Void Terrarium++, entre Mystery dungeon et Tamagotchi
Paru en juillet 2020 sur PlayStation 4 et Nintendo Switch, Void Terrarium avait su charmer votre humble serviteur. Et, visiblement, nous n’étions pas les seuls à tomber sous le charme de ce mélange de Donjon mystère (une variante du Donjon-RPG) et de Tamagotchi. Du coup, l’éditeur NIS America remet le couvert avec une version PlayStation 5 agrémentée de petits bonus, l’occasion surtout de faire découvrir ce soft à des joueurs qui l’auraient auparavant loupé.
Void Terrarium a tout pour plaire aux amateurs d’expérience originale de par leur mélange des codes. Il faut d’abord rappeler que le jeu sort de l’esprit d’un certain Masayuki Furuya, auteur que l’on suit particulièrement depuis son The Liar Princess and the Blind Prince, expérience très courte mais originale de bien des manières. On a donc un game designer dans cette lignée des auteurs atypiques, et ici aux commandes d’un soft osant la convergence de plusieurs genres. Et ceci au profit d’un univers typiquement japonais, entre le post-apo et le kawai.
Void Terrarium++ ne touche pas à l’histoire du jeu d’origine. On se retrouve donc toujours dans un futur éloigné, alors qu’une intelligence artificielle a décidé qu’il était nécessaire de définitivement mettre fin aux turpitudes humaines. Bon, l’IA n’avait pas pensé à l’après et se retrouve bien seule pour affronter l’éternité. Du moins, jusqu’à ce qu’une souris joue un rôle aussi fugace que décisif en réveillant un robot que tout décrivait comme hors service. Cette petite machine va se mettre en marche et découvrir un petit corps inanimé, une jeune fille nommée Toriko. À la grande surprise du joueur, ainsi qu’à celle de l’intelligence artificielle autrefois meurtrière, elle est faible mais encore en vie. Il va donc falloir tout faire pour sauver celle qui s’avère le dernier être humain, en la nourrissant et en lui apportant le confort nécessaire à la survie.
Un gameplay plus profond que ce qu’on peut imaginer de prime abord
Il est certes dommage que Void Terrarium++ n’apporte pas les sous-titres français, mais rassurez-vous : l’anglais utilisé est de niveau très abordable. C’est bien heureux, car la plupart des mécaniques sont rappelées via de courts écrits-tutoriels. C’est par ce biais qu’on comprend le gameplay, d’une profondeur plus importante que ce qu’on espérait. Il est donc question de se rendre dans des ruines humaines, et d’y trouver de quoi nourrir et protéger Toriko. Cette quête prend la forme d’un Donjon mystère, donc en vue de haut et avec des déplacements (limité par une jauge d’énergie) en case par case. Ceux-ci forment en fait un système au tour par tour puisque l’avancée provoque aussi celle de l’ennemi. On est clairement dans une itération du genre inventé par le grand Koichi Nakamura (un génie du développement qui a participé à l’aventure Dragon Quest jusqu’au cinquième opus).
Cependant, Void Terrarium++ va plus loin en invoquant certains codes d’autres genres. On peut aussi le qualifier de Rogue-lite, avec ce qu’il faut de donjons aléatoires et de capacités à gagner en cours de run, lesquelles seront effacées en cas d’échec. Aussi, ce dernier n’est pas synonyme de game over mais de retour à la case départ non sans avoir engrangé des ressources pour le craft. Tout cela se tient par le besoin de sustenter Toriko, mais ce n’est pas tout. Bien vite, le joueur va se fabriquer une sorte de Tamagotchi afin de surveiller, directement sur l’ATH, l’état général de la petite fille. Tout comme le petit jouet de Bandai, on peut ainsi recevoir des alertes en cas de faim, de besoin de propreté etc. Et, ainsi, revenir au bercail afin d’éviter toute maladie. Mine de rien, cela rythme l’expérience, lui insuffle de l’originalité.
Des ajouts mineurs, mais un jeu à découvrir si ce n’est déjà fait
Notre seul véritable regret, côté gameplay, tourne autour de l’équilibre de l’un des éléments Rogue-lite. En effet, les runs nous semblent trop dépendants des capacités provisoires glanées en gagnant des niveaux. Void Terrarium++ peut parfois être généreux, nous accordant de gros bonus de statistiques. Mais aussi être super radin, et auquel cas on ne nourrit que peu d’espoirs pour la descente en cours. Cela pourra faire naitre un petit sentiment d’injustice, heureusement combattu par le besoin impérieux de sauver Toriko. La difficulté est d’ailleurs élevée (bien moins qu’un Returnal, que les allergiques au challenge trop corsé se rassurent), mais encore une fois se rapporte à la chance, ou la malchance, qui vous accompagne dans ces donjons.
Void Terrarium++ embarque quelques bonus, aussi bien cosmétiques que ludiques. Au programme, des tenues pour Toriko, des coupes de cheveux, différents accessoires. Bref, de quoi rendre encore plus choupinette notre petite survivante. Elle peut aussi être touchées par de nouvelles maladies, se lancer dans de nouvelles activités. Enfin, cette édition propose un nouvel environnement, mais pas spécialement original. Signalons ici que tout cela est aussi disponible via un DLC payant pour qui possède déjà le soft sur PS4 ou Switch. Par contre, l’apport technique de cette version PlayStation 5 se révèle très léger. Il se situe surtout dans l’absence de temps de chargement, et une meilleure définition, mais pas plus. La direction artistique reste très jolie, mignonne en tous points, même si l’on aurait aimé plus de variété dans des donjons qui se ressemblent un peu tous. Enfin, la musique reste parfaitement calibrée pour accompagner, mais non pour marquer. Pas de thème puissant, mais des nappes très à-propos, travaillant bien l’ambiance post-apo.