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Legend of Mana – Test – Square Enix – PlayStation 4

6 mn de lecture
image jeu legend of mana
image switch legend of mana
  • Legend of Mana
  • Disponible sur : PlayStation 4, Nintendo Switch, PC
  • Développé par : Square Enix
  • Edité par : Square Enix
  • Sortie le : 24 juin 2021
  • Genre : A-RPG
  • pegi12

Legend of Mana enfin jouable chez nous, et tout en français !

Voilà quelques jours, Square Enix a fêté les trente-cinq ans de l’une de ses licences les plus populaires : Seiken Densetsu. Ce titre japonais ne vous dit peut être rien, mais si on évoque Mystic Quest, Secret of Mana et Trials of Mana (tous trois réunis dans la Collection of Mana), certains vont de suite faire tilt. Alors qu’on attend le prochain opus original de la série, et il va falloir s’armer de patience même si le développement a débuté, voilà que débarque en France un épisode jusqu’ici totalement inédit sous nos latitudes : Legend of Mana.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, revenons un peu sur le jeu d’origine. Legend of Mana est paru au Japon en 1999, puis un an plus tard aux États-Unis. Mais jamais en Europe, rappelons-nous à quel point nous étions de vilains petits canards à cette époque. Il s’agit techniquement du quatrième opus de la licence Mana, quatre années le sépare de Seiken Densetsu 3. Et ce même si le mal-aimé Dawn of Mana est considéré comme le véritable Mana 4. Alors, autant vous dire que les fans de cet univers habité par le majestueux arbre de vie l’attendaient de pied ferme, ce remaster. Surtout que quelques ajouts très utiles pour nous autres français sont à souligner.

La sortie occidentale de Legend of Mana était déjà une bonne nouvelle. Mais alors savoir qu’en plus on aurait droit aux sous-titres français… notre coeur n’a fait qu’un bond. Les SaGa, tous ressortis il y a peu, n’ont pas eu l’honneur de ce genre de localisation, c’est dire si Seiken Densetsu n’est pas n’importe quelle licence pour Square Enix. Bref, c’est avec un grand confort que l’on découvre l’histoire de ce jeu, surtout que cette traduction française est de très bon niveau. Et il fallait bien ça : la structure du scénario est plus compliquée que dans les précédents opus. Pas que le récit soit complexe, mais il va falloir que le joueur s’implique au-delà de ce qu’il est habitué à accomplir.

Legend of Mana se déroule dans le monde Fa’Diel, alors que l’arbre Mana s’est éteint depuis plusieurs siècle. Le but de votre aventure sera rien de moins que de lui redonner vie, bien évidemment grâce à l’Épée de Mana, que vous récupérerez dans une mission en fin de cheminement. Cela pourrait être simple, voire même simpliste, mais il n’en est rien. Le réalisateur Koichi Ishii organise son game design autour d’une idée assez fascinante : pour reconstruire, il faut travailler brique par brique. Ainsi, l’histoire ne se suit pas de manière linéaire, mais plutôt de quête annexe en quête annexe. Le fil rouge étant décelable en plongeant dans l’Encyclopédie consultable dans la maison de l’avatar. Brillant, même si les joueurs habitués à être pris par la main seront forcément bousculés. Tant mieux, de notre point de vue.

Une expérience morcelée qui pousse le joueur à s’investir

image test legend of mana

La direction artistique peut parfois être splendide.

Le premier contact avec le gameplay de Legend of Mana est l’image parfaite pour décrire l’expérience proposée. Point de combat, encore moins de petit garçon qui tombe d’un tronc d’arbre pour tomber sur une épée magique. Non, ici, vous aurez tout d’abord accès à une carte du monde, sur laquelle il faut opter pour une portion. Une fois le terrain choisi, il faut placer une boite aux lettres sur l’un des différents points praticables. Et hop, voilà que votre maison vient donner un peu de vie à ce territoire jusqu’ici désert. Et c’est à que l’on prend contact avec notre avatar, que l’on peut choisir masculin ou féminin. Cette ouverture n’est pas anodine. Car elle nous explique, par l’action, que le jeu va avoir besoin de nos décisions pour exister.

C’est effectivement ce qui fait la grande force de ce Legend of Mana : sa propension à nous donner les clés du jeu. Pour un jeu de 1999, et d’autant plus japonais, autant de liberté nous laisse pantois. On peut sans cesse opter pour telle ou telle petite histoire à vivre. Ou se demander où, sur la carte, placer les reliques glanées ici ou là. Reliques qui font sortir de terre différents villages ou donjons à explorer comme bon nous semble. Si des passages obligés (sous forme d’arcs) ne manqueront pas de se rappeler à nous, notamment avec des combats de boss dans l’ensemble impressionnants, le cheminement nous laisse la possibilité de vagabonder à droite, à gauche. On peut très bien passer à côté de tout un pan du background, et même foncer jusqu’au final sans passer par toutes les missions principales. Le choix vous est laissé, ce qui a pour effet de nous pousser à la complétude.

Vous découvrirez donc des peuples particulièrement bien écrits, des personnages secondaires attachants, et l’avatar révélera sa (petite) profondeur au fil du temps. Tout cela en arpentant le terrain donc, vous vous en doutez, en rossant quelques monstres au passage. Les combats de Legend of Mana ne sont pas son point fort, même s’ils restent satisfaisants pour un A-RPG. On voit les adversaires sur le terrain, et le joutes s’enclenchent au moment de l’impact avec eux. On a un coup faible, un coup fort, et des coups spéciaux que l’on pourra même associer pour des effets dévastateurs. Aussi, il existe un système de bonus avec la proximité du PNJ qui vous accompagne, dont l’efficacité est signalée par une réaction électrique sur l’ATH. On l’oubli dans le feu de l’action, mais cela peut parfois faire basculer un combat. Malheureusement, les sensations restent assez molles, il aurait peut-être fallu revoir la balance à ce niveau pour que le joueur de 2021 sente plus d’impact, surtout que le challenge reste peu élevé.

Un remaster loin d’être fainéant

image gameplay legend of mana

Les combats de boss figurent dans les bons moments de l’expérience.

Ce remaster de Legend of Mana va plus loin que ce qu’on est habitué à observer pour ce genre d’exercice. Attention, il ne s’agit ni d’un remake, ni d’une Director’s Cut, d’où notre étonnement à la lecture de certaines réactions autour du contenu de cette sortie. Pas de nouvelle portion de jeu donc, mais se les rendre compréhensible par les STFR est déjà une vraie bénédiction. Ensuite, pas mal d’options font leur apparition : la possibilité de faire incarner le second personnage par un autre joueur. Ou encore l’annulation des combats, sauf pour les boss. Cette dernière possibilité sera surtout utile lors de certains allers et retours liés à l’exploration, mais évidemment il reste très utile de défoncer du streum pour engranger de l’expérience et gagner des niveaux, voire récupérer des objets.

On peut aussi compter sur un contenu inespéré : Ring Ring Land, qui va se rappeler aux bons souvenirs des papys gamers ayant connu les trips du VMU de la Dreamcast. En fait, il s’agit de la companion app de Legend of Mana. Elle est sortie sur PocketStation, une extension de la PlayStation parue uniquement au Japon. Dans ce programme, vous pouviez faire combattre votre personnage dans une sorte de grand jeu de l’oie, avec des cases bonus et malus. Car le jeu principal embarque tout un système de monstres à apprivoiser pour les faire participer aux batailles. C’est aujourd’hui anecdotique, puisque le joueur peut aussi embarquer sa Switch partout avec lui, mais voilà une présence d’intérêt pour tout collectionneur digne de ce nom. Sachez aussi qu’on peut savourer une galerie d’artworks dans un menu dédié, et la sauvegarde peut désormais être effectuer en dehors des points le permettant.

Et ce n’est pas terminé ! Cette édition de Legend of Mana apporte aussi une technique rehaussée. Si les sprites restent en 2D pixélisée, les environnement ont été retravaillés. Ils restent tout à fait fidèles à ceux d’origine dans la direction artistique, mais les textures sont désormais lissées, faisant gagner l’ensemble en lisibilité. On adhère, tout comme pour les sublimes réorchestrations de la bande originale. Celle-ci est l’œuvre de la grande Yoko Shimomura, nom très important dans l’histoire du jeu vidéo. Par exemple, c’est elle qui signa les musiques de Street Fighter II. Ici, son OST d’origine est on ne peut mieux mise en avant par la nouvelle version. Et que les purs nostalgiques se rassurent : ils peuvent opter pour l’ancienne sonorité, et même sélectionner le morceau de leur choix dans la playlist. Voilà encore un bien joli geste pour un remaster généreux.

Conclusion

Legend of Mana est certes un épisode clivant, il a au moins le mérite de proposer de l’originalité maitrisée. Avec ses mécaniques de construction du monde laissant la part belle à une certaine liberté de cheminement, le jeu se fait bien plus ouvert que les précédents opus. L’exploration est mise en avant et pas mal récompensée, il est simplement dommage que les combats manquent clairement d’énergie. Heureusement, Square Enix a aussi décidé d’apporter quelques petits bonus sympathiques pour ce remaster, notamment dans les options et la présence du mini-jeu Ring Ring Land. Ajoutons des sous-titres français hypers soignés, une technique rehaussée, une OST superbement réorchestrée, et l’on obtient une sortie à saluer.

16 /20
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