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Park Beyond – Test – PlayStation 5

4 mn de lecture
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  • Park Beyond
  • Disponible sur : PlayStation 5, Xbox Series, PC
  • Développé par : Limbic Entertainment
  • Edité par : Bandai Namco
  • Sortie le : 16 juin 2023
  • Genre : Gestion
  • pegi7

Park Beyond, dans la continuité d’un genre efficace

Quand on parle de grands créateurs de jeux vidéo, les mêmes noms reviennent sans cesse. Et si les Shigeru Miyamoto, Cory Barlog ou Hideo Kojima ont bien mérité cette belle reconnaissance, un ancien comme moi ne peut que regretter l’effacement de personnalités comme Will Wright ou Peter Molyneux. Le premier a totalement retourné le cerveau de tout enfant des années 1980, avec son SimCity. Le second, qui fut longtemps atypique dans l’industrie (et à la limite du mensonger, il faut l’avouer), a fait évoluer la recette pour nous donner à gérer un parc d’attraction. Ainsi était né le cultissime Theme Park. Le nombre d’heures passées sur ce hit, si vous saviez… Bref, ce soft a carrément inventé un sous-genre, et aujourd’hui le studio Limbic Entertainment (sous l’édition de Bandai Namco) propose une toute nouvelle itération avec l’attendu Park Beyond.

Après quelques dizaines d’heures, je peux tout de suite vous l’affirmer : Park Beyond est non seulement un bon jeu de gestion, mais aussi une proposition assez originale pour relancer l’intérêt des fans. Premier élément venant confirmer cette sensation : le recours à la narration. Celle-ci n’est pas de l’ordre du jamais-vu dans ce genre particulier, on l’a vu récemment avec Jurassic World Evolution 2, mais de mémoire je n’ai jamais débuté une expérience de gestion par une si grosse séquence scénarisée. Le but est clair : installer un univers, ici totalement décalé, mais aussi des personnages marquants. Je pense, par exemple, à l’aussi fourbe que drolatique Giles Hemlock, un PDG diabolique dont le but n’est clairement pas le bonheur des visiteurs mais leurs portes-monnaies. Après cette ouverture qui, en fait, cache un tutoriel très important, le joueur se lancera dans une campagne, laquelle prend une forme assez classique mais sans ne jamais sous-traiter son univers, à grands renforts de cinématiques et de dialogues afin de justifier les différentes missions. Le tout sous-titré en français, et avec soin.

Si l’enrobage scénaristique est une belle qualité, l’intérêt de Park Beyond est évidemment ailleurs. Et plus précisément dans son gameplay, lequel se doit de nous assurer une totale maitrise de la gestion dans les limites du game design. Donc, avant d’aborder la prise en mains et même l’ergonomie, il faut d’abord savoir dans quoi on met les pieds. En début d’expérience, j’ai eu un peu de mal à faire le ménage dans la multitude de mécaniques qui s’offraient à moi. Mais, avec la pratique, il est indéniable que le soft se révèle avant tout un jeu d’expérimentation. Bien sûr, il va falloir s’attarder sur la partie gestion, avec tout ce qu’il faut de boutique, d’embauche de personnel, de choix d’attractions afin de correspondre aux attentes du public. Mais vous vous sentirez finalement assez rapidement non pas au bout des possibilités mais dans une sorte de déjà-vu. Et c’est précisément ici que le jeu s’appuie sur notre curiosité et notre créativité, avec le concept d’Impossification. Si les manèges sont trop ronflants pour les visiteurs, alors c’est à votre sens de l’invention, et du vice, de s’exprimer en leur ajoutant des twists les rendant beaucoup plus inoubliables. Du coup, on se retrouve avec des grands huit monstrueux, avec par exemple des cabines à tremplins, suivis de changements de gravités pour terminer sur des chutes inhumaines. Cette volonté de nous faire réellement participer à l’architecture avant de la proposer aux clients, c’est très satisfaisant.

Imaginer des attractions délicieusement vicieuses est un vrai plaisir

Que les amateurs purs et durs de gestion se rassurent, Park Beyond en propose toutes les mécaniques, et avec quelques initiatives bienvenues. Assurer la rentabilité de votre parc ne se fera pas sans un certain équilibre, ni sans rentrer dans les détails de celui-ci. Il n’est donc pas uniquement question de placer un parking, des échoppes en lien avec les attractions, ou d’influencer le prix des restaurants. Cela, c’est la base. Il faudra aussi s’intéresser à ce que les équipes marketings appellent l’expérience clients. Ceux-ci sont divisés en trois catégories : les Adolescents, les Adultes et les Familles. Et leur Fun, une véritable denrée immatériel à chérir et multiplier, ne sera pas à penser de la même manière. Du coup, le thème de votre parc est tout de même très important, il faut le choisir avec soin parmi les six actuellement disponibles. Vous n’attirerez que peu de familles avec un lieu consacré aux zombis, par exemple. Et ce même si, dans les faits, on peut tout de même agir sur le rendu avec le choix de décoration. Mais bien vite, la cible visée devient la préoccupation majeure, car c’est elle qui fait et défait les attractions, et ce tout au long de leur vie, et notamment dans la hype de pré-sortie. Tout cela fonctionne très bien, on se sent vraiment en position d’agir, avec des résultats plutôt cohérents. Par contre, l’ergonomie des menus, clairement pensée pour le PC, n’est pas des plus aisées. La caméra a aussi tendance à bloquer, et des bugs de collisions compliquent parfois la création. Limbic Entertainment a déjà annoncé une roadmap à venir, espérons que les mises à jour nettoient tout ça.

Entre le mode Campagne et sa dizaine d’heures pour autant de missions, et le Bac à sable, Park Beyond propose une expérience à la durée de vie satisfaisante pour le genre. Mais pas plus. Je m’attends à une bonne dose de contenus additionnels, qu’il soit gratuit ou payant, le principe en étant particulièrement ouvert. Jusqu’ici, tout va bien, mais la technique vient porter une petite ombre au tableau. J’ai déjà parlé des bugs, il faut ajouter des textures pas assez précises alors que le genre trouve un peu de son intérêt dans ce genre de détails. Cela se vérifie surtout autour de l’environnement : que ce soit en montagne ou sur le littoral, ça manque de précision. Le framerate a aussi tendance à toussoter. Heureusement, la direction artistique fonctionne très bien, en totale adéquation avec la tonalité loufoque de l’univers. Bref, ce n’est pas une claque visuel mais ça reste tout à fait charmant. L’ambiance sonore se révèle, quant à elle, réussie, avec des voix françaises, des bruitages adéquats, et une spatialisation étonnamment soignée au casque.

Conclusion

Park Beyond est une belle petite réussite, capable de relancer l’intérêt des fans de gestion. Malgré une ergonomie clairement pensée pourle PC et une technique perfectible, l’expérience reste fun notamment grâce à un univers drolatique et un concept d’Impossification très efficace. Le gameplay de gestion accueille aussi de belles idées, comme la hype. Loin d’être une simple itération de plus, ce jeu tente des choses, et le fun ressenti au moment de les découvrir est indéniable.

15 /20
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