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Pentiment – Test – PlayStation 5

4 mn de lecture
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  • Pentiment
  • Disponible sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, Nintendo Switch, PC
  • Développé par : Obsidian Entertainment
  • Edité par : XBox Game Studios
  • Sortie le : 22 février 2024
  • Genre : Aventure
  • pegi16

Pentiment : le bijou d’Obsidian jouable partout

Après de longs jours, de longues semaines de rumeurs, voilà que XBox Game Studios envoie bel et bien certains de ses jeux first party sur d’autres consoles. Bon, ce n’est pas une première, rappelons-nous de Minecraft Legends ou de Psychonauts 2, qui n’ont pas fait autant jaser que la salve actuelle. Bref, la guerre des consoles semble prendre une autre tournure, avec un focus sur les services, ou du moins différentes philosophies s’affrontant. Toujours est-il que j’ai donc pu tester l’excellent Pentiment, mais cette fois-ci sur PlayStation 5. L’occasion de rappeler les qualités du jeu d’origine, mais aussi de vérifier si ce portage est de qualité égale à la version XBox.

Vieux schnock que je suis, je ne peux retenir mon émotion à chaque fois que je découvre un jeu issu d’Obsidian Entertainment. Si je ne cache pas une grosse préférence pour le J-RPG, le jeu de rôle occidental garde des qualités indéniables, et parmi les meilleures itérations se trouvent certains hits de ce studio formé par d’anciens de Black Isle (Baldur’s Gate). Ils nous ont régalé notamment avec le cultissime Fallout : New Vegas ou, pour ma part, l’injustement méconnu Alpha Protocol. Clairement, il s’agit donc de l’une des plus belles acquisitions de XBox, et j’attendais d’eux qu’ils nous pondent du gros jeu de rôle bien touffu sur les consoles de Microsoft. Surprise : ça ne s’est pas passé comme ça. Grounded fut un jeu de survie calqué sur l’univers de Chéri, j’ai rétréci les gosses. Et ce Pentiment est une sorte d’Oxenfree qui rencontrerait Le Nom de la Rose. Autant vous dire que tout, dans ce projet, était alléchant, et le résultat fut si réussit que certains en ont parlé comme l’un des GOTY de 2022. À raison, même si le titre est finalement passé assez inaperçu face aux mastodontes comme Elden Ring.

Pentiment étant très axé sur le narratif, je marche sur des œufs au moment d’aborder l’une de ses grandes qualités : l’écriture. Prenons donc la machine à remonter le temps, direction le début du seizième siècle. Période que les historiens décrivent comme très importante car au tournant religieux de cette zone, entre fidélité à l’Église catholique et naissance du courant luthérien. Mais ne vous inquiétez pas, le jeu ne va pas vous ensevelir d’informations à ce propos, pourtant passionnant. Non, vous allez découvrir une intrigue policière, très thriller dans l’esprit. Le joueur incarne un certain Andreas Maler, artiste illustrateur officiant dans une Abbaye. Alors que tout le pousse vers son chef-d’œuvre absolu, voilà que le destin de cet homme est bouleversé par une série de meurtres abominables, qui vont rythmer vingt-cinq années bien sordides. Et comme aucun coupable n’a été trouvé, le doute se porte bel et bien vers quelqu’un, l’un de nos amis les plus proches. Tout le sel de ce scénario grandiose va être de nous faire rencontrer une foule de personnages, d’enquêter sur eux, et surtout de nous proposer une très grande liberté dans le point de vue. Oui, on aura tous une idée de qui est le meurtrier, mais il est fort à parier que vous n’aurez pas le même suspect que le mien, ou qu’un autre.

Une enquête aussi passionnante que visuellement subjuguante

Pentiment développe donc l’un des meilleurs scénarios de ces dernières années, bourré de détails et surtout de tiroirs que l’on peut activer ou non. C’est ici que l’on doit aborder le gameplay : on est sur du point and click assez classique dans l’esprit mais, Obsidian oblige, non sans le renfort de (petites) mécaniques RPG. L’expérience débute par un build du personnage, avec des origines et des spécificités à bien choisir car elles ouvriront ou fermeront certaines lignes de dialogue. Car le soft met le paquet sur la notion de choix, de conséquences, avec un nombre impressionnant de lieux, de personnages, qui peuvent tout à fait s’activer ou se louper selon nos décisions. Longtemps fantasmée par Quantic Dream, sans ne jamais trouver la bonne formule, cette narration élastique pouvant profondément modifier l’expérience est ici une réussite absolue, nous poussant à prendre au sérieux la moindre discussion avec le manant du coin. D’ailleurs, il faut insister : la dose de texte n’a rien à envier à un gros visual novel, il faut donc s’attendre à lire, lire, et lire. Mais pas de panique, car la traduction française est de la partie, et surtout de très grande qualité. Elle parvient à garder l’esprit de la version originale, avec un grand soin apporté à la tonalité, aux différences d’éducation, et marque aussi l’évolution du langage tout au long de cette aventure. Mon seul petit reproche est la limitation de temps sur certaines phases, forçant à réagir plus dans l’urgence que nécessaire.

Sans n’avoir déflorer quoi que ce soit à propos des surprises qui vous attendent en terme de découvertes de lieux ou d’énigmes, il faut tout de même préciser l’incroyable contenu inclus dans ce Pentiment. Si l’aventure se boucle en une bonne vingtaine d’heures, ce qui est déjà ultra costaud pour un point and click, soyez conscient que la rejouabilité est gigantesque. Non seulement dans le but de découvrir une multitude de passages qu’on loupe fatalement, mais aussi tout simplement afin de se faire une meilleure idée de qui est l’assassin. Car, à l’image de Memories of Murder, le soft ne dévoile rien de définitif en la matière. Et c’est d’une efficacité redoutable, cela pousse non seulement à y revenir mais aussi à garder un intérêt toujours renouvelé. Enfin, impossible de ne pas tomber en pâmoison devant la direction artistique du titre. Cette 2D est un bijou, la preuve ultime qu’elle a encore de beaux jours devant elle. On est donc dans un style très médiéval, comme un manuscrit prenant vie devant nos yeux ébahis. Tout tourne autour de ce principe : du style des textes aux animations, c’est d’un charme absolu, hypnotisant. Surtout que la technique pure est d’une solidité à toute épreuve : pas un bug, une fluidité (jusqu’à 120fps !) constante. Et la musique ne fait que renforcer tout ça, avec de merveilleuses musiques à base de harpe notamment. Quelle beauté, et il faut souligner le sérieux de XBox Game Studios qui livre donc des versions multi aussi soignées que celle d’origine.

Conclusion

Si je devais définir le concept même de pépite trop méconnue, ce serait avec un seul mot : Pentiment. Jeu d’aventure point and click aussi beau à regarder que passionnant à vivre, ce titre a de quoi subjuguer pendant un très grand nombre d’heures. Certes, il faudra tout de même être ouvert à une dose de textes (en français) impressionnante, mais s’impliquer est récompensé constamment avec d’innombrables éléments à découvrir. Et croyez-moi, vous allez longtemps cogiter sur vos choix, et votre avis concernant l’identité du meurtrier…

18 /20
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