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Final Fantasy VII Rebirth – Test – PlayStation 5

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  • Final Fantasy VII Rebirth
  • Disponible sur : PlayStation 5
  • Développé par : Square Enix
  • Edité par : Square Enix
  • Sortie le : 29 février 2024
  • Genre : J-RPG
  • pegi16

Final Fantasy VII Rebirth : nouvelle philosophie, nouveau standard

En ce début d’année 2024, le JRPG est clairement mis à l’honneur. Et pas n’importe comment, puisque les grands titres se succèdent à un rythme effréné. Loin de hurler au trop-plein, je fais partie de ceux qui conseillent aux fans de jeux de jeux de rôle japonais de bien se rendre compte de l’éclatante période que nous vivons, sans doute un petit âge d’or pour le genre. Et comme pour souligner ce fait, l’historique éditeur Square Enix vient apporter sa pierre à l’édifice, avec le très, mais très attendu second épisode de ce qui est, selon moi, leur projet le plus vertigineux : la réinvention de FF VII. Car Final Fantasy VII Rebirth porte parfaitement son nom, et prouve à quel point le retour de Cloud et sa bande n’est pas que l’occasion d’un remake

C’est donc avec grand entrain que je me suis lancé dans la découverte de ce Final Fantasy VII Rebirth. Cependant, je dois bien souligner la difficulté ressentie au moment de vous écrire mes impressions sur le scénario, alors que je viens de boucler l’aventure principale. C’est bien simple, le risque de spoiler est à chaque coin de pensée. Car ce second opus est non seulement, et évidemment, dans la droite lignée scénaristique de FF VII Remake, mais chacune des avancées dévoile un acte important. Du coup, il me semble nécessaire d’éviter au maximum d’invoquer le récit en lui-même, et de se concentrer sur la qualité de l’écriture. Sachez donc, tout d’abord, qu’il faudra avoir impérativement joué au précédent opus. Et, idéalement, à Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion. Car le scénariste, Kazushige Nojima, ne vous attendra pas pour prendre le train hors des limites de Midgar. Car cette suite, et c’est bien ce qu’on en attendait prioritairement, sort de la grande cité futuriste pour ouvrir un horizon plus verdoyant. Cela suite à des événements presque apocalyptiques, et l’on plonge désormais en plein cœur d’un récit toujours en forme de course poursuite vers Sephiroth… mais avec des apports assez intéressants pour renouveler l’intérêt. Outre le final courageux, qui fera jaser pendant longtemps et que je ne peux évoquer ici, j’ai particulièrement apprécié le développement des personnages et de leurs relations, avec certes des passages un peu surjoués en direction des fans, mais surtout la sensation poussée que ce groupe vit leur meilleur aventure.

Les fans du FF VII de 1997 le savent mieux que quiconque : Final Fantasy VII Rebirth se place au cœur même de ce qui a fait le succès de cette légende du JRPG. Après la très cloisonnée et sciemment angoissante Midgar, place à un univers plus typique du genre, avec de grandes plaines, des villes et villages, et même des continents à découvrir. Ce sont donc Kalm, l’ensoleillée Costa Del Sol, la martiale Junon, ou encore l’ultra-fun Gold Saucer, entre autres, que nous allons découvrir. Et autant vous écrire de suite que chacun de ces lieux est plus impressionnant en terme de détails et d’activités que ce qu’on trouvait dans FF VII Remake. Heureusement que les Chocobos font leur apparition en tant qu’indispensable monture ! Si vous vous interrogiez encore quant au contenu, à la dimension annexe de cette suite directe, alors rassurez-vous : c’est sans commune mesure avec le précédent opus. On entre donc dans le vif du sujet, avec ce qui m’a sauté les yeux en premier, cette structure en semi-monde ouvert, avec de grandes zones à parcourir et, surtout, une exploration pensée en fonction des codes de l’open world. Ici, je suis un peu plus circonspect, car j’ai trouvé le rythme de l’exploration un peu trop calqué sur ce qu’on a déjà vu dans des jeux comme The Witcher 3 ou tout ce qu’a pu faire récemment Ubisoft. Aidé par le très Navi-esque Chadley, dont l’omniprésence ne m’a pas spécialement dérangé, vous allez avoir recours à la carte plus qu’à vos yeux, avec un level design moins inspiré que ce qu’on a vu dans les récents Zelda TOTK ou Elden Ring. Trouver une tour, l’activer afin de dévoiler des points d’intérêt (chasse, puits de vie, affaiblissement d’Esper, etc), c’est un peu téléphoné.

Un monde colossal pour une expérience inoubliable

Et pourtant, malgré ce regret, j’ai pris un pied monstrueux, pendant les plus de cent dix heures que m’a demandé ce Final Fantasy VII Rebirth (sans atteindre le 100% !). Car les qualités se font indéniablement plus nombreuses. Si l’on perd un peu en urgence dans cette course poursuite, c’est aussi grâce à la grande qualité d’écriture des quêtes annexes et de la myriade d’activités à accomplir. Là encore, je veux vous amoindrir au maximum les spoilers, donc je n’écrirai que de ce qu’on trouve dans les trente premières heures. C’est bien simple, je ne pensais pas être encore plus impressionné par la dimension du contenu qu’en sortant du déjà énorme Like A Dragon : Infinite Wealth. Et pourtant, c’est bien le cas. Entre le Queen’s Blood, déjà devenu culte tant il développe des règles et possibilités aussi simples qu’addictives, la fête à la grenouille dont le principe pourrait figurer sans mal dans Takeshi’s Castle, ou encore une sorte de Rocket League avec pour voiture le charismatique Red XIII, vous allez tout bonnement halluciner. Et je vous cache d’énormes surprises, parfois excellentes, d’autres fois moins réussies (le brawler 3D, aïe), mais toujours utiles pour votre aventure. Car réussir de bons scores est synonyme de gains importants, comme des armes ou des materias. C’est d’ailleurs ma grande satisfaction : l’imbrication parfaite de tout ce qui est annexe dans le roleplay. Je me suis toujours senti intéressé par ce que le monde propose, car cela a un impact direct sur les personnages.

Je pourrais écrire des articles entiers sur ce qui apparait pourtant comme des détails au sein même du jeu. C’est ce qui me pousse à penser de Final Fantasy VII Rebirth qu’il est un grand jeu, dont l’empreinte va durablement influencer les projets de Square Enix. Impossible de savoir si ce jeu se vendra mieux que Final Fantasy XVI mais, entre nous, on tient là ce que doit être un FF en 3D. Pas un film interactif que Sony Interactive Entertainment pourrait éditer, mais bien un JRPG aux mécaniques profondes, avec une vraie importance de l’équipement, de l’apprivoisement de celui-ci (le gain de capacités en utilisant celles exclusives à chacune des armes est un bijou conceptuel), mais aussi un système de combat passionnant. Tout ce que propose le soft ici testé. Qu’on se le dise : les joutes figurent parmi les plus jouissives de l’histoire du jeu de rôle japonais. Oui, carrément. Non seulement elles reprennent les bases plus que solides de FF VII Remake, avec ces multiples possibilités en terme de prise en main (tour par tour ou A-RPG, c’est vous qui voyez !) et surtout une géniale utilisation de l’ATB, mais les développeurs ont ajouté une dimension d’entraide entre les personnages. Car, dans cet épisode, les relations développées entre eux pendant l’exploration fait en sorte d’ouvrir de nouvelles possibilités : les compétences et actions synchronisées. Lesquelles frappent parfois plus puissamment que les invocations elles-mêmes, ce qui est d’une aide précieuse contre des boss parfois trop sacs à PV. Aussi, c’est le grand retour des gameplay différents selon le combattant incarné. Se battre avec Cloud, Red XIII, Yuffie, Barret, Aerith, ou le giga-réussit Cait Sith (un bijou, j’insiste), ça change totalement les sensations. Seule petite ombre au tableau, j’ai trouvé les sphériers peu convaincant car finalement peu impactant sur la puissance des acolytes. Les materias et leur évolution restent donc au centre du système, et c’est tant mieux.

Alors que mon expérience avec Final Fantasy VII Rebirth touche à sa fin, je ne peux que penser aux joueurs ayant regardé toutes les vidéos de State of Play, ou joué à la démo. J’avais fait le choix de zapper tout ça, et la sensation de découverte fut alors si grandiose que je vous recommande de parfois recourir à une telle pratique. Par exemple, poser les yeux, pour la première fois, sur les plaines verdoyantes du début de l’aventure, après quelques heures d’une introduction très directive, c’est une sensation grisante que je n’oublierai jamais. Même si Square Enix reste accroché à l’Unreal Engine 4, c’est d’une beauté irréfutable, avec des textures très détaillées et une telle distance d’affichage qu’on sent à chaque instant l’appel de l’aventure. Oui, je reste un peu circonspect par certains côtés de la direction artistique, avec ce mélange de chara-design fantasy pour les persos principaux et ces PNJ plus réalistes. Mais c’est de l’ordre du détail, du ressenti personnel. Ce qui l’est moins, c’est le besoin très net d’avoir recours au mode Résolution. Fuyez le Performance, car il implique une sorte de flou assez désagréable. Je me dois de ne pas trop détailler les environnements, mais sachez tout de même que j’ai été soufflé par la nouvelle Costa Del Sol, grouillante de vie, mais surtout par un Golden Saucer qui impose désormais un standard dans le genre. C’est clairement current gen, impossible à recréer ailleurs. Côté musiques, la réinterprétation de certains thèmes très populaires, je pense surtout à tout ce qui touche l’exploration, est d’une qualité folle. Par contre, toujours aussi peu fan des musiques techno accompagnant principalement certaines quêtes annexes. Et attention au sound design, j’ai trouvé les mélodies parfois trop au-dessus des doublages. Alors n’hésitez pas à jeter un oeil du côté des réglages, ça se règle. Enfin, préférez clairement la langue japonaise… mais non sans désactiver les sous-titres des PNJ : cela déchargera l’ATH.

Conclusion

C’est non sans une certaine émotion que je me dois d’écrire ceci : Final Fantasy VII Rebirth est bel et bien la version dont je rêvais à l’annonce de ce projet pharaonique. Et pourtant, croyez-moi, je n’étais pas convaincu, tant la tâche me paraissait hors normes. Cela tombe bien, Square Enix livre un jeu qui l’est, avec un contenu titanesque, un système de combat généreux au possible, une technique marquante et des ajouts scénaristiques ouvrant des perspectives folles. Le J-RPG vit une époque exceptionnel, et ce jeu en est l’une des plus belles itérations.

18 /20
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