro-freezes. Il s’agit certainement du principal axe de progression pour la deuxième saison. Le doublage français, lui, est pas trop mal. Surtout, les musiques de Jason Graves (Moss, Dead Space) complètent idéalement l’effroi ressenti. Et il y en a, beaucoup.

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