The Caligula Effect : Overdose, le portage PS5 tranquillou loulou
L’époque est décidément aux portages de jeux sur l’actuelle génération de consoles, et plus particulièrement sur PlayStation 5 pour ce qui est des softs japonais. Après les excellents Ys VIII et Ys IX, c’est au tour d’une autre licence éditée par NIS America de profiter d’un tel focus, avec The Caligula Effect : Overdose, un JRPG en milieu scolaire venu de très loin, plus exactement de 2016 pour sa première version sur… PlayStation Vita ! Et autant vous le signifier de suite : si le titre du très doué studio FuRyu mérite bien mieux que d’être sans cesse et seulement comparé aux Persona, cette parution se destine uniquement aux joueurs n’ayant pas craqué pour les éditions PS4 ou Nintendo Switch.
The Caligula Effect : Overdose est, dans l’esprit, ce genre de jeux qui se rapprochent, au cinéma, de ce qu’on appelle les films de série B. Prenant appui sur un succès populaire et commercial, ces productions sont parfois encore meilleures que leurs modèles. Et même si, ici, on reste assez loin d’un Persona, le jeu mérite toute votre attention si vous appréciez le concept du JRPG en milieu scolaire. Le scénario, écrit par Tadashi Satomi (Persona 2, c’était lui), vous propulse dans la peau d’un lycéen dont vous pouvez choisir le sexe et le nom. Alors qu’il ère dans une ville,Miyabi, hantée par d’autres humains à l’apparence inquiétante, notre personnage va comprendre qu’il fait partie intégrante d’une matrice nommée Mobius. Et sa régente n’est autre qu’une intelligence artificielle nommée Mu, sorte d’idol suppléée par le groupe des Ostinato. Pour leur faire face et mettre fin à cet emprisonnement, vous allez rejoindre le très à-propos Go Home Club, afin de faire prendre conscience aux habitants de leur condition. Seulement voilà, ces plus de cinq cent étudiants avec qui prendre contact ont tous une raison d’avoir rejoint la matrice, et il sera difficile de les ramener vers la réalité.
L’atmosphère, le développement de thèmes parfois plus profonds que ce qu’on pouvait attendre, est une grande force de The Caligula Effect : Overdose. Et ce même si le récit manque peut-être un peu de rebondissements, ce qu’on retrouvera bien plus dans sa suite, The Caligula Effect 2. Mais surtout, c’est l’absence de sous-titres français qui peut freiner la découverte, même si les amoureux de JRPG ont, depuis longtemps, l’habitude de devoir lire en anglais. C’est dommage que ce portage n’en profite pas pour proposer une traduction. Elle ne touche pas non plus au gameplay, mais cette fois-ci rien de regrettable puisqu’il est de bonne tenue. Particulièrement les combats, très efficace dans leur genre. On a droit à un tour par tour intelligemment stratégique, avec comme grande star la projection à l’avance de nos attaques mais aussi de celles de nos adversaires. Cela permet bien entendu de s’adapter, mais aussi de planifier, et ça fonctionne incroyablement bien. L’équipe de quatre protagoniste peut aussi utiliser différentes compétences, dont une offensive ultime quand la jauge associée atteint sa limite. Tout cela forme un système de combat très jouissif à maitriser, avec juste un peu trop de facilité contre des boss n’opposant pas un énorme challenge.
Reste un bon petit JRPG dans une ambiance scolaire
L’autre composante du gameplay de The Caligula Effect : Overdose, c’est l’aspect social et, à travers lui, la gestion des relations et de l’exploration. Bref, les mécaniques purement JRPG, avec aussi tout ce qui est gain d’XP et acquisition d’équipements de plus en plus puissants à la clé. De ce côté, c’est plus partagé, même si globalement ça se tient plutôt bien. On a donc un territoire, Mobius, organisé en plusieurs zones à atteindre par le biais d’une carte-hub. Le level design des différents endroits, et j’inclus les donjons, manque malheureusement de folie et d’interactions. Heureusement qu’il est animé par les élèves, que l’on va devoir tous découvrir et regrouper dans un menus détaillant la personnalité de chacun. Une véritable aubaine pour les maniaques de la complétion, ce menu Causality Link nous rappelle aussi notre niveau d’interaction avec chacun. Cela m’emmène à vous parler des quêtes secondaires, très nombreuses mais parfois répétitive, c’était à prévoir. Mais c’est essentiel pour pouvoir avoir le choix de la construction de votre équipe de combat, laquelle peut embarquer jusqu’à quatre participants. Et, vous vous en doutez, il va falloir surveiller l’apport et les faiblesses de chacun.
Tout cela fait de The Caligula Effect : Overdose un JRPG à la durée de vie assez solide pour qui veut tout voir. Si l’histoire se termine en à peu près trente heures, il faut presque tripler ce chiffre pour le 100%. Par contre, ne comptez sur aucun ajout liée à cette version PlayStation 5 côté contenu. Et pour ce qui est de la technique, ce n’est pas vraiment reluisant même si, là encore, quelques petits efforts ont été réalisés. Certes, les textures sont plus précises, et l’ensemble fait plus propre que précédemment. Et, heureusement, la fluidité ne souffre pas une seule seconde sur l’ensemble de l’expérience. Mais ce sera tout, pas d’animations corrigées, ni de combats accélérés, et c’est bien dommage. Enfin, la musique ne bouge pas d’un iota, mais c’est compréhensible : l’OST de ce jeu, signée Masuko Tsukasa (auteur des BO des premiers Shin Megami Tensei, et plus récemment de Monark) est l’un de ses points forts.