- Super Monkey Ball : Banana Mania
- Disponible sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, Nintendo Switch, PC
- Développé par : Ryu ga Gotoku Studio
- Edité par : Sega
- Sortie le : 5 octobre 2021
- Genre : Plate-formes
Super Monkey Ball : Banana Mania, un anniversaire un peu sage
Décidément, c’est la rentrée des remakes, remasters et autres Director’s Cut ! Sega, qui nous fait le grand plaisir d’être très actif en ce moment (avec notamment un Lost Judgment délicieux), y va lui aussi à cœur joie. Tout d’abord avec un Sonic Colours Ultimate meilleur que ce qu’on espérait, et ce Super Monkey Ball : Banana Mania, version rehaussée du Super Monkey Ball Deluxe paru en 2005. Alors, le singe imaginé par Toshihiro Nagoshi (créateur de Yakuza) est-il encore d’actualité ? Oui, mais on aimerait une véritable nouvelle itération.
Super Monkey Ball : Banana Mania ne sort pas sans aucune raison. En effet, la parution coïncide avec les vingt ans de la licence. Un anniversaire qu’il fallait fêter dignement. Dès lors, le choix d’un remaster peut être un chouïa déceptif, surtout pour des fans sevrés en nouvelles aventures depuis longtemps. Mais tout de même, Sega a eu la bonne idée du retour aux sources. En effet, cette sortie rassemble les deux premiers opus de la série. Et, entre nous, ce sont les meilleures itérations à ce jour, les plus « pures » dans le concept. Avec en prime tous les parcours bonus de l’épisode Deluxe. Ce qui fait donc trois-cents niveaux, et ce sans compter les nombreux mini-jeux (billard, bowling, football etc) et autres défis. De quoi faire dans le contenu, même si cela manque de totales nouveautés dans le seul domaine des parcours.
En s’appuyant sur les bases de la licence, Super Monkey Ball : Banana Mania s’assure d’un gameplay en cohérence avec nos souvenirs. Adieu les excentricités des opus suivants (même si l’incompréhensible saut est déblocable), ici on est de bout en bout dans le principe de l’équilibre, de la vitesse, et même de la grosse chounax, si vous passez l’expression. Rappelons le principe, aussi simple qu’addictif : on incarne un singe, nommé AiAi, enfermé dans une boule. Il va falloir lui faire atteindre la fin du niveau non pas en incarnant l’avatar simiesque, mais plutôt le parcours en lui même. Oui, en l’inclinant au mieux possible afin d’autant influencer la direction que la vitesse.
Le concept reste addictif au possible
Sur ce socle d’une efficacité redoutable, les équipes de Sega ajoutent des pièges, très nombreux et malicieux dans leurs types. C’est l’une des marques de fabrique de la licence : si le concept est hyper simple, et potentiellement répétitif, le renouvellement vient de la philosophie du « un stage, une idée ». Super Monkey Ball : Banana Mania se traverse ainsi avec grand plaisir, du moins pour qui ne rechigne pas devant un peu de difficulté. Car derrière une direction artistique toute mignonne, très colorée, se cache un challenge corsé au possible. Heureusement, cette version permet tout de même d’adoucir le trip. Si le soft constate vos échecs répétés (et ça va arriver), il va vous proposer quelques aides : ralentissement de la boule, allongement du timer, guide par le biais d’un chemin sûr. Certes, cela vient en paradoxe avec le caractère arcade du jeu, mais on ne dit pas non à un peu moins de frustration.
Super Monkey Ball : Banana Mania a le don de nous replonger dans le bon Sega d’antan, celui qui excellait dans l’arcade pure. Mais il fallait tout de même apporter quelques corrections à des petits soucis apparus avec les années. Là, le constat est moins fameux. Le principal accroc concerne des niveaux aujourd’hui vraiment très, très, mais très rageants. Pas parce qu’ils seraient difficiles, feraient appel à notre skill, non. Ils font surtout parfois appel à la chance. Bon, ça peut encore se digérer. Mais, bien pire, la précision des commande est parfois fautive, surtout dans les derniers niveaux du premier opus. Aussi, la caméra aurait eu besoin d’une refonte, et ça n’a pas été le cas.
Des nouveautés rigolotes, mais un remaster technique timide
Si ces regrets sont notables, il ne faut tout de même pas les monter en épingles. Super Monkey Ball : Banana Mania est un bon moyen de découvrir la licence de par son contenu, surtout qu’il se voit complété de pleins d’éléments bonus voire inédits. Un magasin interne permet d’acheter, contre de la monnaie amassée en jeu, des tas d’objets purement cosmétiques (pour la tête, le corps, le bas et même la boule), mais aussi d’autres choses plus intéressantes. Autre entrée au menu, des personnages supplémentaires : Sonic, Tails, Beat (Jet Set Radio), Kiryu Kazuma (le mémorable héro de Yakuza), et même Hello Kitty. On a aussi droit à des modes pensés pour cette version. Comme celui qui demande aux plus masochistes de surtout éviter à tous prix les bananes. Ou un mode reverse assez délicat. Enfin, on pourra même obtenir un saut. Même si, à notre sens, il brise en grosse partie le level design.
Super Monkey Ball : Banana Mania se devait d’aussi adapter le soft d’origine aux nouvelles consoles, techniquement parlant. Sur ce point, il fait le minimum syndical. Certes, les textures ne bavent pas trop, et c’est toujours difficile d’obtenir ce résultat sur des jeux issus de la Game Cube. Aussi, les possesseurs de PlayStation 5 vont se réjouir du 4K / 60fps constant, sans aucun soubresaut. C’est carré, oui, mais on aurait tout de même apprécié une refonte des environnements, parfois vraiment sommaires. Aussi, il est dommage que les spécificités de la DualSense ne soient pas utilisées, alors même qu’elles auraient pu apporter un plus en terme de sensation. Si vous avez joué à l’excellent Astro’s Playroom, vous vous souvenez sûrement des passages du petit robot dans sa boule, que l’on devait diriger au pad tactile. Une piste d’essai pour un épisode inédit ? On l’espère, car la licence a toujours beaucoup de charmes à faire valoir.
Conclusion
Super Monkey Ball : Banana Mania est certes une manière un peu sage de fêter un vingtième anniversaire, il n’en reste pas moins qu’on y retrouve la bonne substantifique moelle de la licence. Le principe, d’une simplicité enfantine, donne lieu à des complications à la fois intelligentes et vicieuses, de quoi faire hurler dans les chaumières malgré quelques aides bienvenues. On regrette simplement l’absence de véritables nouveaux parcours, et la timidité du remaster purement technique. Mais au-delà de ça, AiAi nous amuse toujours beaucoup. Au point d’espérer un opus cette fois-ci inédit.
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