Moto Roader MC, un jeu rétro plein de bonnes idées
Peu l’ont réellement connu, et pourtant elle est très respectée aujourd’hui : la PC-Engine est devenue une sorte d’emblème pour les amateurs de rétrogaming. Et à raison, selon nous, c’est juste que cet emballement nous fait à fois chaud au cœur, mais nous pince aussi celui-ci tant certains auront été un peu seuls à militer pour elle dans les années 1990. Oui, ça sent le vécu dans la récré, alors que tout le monde n’avait d’yeux que pour Mario et Sonic (là encore, ça se comprend). Mais les fans de shmup, de gros run and gun, allait aussi voir la petite console de Nec. Laquelle a délivré pas mal de bons petits jeux méconnus. Moto Roader MC, paru en 1992, en faisait-il partie ? Pas vraiment, il n’est quasiment jamais cité, mais on souligne tout de même la bonne décision de Ratalaika Games : le ressortir aujourd’hui fera évidemment plaisir aux amoureux de la console de Nec.
Ici, pas de blabla, pas d’enrobage, et pas non plus de micros-transactions à la Gran Turismo 7 (non, on ne décolère pas). Moto Roader MC fait comme l’OM, il va droit au but, alors notre test s’y rendra lui aussi. Zéro scénario donc, pas même une mise en place d’univers. Le jeu se présente à nous comme un jeu de course en 2D, en totale vue top down, et surtout avec le circuit entier apparent. Du coup, impossible de résumer le concept à uniquement du Micro Machines-like, le game design est sans doute encore plus épuré que cela. Mais l’esprit est là : sachez que vous aurez du rétro, aussi bien dans le rendu technique que dans la prise en mains, et des sensations simples. Si c’est ce que vous cherchiez, il y aura de l’intérêt dans cette sortie.
Moto Roader MC se veut un jeu d’arcade, vous pouvez donc foncer dans vos adversaires sans le moindre souci (un peu comme dans la simulation Gran Turismo 7, hum). Mais le titre, initialement développé par Masaya Games, a un peu plus à proposer. Les courses s’effectuent en neuf tours, ce qui se boucle en moyenne en une minute, un peu plus. C’est donc frénétique, et dans l’esprit ce n’est ni désagréable, ni inintéressant. Cela permet non seulement de passer rapidement à la suivante, mais surtout de ne pas avoir le temps de s’ennuyer. Il est simplement dommage que le contenu n’offre que peu de circuits, vingt-cinq, mais du coup rapidement joués et expédiés. Ratalaika Games serait peut-être inspiré en retenant le concept, mais en le rendant plus fort dans un soft répondant plus férocement aux exigences de notre époque.
Le jeu va droit au but, peut-être un peu trop
Moto Roader MC va donc rapidement à l’essentiel, ce qui est parfaitement souligné par une prise en mains immédiate. On comprend de suite le comportement des bolides, la logique des virages, la perversité des zones freinantes ou les bienfaits des accélérantes. À cela, Masaya Games a ajouté l’utilisation d’armes, plus précisément un missile à balancer sur l’adversaire ayant l’audace de vous précéder. Ou une bombe à laisser derrière nous. Voilà qui ajoute du fun à l’ensemble, tout comme les différents types de véhicules. Surtout en multijoueurs. De ce point de vue, on est tout de même un peu chafouin. Car si l’amusement est de mise jusqu’à quatre en local (vraiment, cela égayera vos soirées entre potes, le jeu est pensé pour cette utilisation), cette version n’apporte pas d’option en ligne. C’est dommage, car le rythme et l’action frénétique s’y prêtait plutôt bien. On se consolera avec un mode Omake, sorte d’avant-garde à ce qu’est aujourd’hui un Rocket League.
La durée de vie est assez typique des jeux typés arcade issu de la PC-Engine. Il ne faut pas s’attendre à des heures et des heures de pratique. Par contre, qui accroche ressortira Moto Roader MC de temps en temps, histoire d’améliorer ses performances ou d’assurer la bonne ambiance d’une soirée pizzas-bières. Techniquement, on est sur du rétro très rétro. La 2D a certes encore du charme, surtout auprès de nous autres nostalgiques, mais ça a tout de même bien vieilli. Par contre, les musiques rappelles à quel point la console de Nec, surtout en version CD, était très en avance sur son temps : les thèmes sont vraiment accrocheurs. Sachez enfin que cette version apporte tout de même quelques légers apports. L’option rembobinage, qui nous paraît totalement inutile sur ce genre de jeu (c’est aussi le cas dans les softs récents, comme Forza Horizon 5). On a aussi des filtres destinés à recréer à peu près l’aspect visuel d’un écran cathodique, ainsi que la possibilité de modifier la configuration des touches.