- Yum Yum Cookstar
- Disponible sur : PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, PC
- Développé par : 1st Playable Productions
- Edité par : Ravenscourt
- Sortie le : 11 novembre 2022
- Genre : Jeu de rythme, party game
Yum Yum Cookstar : les mêmes et on recommence
Alors que Cooking Mama semblait avoir pris sa retraite définitive suite à des soucis de production assez sidérants, la licence revit… mais sans la mascotte bien connue. Celle-ci, l’un des phares du jeu tous publics (ou « casual », comme on le disait à l’époque de la Wii) depuis 2006, laisse sa place à un soft clairement motivé par le besoin de parler à une nouvelle génération de joueurs. Et ce titre, c’est Yum Yum Cookstar. Est-ce vraiment une bonne chose ? Pas vraiment, et surtout pas sur une console exclusivement de salon…
Yum Yum Cookstar ne s’embarrasse d’une histoire. Il est simplement question de, comme dans une émission Top Chef, devenir la nouvelle étoile de la cuisine. Si la licence veut véritablement survivre dans le temps, il serait peut-être temps de revoir cette structure sans récit, et travailler sur un mode scénarisé. Surtout que le studio de développement, 1st Playable Productions (ici édité par Ravenscourt), a tout de même un peu travaillé l’enrobage du concept. Ici avec une nouveauté bienvenue : un trio de juge. Lequel, vous l’avez compris, donne effectivement l’impression qu’on est jugé sur les performances.
Avec ce principe du jury, Yum Yum Cookstar tient une bonne idée. Seulement, et comme dans presque tous les domaines, elle manque cruellement de profondeur pour réellement séduire sur la durée. On ne comprend pas trop leurs préférences et, de toutes manières, le gameplay (quasiment identique au Cooking Mama précédent) ne pousse jamais à réellement travailler la recette selon des critères de cuisine. Non, le jeu ne vous laisse pas, par exemple, le choix de la cuisson. La prise en mains se concentre totalement sur la notion de cadence. Oui, la licence est devenue un jeu de rythme, à tendance party game. Ce n’est pas un mal mais, clairement, les mécaniques restent trop simples pour passionner. Du moins, pour un joueur expérimenté. Dans la peau d’un casual, tous ces arguments peuvent être balayés, et même devenir autant de qualités : rapidité de compréhension, pas de combinaisons difficiles, bref c’est simple d’accès.
Un avenir sur smartphones plus que sur consoles ?
Yum Yum Cookstar propose trois modes de jeu, entre le principal, le défi et le tournoi. Mais, en fin de compte, rien ne vient réellement relever la tambouille : il est toujours question des mêmes plats, des mêmes rythmiques donc des mêmes sensations. Du coup, qu’en est-il du contenu ? Eh bien, il se fait plus costaud que ce que j’espérais. Au total, ce sont soixante-dix recettes qu’il va falloir maitriser. Oui, les mécaniques se répètent sur beaucoup d’entre elles, mais il va falloir les exécuter toutes si l’on veut débloquer toutes les récompenses (des éléments cosmétiques pour personnaliser la cuisine ou l’avatar). Du coup, si vous visez le 1001% il va vous falloir une bonne douzaine d’heures, et ça c’est quand même énorme pour un soft de ce genre, même si la rejouabilité est absente.
Mais le problème principal que j’ai rencontré avec Yum Yum Cookstar, c’est cette impression constante de faire face à un game design pas du tout pensé pour être pratiqué sur une pure console de salon. Plus que jamais, ce titre est fait pour de très courtes sessions, comme on pourrait l’expérimenter sur un smartphone, voire sur Nintendo Switch. Cette sensation se vérifie aussi dans la technique : les textures pauvres, les effets de lumière approximatifs, les imperfections dans la finition comme les bruitages mal calibrés, et j’en passe, tout cela forme un domaine visuel qu’on pourrait pardonner sur nos téléphones. Mais pas sur un écran plat où tous les défauts sont comme surlignés. La direction artistique est sciemment naïve, clairement cartoonesque et girly, ça fonctionne plutôt bien. Une bien maigre consolation.
Conclusion
Yum Yum Cookstar s’inscrit dans la droite lignée du dernier Cooking Mama en date, avec ses qualités (pour les casuals) et ses défauts (pour les autres). Bonne nouvelle, le jeu est généreux en contenu, donc les amateurs du concept auront de quoi jouer pendant de longues heures. Par contre, il serait peut-être temps de penser la licence comme un univers, lui donner un peu de profondeur, par exemple avec au moins un semblant d’histoire. Car, en l’état, j’ai parfois eu l’impression de découvrir un titre qui aurait plus sa place sur smartphone que sur une console de salon.