Monster Hunter Stories, un spin-off toujours aussi agréable
Après un début d’année 2024 assez chargé en belles sorties (principalement du côté de l’Asie), voilà que le rythme retombe assez abruptement. Et voilà venu le temps de laisser leur chance à des titres moins mis en avant, des remakes et autres remasters. Celui qui nous intéresse ici, Monster Hunter Stories, est particulièrement intéressant. Paru en 2017, un des plus beaux millésimes pour les joueurs (Breath of the Wild, NieR Automata, Super Mario Odyssey, etc), ce spin-off sorti sur Nintendo 3DS n’est certes pas passé inaperçu, mais n’a peut-être pas retenu assez l’attention. Très en forme depuis quelques années, l’éditeur et développeur Capcom a-t-il le nez creux en nous proposant ce soft sur des consoles plus récentes ? Oui, même si les joueurs ayant déjà mené à son terme l’aventure du Rider n’ont que peu de raisons d’y revenir.
Si vous faites partie de ces joueurs dont le cœur de gameplay des Monster Hunter principaux est une sorte de frein de par des mécaniques trop compliquées, alors Monster Hunter Stories peut représenter une bonne porte d’entrée. La raison est simple : Capcom parvient ici à trouver un bon équilibre entre l’univers parfois très tentant de cette licence, et un recours aux code du J-RPG. Et c’est justifié par l’histoire. Celle-ci nous place aux commandes d’un Rider (garçon ou fille, c’est au choix), habitant d’un patelin, Hakum, éloigné de la furie des Hunters. Sans trop vous en dévoiler, car le récit est bien plus construit que dans les épisodes principaux, sachez qu’on a droit au coup classique (déjà vu, par exemple, dans Secret of Mana) de la catastrophe troublant la tranquillité du village, mais aussi de notre avatar dont les amis vont s’éloigner. Un grand chaos va traverser le monde, et devinez qui va se trouver en position de le contrer ? Ben oui, vous, grâce à un talent inné pour l’élevage de monstres, lesquels combattrons à vos côtés. Comme dans Pokémon, vous demandez-vous ? Oui, mais il existe pas mal de différences, notamment dans une narration plus présente, à base de belles cinématiques. Ah, et il faut le préciser : les sous-titres sont proposés en français.
Monster Hunter Stories propose donc un système de combat au tour par tour, et toute une partie dédiée à l’élevage de monstres des Monsties) dont l’intérêt est non seulement de rejoindre l’équipe, mais aussi de proposer différentes capacités afin de faciliter l’exploration d’un vaste monde. Nager, cavaler, voler, tout cela devient possible selon la monture. Voilà les grands traits du gameplay, et bien entendu Capcom creuse tout ça en proposant une profondeur qui m’étonne pour un soft initialement paru sur Nintendo 3DS. Les batailles sont bien rythmées (surtout qu’une salvatrice option pour les accélérer existe), font appel à des capacités que vous gagnerez par le biais de l’XP, ou encore vous demandent de bien mettre en relation vos actions et vos monstres, en faisant grimper une jauge d’amitié permettant notamment de monter sur votre Monsties, décuplant la force des attaques. Il est aussi question de balancer une attaque ultime par exemple, bref la tactique, le choix des actions, est assez primordiale, et cela se ressent particulièrement dans des combats de boss parfois bien tendus. Et ce même si le niveau de difficulté reste plutôt équilibré… mis à part dans l’après fin.
Un remaster améliorant avant tout le visuel
Si les combats sont évidemment importants, à mes yeux c’est l’élevage et l’exploration qui font de Monster Hunter Stories un jeu aussi agréable à parcourir. Pour faire simple, il va falloir se rendre dans des nids, des tanières, ou encore croiser les doigts afin de looter en fin de bataille (c’est très rare), afin de récupérer des œufs. Une mécanique de transmission assez profonde va alors se charger d’influencer sur l’espèce habitant la coquille, et ensuite on pourra faire éclore notre allié avec quelques effets glané au passage. Il existe plus de cent espèces, et pas mal de possibilités pour tenter des choses. Tout cela motivé, donc, par les combats mais aussi l’exploration. Le monde est grand, parsemé d’autres villages au sein desquels on aura accès à des panneaux de quêtes secondaires. Tout cela fonctionne remarquablement bien, surtout que farfouiller est en général très bien récompensé, grâce à des Poogies à récupérer ou des cachettes secrètes remplies de ressources utiles. Alors oui, tout cela est proposé dans une dimension moins imposante que celle de MH Stories 2, mais le cadre reste assez large pour nous captiver.
Monster Hunter Stories est donc un très bon jeu, mais cette version est-elle un bon remaster ? Oui, mais je regrette une absence de véritable nouveau contenu. Oui, on a bien droit à un nouveau musée, lequel fera sûrement plaisir aux fans les plus pointus notamment grâce à des artworks inédits, parfois commentés. La durée de vie reste très solide, avec plus de cinquante heures pour qui vise le 100% (avec un bon post game, très difficile), mais j’aurais aimé des monsties originaux, en plus de la grosse centaine déjà incluse. La vraie nouveauté reste alors le lifting HD, plutôt convaincant dans les grandes lignes. C’est surtout la lisibilité à l’écran qui se voit améliorée, avec des environnements beaucoup plus nets. Le chara-design a été aussi amplement détaillé, c’est une très bonne chose, tout comme des effets d’éclairage plus prononcés et le 16:9 très probant (surtout sur PS Portal). La direction artistique reste enfantine, très colorée, ce qui tranche avec les épisodes principaux, mais je trouve que ça apporte une légèreté très à-propos avec les thématiques de l’histoire. Enfin, le doublage a été repensé, ou plutôt complété. L’un des regrets de la version 2017, ces voix un peu extravagantes, a été balayé par des acteurs cette fois-ci en japonais ou en français. Tant mieux !