Test

Trails of Cold Steel III & IV – Test – PlayStation 5

4 mn de lecture
image test trails of cold steel iii iv
image playstation 5 trails of cold steel iii iv
  • The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel III & IV
  • Disponible sur : PlayStation 5
  • Développé par : Nihon Falcom
  • Edité par : NIS America
  • Sortie le : 16 février 2024
  • Genre : J-RPG
  • pegi12

Trails of Cold Steel III & IV, aussi exigeant que chronophage

Alors que ce début d’année 2024 est sans aucun doute le plus chargé en grands JRPG depuis bien des années (Persona 3 Reload, Like A Dragon : Infinite Wealth, Final Fantasy VII Rebirth, et bientôt l’ultra-attendu Unicorn Overlord), voilà que Nihon Falcom et son éditeur NIS America nous propose une petite compilation pas piquée des hannetons. Lancé, depuis quelques temps, dans l’objectif de proposer leurs licences communes sur toutes les plateformes, le duo nous livre aujourd’hui Trails of Cold Steel III & IV, proposant donc les deux opus sur une seule et même galette. L’occasion ou jamais de découvrir l’une des séries les plus fleuves de l’histoire du jeu vidéo.

Si vous passez de temps en temps par ici, vous connaissez obligatoirement la titanesque saga The Legend of Heroes. Débutée en 1989, elle s’est depuis développée dans une grosse quinzaine d’épisode, et se divise en plusieurs arcs. Bien entendu, la question revient souvent : c’est bien beau tout ça, mais comment on rentre dans l’univers ? Et cette interrogation, si elle peut parfois être déminée avec certaines séries comme Ys dont l’ordre importe finalement assez peu, est ici primordiale. Car TLoH est une oeuvre-fleuve exigeante, et pas du tout facile d’accès. Trois raisons à cela : tous les opus ne sont pas disponibles en Occident, ceux qui le sont demeurent en anglais (à l’exception d’un titre, mais patientez on y vient), et le lore ne peut pas s’ignorer si l’on a comme objectif d’être totalement en immersion et dramatiquement impliqué. En gros, Trails of Cold Steel, comme les autres arcs, se mérite. Mais bonne nouvelle, NIS America a, un court temps, voulu rendre cet univers accessible à tous, et ce grâce à ToCS III, titre inclus dans la galette. Celui-ci est tout traduit en français, et embarque un énorme codex aussi riche que précieux. Je peux donc vous encourager à débuter avec ces deux jeux, même si ToCS IV sonne le retour de l’anglais suite, hélas, aux ventes décevantes de ToCS III sous nos latitudes.

Vous l’aurez compris, ce test de Trails of Cold Steel III & IV aborde les bienfaits de cette version PlayStation 5. Mais tout de même, il faut un peu replacer l’histoire et le gameplay de ces deux softs. ToCS III prend la suite directe du second opus, en plaçant son action près de deux ans après la fin de ToCS II, alors que l’Empire d’Erebonia revient peu à peu au calme. L’on retrouve donc l’avatar Rean Schwarzer, devenu instructeur militaire, enseignant respecté des soldats étudiants de la classe VII. Bien entendu, la paix va vite faire place à un conflit majeur, à base de malédictions et de complot afin d’instaurer une nouvelle ère, le Grand Crépuscule. La grande réussite restant la finesse dans l’équilibre de la narration, entre événements à dimension macro-politique et d’autres plus intimistes, et surtout un focus sur Rean dont le passé va être trituré. ToCS IV se déroule, lui, tout juste quelques jours après l’épique fin de son prédécesseur, et se vit comme une sorte de grand dénouement bourré de bon fan service, faisant intervenir des personnages des arcs Crossbell et Trails in the Sky. Le scénario, ultra prenant même si clairement destiné aux amateurs, donne non seulement un grand final spectaculaire, avec les Ouroboros mis à mal, mais aussi un épilogue ouvrant la voie royale à la suite en cours. J’insiste : cette licence est exigeante, propose une grosse dose de textes (on est parfois à la limite du visual novel) et de ramifications, mais s’y impliquer est récompensé…

Une des licences les plus passionnantes du J-RPG

Trails of Cold Steel III & IV a aussi cela de bon que le gameplay des deux opus forme une lignée, entre ce qui est installé dans ToCS III et développé dans ToCS IV. Le joueur n’est donc pas trop perdu, même en découvrant la licence à cette occasion surtout qu’un tutoriel exemplaire débute l’aventure. Je rappelle que l’on fait face à du bon gros JRPG au tour par tour, avec plusieurs personnages impliqués dans les combats, et une grosse importance du système d’ordre. Surtout, c’est à cette occasion que la licence fait l’effort de s’accorder avec son époque, en fluidifiant énormément la prise en mains, réduisant drastiquement l’importance des menus et sous-menus. Les orbes à effets offrent toujours autant de profondeur à l’ensemble, ainsi que l’utilisation des Arts, sorte de magie qui est complétée, dans le quatrième opus, par des Lost Arts surpuissants mais très gourmands. L’exploration se fait dans plusieurs zones raccordées, et pourra sans doute faire un peu grincer des dents à l’heure des mondes plus ou moins ouverts. Personnellement, j’ai toujours préféré ce genre de level design réduit, qui privilégie la découverte utile aux déambulations sans fondement. Certes, cela ne permet pas au contenu secondaire de gagner en relief, même si vous aurez de quoi faire entre les quêtes et activités annexes.

Trails of Cold Steel III & IV a donc le mérite de proposer deux très gros JRPG. Cependant, le bât blesse quand il faut aborder les nouveautés. C’est bien simple, les deux softs sont inchangés en terme de contenu (mis à part quelques petits bonus cosmétiques issus des DLC). Pas une seule quête bonus, pas de boss ajoutés, rien. Cela n’enlève absolument rien à la durée de vie absolument délirante de cette compilation : il vous faudra plus de deux cents heures pour tout boucler. C’est phénoménal. Techniquement, les modifications sont minimes : les textures gagnent un peu en netteté, les couleurs en éclat. Surtout, ce sont les temps de chargement qui se voient réduits, une très bonne chose. Mais clairement, les deux titres ont désormais une saveur visuelle rétro, ce qui n’est d’ailleurs pas pour me déplaire. Côté ambiance sonore, le résultat reste inchangé : l’OST défonce toujours autant, entre thèmes parfaits pour l’exploration et d’autres plus énergiques. Quant aux doublages, préférez clairement (et comme toujours) le japonais, bien plus en accord avec la tonalité de l’action. Notez que l’édition physique contient un code afin de télécharger la BO, mais aussi un mini-artbook. Ça fait toujours plaisir !

Conclusion

Avis aux fans de JRPG méconnus n’ayant pas encore eu le courage de découvrir la licence : Trails of Cold Steel III & IV est une excellente occasion de s’y plonger. S’il faudra parfois s’accrocher, tant le lore de cette série est costaud (mais heureusement bien expliquer dans le codex de ToCS III), ce sera récompensé par un voyage passionnant, entre politique et quêtes plus intimes. Le gameplay n’est pas en reste, profond, parfaitement rodé et pensé pour procurer du plaisir à la maitrise. Et cela alors même que la durée de vie se révèle gigantesque. Mon regret reste l’absence totale de nouveau contenu, ce qui réserve cette sortie aux nouveaux venus, ou aux collectionneurs de versions physiques.

17 /20
Articles liés
Test

Squirrel With A Gun - Test - PlayStation 5

4 mn de lecture
Squirrel With A Gun : du fun à toutes les branches Si l’ultra-réalisme a longtemps été au centre des attentions non seulement de l’industrie vidéoludique mais aussi des joueurs, il semble qu’on soit (enfin) venu à bout de cette tendance. Preuve en est le récent succès d’Astro Bot, salvatrice bouffée d’air frais. Personnellement, rien ne fait plus jeu vidéo qu’un plombier à moustache sautant sur des tortues, ou qu’un hérisson bleu fonçant à vive allure. Le jeu vidéo, c’est aussi le joyeux délire, et pas que les TPS grisâtres. Car…
Test

Until Dawn - Test - PlayStation 5

4 mn de lecture
Until Dawn : Halloween a sa star vidéoludique Sérieusement, c’est un truc de fou comme le temps passe vite. J’ai du mal à réaliser : Until Dawn, le jeu qui a révélé le studio Supermassive Games (bien soutenu à l’édition par Sony Interactive Entertainment), va bientôt souffler ses dix bougies. Alors certes, ça fait un bail, mais le souvenir est encore très vivace. Il faut bien dire que les qualités de ce survival horror à forte tendance film interactif déployait bien des qualités. La première, la principale selon moi, était…
Test

Melobot : A Last Song - Test - PlayStation 5

4 mn de lecture
Mélobot : A Last Song, pas le dernier pour nous charmer Jamais deux sans trois ! Après Astrobot et Akimbot, voici venu Melobot : A Last Song. On aurait pu penser qu’une sorte de « botsploitation » est entrain de se mettre en place, mais pas du tout. Rassurez-vous, le jeu d’Anomalie Studio va plus loin, comme en témoigne l’œil protecteur de l’éditeur Microids, lequel accompagne cette première sortie de l’entité parisienne. Alors, que donne cette aventure annoncée comme mignonne, musicale et écolo dans son scénario ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

×
Test

The Legend of Nayuta : Boundless Trails - Test - PlayStation 4