Alex Kidd in Miracle World DX rejoue exactement la partition de l’original
Alors que Wonder Boy est depuis quelques temps très présent sur la scène rétro, et c’est une bonne chose, ses collègues ont moins droit aux devants de la scène. Les licences de Sega ne sont peut-être pas assez reconnues à leur juste valeur, Nintendo ayant longtemps dominé les débats. Dès lors, c’est avec plaisir qu’on accueille Alex Kidd in Miracle World DX, dont l’édition physique est distribuée par Just For Games.
Eh non, la mascotte de Sega n’a pas toujours été Sonic ! Avant le hérisson bleu, l’entreprise a d’abord tenté de se mesurer à Super Mario Bros avec un personnage moins resté dans les mémoires : Alex Kidd. Et pourtant, Alex Kid in Miracle World, sorti chez nous en 1987, doit obligatoirement parler à bon nombre de trentenaires, voire quarantenaires qui lisent ces lignes. Le jeu était inclus dans la Master System II, ce qui a assuré au titre un certain impact, surtout qu’il était loin de démériter. D’ailleurs, le succès d’estime fut si grand que plusieurs suites ont vu le jour, mais sans vraiment convaincre. Dès lors, la série a disparu en 1991, et tomba dans l’oubli malgré des retours quasi-systématiques pour chaque compilations rétros signées Sega.
Trente-cinq ans, donc, pour l’ancienne mascotte. Du coup, le studio espagnol Jankenteam, adoubé par l’éditeur Merge Games, s’est mis en tête de livrer une version à la fois fidèle et techniquement apte à être pratiquée aujourd’hui. Voilà exactement la philosophie d’Alex Kidd in Miracle World DX : rendre un hommage jusqu’au-boutiste, sans toucher aux forces et faiblesses du trip d’origine. Bien sûr, cela destine fatalement cette expérience aux purs nostalgiques, qui ont connu la joie des commandes bien raides, de la vie perdue pour un seul petit contact avec un ennemi, ou encore ces fichus pièges que vous ne retiendrez qu’en expérimentant l’échec. Si le soft n’est pas non plus d’une grande difficulté, on n’est pas dans un Returnal, sachez que vous allez rager.
Un gameplay raide qui ne permet aucune erreur
Alex Kidd in Miracle World DX est un jeu de plates-formes en 2D, mais bien moins basique que ce que l’on pourrait croire. D’ailleurs, c’est l’une des réussite de ce retour : il nous rappelle rappelle à quel point Sega osait des choses face à Nintendo. Tout d’abord, ici il n’est pas question de sauter sur les adversaires pour les battre. Ces fichus scorpions, vous allez devoir leur mettre des grosse patates. Inévitablement, le caractère du jeu se dirige plus vers l’action, mais attention ce n’est pas tout. Tout d’abord, sachez que vous pourrez parfois récolter ou acheter des objets qui vous permettront, par exemple, de balancer des sortes de boules d’énergie à travers l’écran. Probables vestiges de la phase de production du titre, à la base pensé comme une adaptation de Dragon Ball. Voilà qui peut justifier la chose, et l’attaque défonce tous les éléments destructibles sur son chemin.
Oui, on peut acheter des objets à utiliser, ce qui signifie qu’il est nécessaire de récupérer de la monnaie ici ou là, notamment en brisant des blocs spéciaux. C’est dans ces échoppes qu’on pourra acquérir la temporaire moto, pour des passages ludiques passés à la postérité : on fonce, on casse, on explose. D’ailleurs, c’est encore une force d’Alex Kidd in Miracle World DX, cette propension à varier les situations. On a donc des niveaux aquatiques (rassurez-vous, bien moins durs que dans Les Tortues Ninja) où, étrangement, l’avatar retourne naturellement vers la surface et non vers le fond marin. Mais aussi des phases aériennes très rémunératrices mais difficiles à mener au bout. En cas de choc, c’est l’explosion et vous tombez à l’eau pour une séquence sous-marine.
Alex Kidd se fait beau comme un camion
Il faut appuyer sur ce fait : n’attendez d’Alex Kidd in Miracle World DX aucune ouverture vers un gameplay plus doux. Comme à l’époque, on avance donc doucement, et même avec du skill on pourra se faire toucher par le moindre poisson aux patterns difficilement lisibles. Les novices et autres papys gamers devenus fainéants peuvent tout de même compter sur un quasi-mode facile, qui vous offre des vies illimités. Par contre attention, cela vous vaudra de ne pas débloquer tous les Trophées, ce qui serait tout de même assez dommage. Mais cela apporte tout de même la possibilité de voir le bout des dix-sept niveaux sans trop galérer. Les véritable retouches se situent autour de nouveaux petits niveaux, et certains combats de boss, après le « pierre-ciseaux-papier », se font plus énergiques. Aussi, l’on débloque un Boss rush ainsi que le jeu d’origine en 4/3. Pas de quoi vraiment allonger la durée de vie, laquelle se situe aux alentours des trois heures pour un run complet, en cherchant tous les objets à collectionner.
Bien entendu, Alex Kidd in Miracle World DX apporte aussi un système de sauvegardes automatiques. Mais la plus grosse attente se situait dans la technique. Comme c’est désormais de rigueur, on peut passer de la nouvelle version à l’ancienne d’une simple pression de gâchette. Effet garanti, et parfait pour vous rendre compte que non, vous ne pouvez pas compter sur la moindre correction de gameplay. La nouvelle direction artistique est sans doute la grande réussite de cette sortie : c’est idéalement coloré, bien éclairé. Le chara-design respecte celui de l’époque tout en apportant un style plus vivant grâce à des animations très soignée. De plus, c’est évidemment fluide au possible. Enfin, les musiques ont été réarrangées, et c’est là encore pour le meilleur.