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Romancing SaGa 2 : Revenge of the Seven – Test – PS5

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  • Romancing SaGa 2 : Revenge of the Seven
  • Disponible sur : PlayStation 5, Nintendo Switch, PC
  • Développé par : Square Enix
  • Edité par : Square Enix
  • Sortie le : 24 octobre 2024
  • Genre : J-RPG
  • pegi12

Romancing SaGa 2 : Revenge of the Seven sublime son modèle

Décidément, nous vivons une époque passionnante. Si une partie de l’industrie me semble au bord d’un précipice créatif, une fin d’ère se dessinant de manière objective, une autre tente de rappeler à quel point le futur peut s’appuyer sur un passif brillant. Et dans ce petit jeu, ce respect des traditions et de la modernité, force est de constater que les éditeurs Japonais s’en sortent bien mieux que les Occidentaux. Ainsi, alors que l’année 2024 tire sa révérence, ce millésime m’aura surtout marqué pour des expériences à forts échos rétros, comme par exemple l’excellent Astro Bot. Un autre titre à ajouter au commet de ces satisfactions est l’étonnant Romancing SaGa 2 : Revenge of the Seven.

Voilà quelques temps, je m’étais laissé aller à un désir écrit autour de retours fantasmés de certains hits de Square Enix. Et parmi ces licences que j’aimerai voir revenir, je n’avais pas validé Romancing SaGa. Pour une bonne raison : l’éditeur a tout récemment rendu disponible, sur nos consoles actuelles, quasiment tous les softs de cette série culte (du moins au Japon). Du coup, je ne voyais pas vraiment l’intérêt d’un remake, tout au plus d’un nouvel opus. Comme je me trompais ! Du coup, quand Square Enix a annoncé ce Romancing SaGa 2 : Revenge of the Seven, on ne peut pas dire que ce fut le grand frisson. Du moins dans un premier temps car, pour qui a la culture JRPG nécessaire, le second effet Kiss cool n’a pas tardé à intervenir car, il faut l’écrire de suite, Romancing SaGa 2, paru originellement en 1993 (j’avais dix ans…), était et reste révolutionnaire. Pas spécialement de par son scénario, néanmoins passionnant, mais surtout grâce à des mécaniques à la fois courageuses, originale, et bourrées de profondeur. Spoiler : ce remake met en avant toutes ses forces, et je suis subjugué par la modernité du résultat, manette en mains.

Romancing SaGa 2 : Revenge of the Seven est l’exemple presque parfait du remake parvenant non seulement à rendre hommage au matériau d’origine, mais aussi à le sublimer. L’histoire reste assez fidèle au jeu de 1993, bien évidemment avec une différence de taille : un changement de mode de vue. Comprendre par là que le passage de la (magnifique) 2D de la Super Famicom à la 3D modifie non pas le coeur de l’intrigue mais sa narration. Comme on l’avait vu, voilà quelques temps, avec le tout aussi réussit Trials of Mana. Donc il faut s’attendre à un peu plus de dialogues, plus de détails. Mais, première grande satisfaction, sans que ça ne devienne ni redondant, ni intrusif, et encore moins en trahissant l’esprit imprimé par Akitoshi Kawazu, figure emblématique de la grande époque de Squaresoft. Sans trop rentrer dans les détails, il est toujours question du Royaume d’Avalon, vivant une époque de paix toute relative. Les dangers se multiplient et, au-dessus de ces affaires courantes, le plus grand des fléau évolue dans l’ombre. Celui-ci n’étant autre que le retour d’un groupe de héros, dont la réapparition légendaire est sensée être positive. Seulement voilà, leurs intentions n’ont plus rien de pacifiques, et il se pourrait bien que les sauveurs soient en fait l’incarnation même de la fin du monde. Romancing SaGa 2 : Revenge of the Seven prend donc ce récit et le développe par des missions secondaires, de courts dialogues dans les villages, et même de nouveaux souvenirs à dénicher (exclusifs à ce remake, donc). Pour avoir joué au remaster paru sur PS4, je suis sidéré par la bonne qualité de l’écriture qui parvient à rester équilibrée. Aussi, et peut-être même surtout, sachez le Square Enix livre des sous-titres en français. Le grand luxe !

Il faut appuyer sur le fait que Romancing SaGa 2 : Revenge of the Seven est avant tout un hommage fidèle à son modèle de 1993, mais rendu accessible au plus grand nombre. Cela se sent du côté de l’histoire, mais aussi dans le gameplay. Et quel gameplay ! On fait donc face à un J-RPG en 3D, à la troisième personne, inscrit dans un monde formé de zone (pas de monde ouvert, donc), avec un système de combat au tour par tour. Cela, c’est la base, puis Akitoshi Kawazu développe des mécaniques d’une modernité et d’une profondeur impressionnantes. Pour les combats, ils sont formellement assez classiques, même si le système de faiblesses et résistances à découvrir en expérimentant les nombreux types d’armes et de magie n’a rien à envier à des jeux pensés plus récemment. On peut donc employer jusqu’à cinq personnages, en tentant de trouver un bon équilibre entre les différents jobs. Cela est important, car les formations exploitent les forces et faiblesses de chacun de ces métiers. Mettre en arrière l’archer, le magicien, est évidemment une bonne idée qu’on a vite fait d’appliquer. Ajoutons à cela la prégnance des capacités d’armes, lesquels sont liées à des points à utiliser, lesquels ne pourront être rechargés qu’à certaines occasion (sur certains points de sauvegarde ou à l’auberge), et évidemment grâce à certains objets. Tout ça est hyper solide, tout comme la ligne temporelle permettant de s’informer sur l’ordre d’intervention des équipiers et ennemis. Je pense aussi à la super attaque à lancer grâce à une jauge à remplir en frappant les adversaires sur leurs faiblesse, c’est très gratifiant. L’entièreté est d’un fun total, je ne m’en suis pas lassé du début à la fin.

Un remake exemplaire en tous points

Romancing SaGa 2 : Revenge of the Seven est déjà, jusqu’ici, un modèle du genre. Il devient carrément un véritable joyau quand on aborde tout le côté roleplay, aventure. Si je n’ai pas parlé d’un personnage principal précis, c’est parce que le joueur ne va pas en incarner un… mais plusieurs. La grande feature de cette expérience, c’est la transmission. Oui, les plus pointus d’entre vous pourront se dire qu’on a déjà vu ça dans le cultissime Dragon Quest V (paru, lui, en 1992 sur Super Famicom), mais Yuji Horii n’en faisait pas une mécanique à proprement parler. Ici, dans cette aventure se déroulant sur plusieurs centaines d’années, il sera primordial de penser à votre lignée. Car c’est au travers de votre descendance que les acquis se transmettent, mais aussi se développent. Le trône a donc l’option de vous laisser l’abandonner à votre enfant. La gestion de votre Royaume au temps long est une véritable bénédiction : on peut aussi développer des bâtiments comme une forge afin d’acquérir des équipements de plus en plus puissants ou résistants. Ajoutons plein d’autres moyens de s’impliquer, comme une capacité spéciale à débloquer après un certain nombre de combats, ou surtout ces attaques à débloquer en utilisant une autre, et l’on obtient déjà un gameplay passionnant. Et je passe sciemment sous silence d’autres choses, que je vous laisse découvrir.

Romancing SaGa 2 : Revenge of the Seven a tout compris non seulement au jeu d’origine mais aussi à l’époque dans laquelle il s’inscrit dorénavant. Du coup, les joueurs peuvent compter sur un choix de la difficulté, et tant mieux pour qui se souvient du challenge parfois hallucinant du titre de 1993. Ce remake met clairement les petits plats dans les grands avec toute une foule d’options, jusqu’à proposer la musique d’origine ou celle (grandiose) réorchestrée pour l’occasion. J’aime aussi le rythme de la découverte du grand territoire proposé par l’aventure, et sa belle diversité de type d’environnements. Beaucoup de villages, des donjons au level design étonnamment riche, c’est clairement le haut du panier du genre. Il m’a fallu un peu plus de soixante heures pour une run loin d’être à 100%. Et je me dois de vous signaler l’existence d’un gros post-game, et un super new game plus avec au passage deux nouveaux modes de difficulté à débloquer. Enfin, la technique est peut-être ce qui fait le plus débat. Personnellement, j’ai adoré cette 3D très dans l’esprit de ce qui se faisait à la transition de la PS3 vers la PS4. Oui, les textures sont datées, tout comme les animations. Mais la direction artistique, le chara-design, certains panoramas : tout cela fonctionne incroyablement bien, et l’on se prend à se souvenir de certains passages de l’époque 2D idéalement rendus en 3D. Et j’appuie sur les donjons, plus développés que dans le soft d’origine, plus longs de par le point de vue. Et pourtant, ils s’avèrent tous plus agréables à parcourir. C’est donc un véritable plaisir des yeux, plaisir des mains, plaisir de l’esprit. Bien joué, Square Enix.

Conclusion

Romancing Saga 2 : Revenge of the Seven est un bijou inespéré, un remake que personne n’attendait à ce niveau. Non seulement grâce à un jeu d’origine qui n’a rien perdu de son charme avant-gardiste, mais aussi à un soin particulier apporté par Square Enix à garder la saveur mais aussi la développer. Ainsi, je n’ai pas senti une seconde l’envie de prendre à contrepied le matériau de base, son esprit. Le joueur, qu’il soit fan de rétro ou non, ne peut donc que se sentir respecté. Aussi, les quelques ajouts (comme des flashbacks ou les différents modes de difficulté) ne font que parfaire l’ensemble, ne le dénature jamais. Tout juste peut-on regretter des textures parfois un peu datée, ainsi que des animations raides. Mais rien qui puisse modifier ce fait : c’est un pied monstrueux pour tout amateur de J-RPG. Et je termine par un cri du coeur : on est tous en attente de tels remake respectueux, on en veut encore plus !

18 /20
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