The DioField Chronicle, bonne pioche pour les fans de T-RPG
Cette fin d’année restera comme historique pour Square Enix, éditeur dont je ne cache pas une passion certaine depuis tant d’années. Avec un nombre important de sorties, et pas mal de paris osés à la clé, l’éditeur japonais est dans une forme olympique. Alors que NieR Automata est fraîchement arrivé sur Nintendo Switch (bientôt en test ici même), et un peu avant le très, mais très attendu Dragon Quest Treasures, c’est The DioField Chronicle qui s’invite sur toutes les consoles actuelles. Et si le titre n’est certes pas des plus connus du grand public, il est pourtant un grand espoir pour moi. Alors, le résultat est-il à la hauteur de ce que j’attendais ? Eh bien oui, même si tout n’est pas parfait.
Tout d’abord, mais pourquoi donc The DioField Chronicle me faisait de l’œil depuis son annonce ? La raison est simple : il s’agit d’une œuvre co-signée entre deux boîtes que j’apprécie particulièrement. Square Enix donc, mais aussi Lancarse. Ce développeur ne vous rappelle peut-être rien, mais pour les fans de jeux japonais de niche il se pose là : Zanki Zero, Monark, et même quelques coups de main sur Etrian Odyssey ou encore Shin Megami Tensei Strange Journey. Typiquement le genre de studio de l’ombre que les fous de softs nippons suivent de près. Du coup, quand ils ont annoncé travailler avec SE sur un tactical à l’ambiance dark fantasy, vous imaginez mon sang ne faire qu’un tour !
Une fois arrivé sr le sublime écran titre, The DioField Chronicle ne cache pas une certaine référence à ce qu’est devenu l’heroic-fantasy depuis l’avènement de Game of Thrones. D’ailleurs, la bande originale, un véritable bijou, est signée par les compositeur de la série. Mais qu’en est-il de l’histoire, est-elle aussi prenante ? Eh bien, déjà, il y a moins de dialogues insupportablement longs que dans l’univers imaginé par G. R. R. Martin. Voilà une bonne nouvelle ! Par contre, c’est loin d’être aussi sombre, même si le scénario se veut très sérieux dans sa tonalité. On y incarne Andrias Rhondarson, sur une île appelée… DioField. C’est ici que le Royaume d’Alletain vit sa pire crise politique, à base d’assassinat de prétendant au titre de roi. C’est dans ce chaos que l’on va devoir lever une bande de mercenaires, les Renards Bleus, qui vont devoir enchainer des missions, dans une ambiance tendue de trahison et de guerre naissante. Le récit n’est peut-être pas des plus profonds, cela manque de détails, mais je me suis rapidement senti happé dans cet univers étonnamment dur, sachant créer des moments de fortes tensions. Sachez aussi que les voix sont disponibles en japonais, et les textes intégralement traduits en français, parfait pour l’immersion.
Un univers classique mais soigné
The DioField Chronicle se démarque pleinement grâce à un système de combat tout simplement passionnant. Il s’agit clairement d’un Tactical-RPG, avec tout ce que ça implique d’expérience, de progression, d’arsenal à améliorer et d’unités à grinder. Tout cela est classique. Par contre, les déplacements le sont beaucoup moins. Pas de damier à la Final Fantasy Tactics, et le tour par tour n’est pas invoqué ici. En effet, le joueur peut agir quand bon lui semble, et ce même si l’ennemi est entrain de manœuvrer. Dans la prise en mains, on est presque sur du jeu de stratégie en temps réel, avec ce que ça implique de sélection d’unité, de ruse à employer pour exploiter au mieux l’environnement. De ce côté, ce n’est certes pas aussi poussé que dans un Disgaea 6, mais on va surtout chercher à provoquer un coup critique en prenant l’adversaire à revers (en surveillant son champs de vision indiqué à l’écran), ou à lancer méthodiquement une capacité spéciale propre à chacun des personnages. Une fois ceux-ci en contact avec l’adversaire, ça se tape dessus automatiquement, et bien entendu c’est le niveau de défense et d’attaque qui rendra plus ou moins facile la bataille.
Oui, le système est hyper carré, et il a encore de belles choses à proposer. Par exemple, The DioField Chronicle vous permet de ramasser des orbes sur le champ de bataille, lesquelles permettent des invocations que l’on croirait tout droit sorties d’un Final Fantasy. Le système d’unités apporte aussi pas mal de profondeur, notamment grâce au principe des Capitaines et Adjuvants, les premiers ayant un impact direct sur les compétences à disposition. C’est plutôt bien trouvé, et tant mieux car, de l’autre côté, j’aurais aimé un peu plus de classes à disposition. Cavalerie, Archer, Infanterie et Mage, c’est clairement du déjà vu et revu. On sent que Lancarse a surtout voulu assurer l’essentiel à ce niveau, et cela se ressent avec ce petit côté prudent trop prononcé. Un peu comme pour les objectifs de missions, lesquels ne surprennent jamais. Entendons-nous bien, au global les sensations sont positives, mais je me demande si le résultat n’aurait pas été encore plus marquant avec une feature surprenante.
Le système de combat réussit presque le sans-faute
Entre deux combats, The DioField Chronicle nous permet de vagabonder, d’explorer le quartier général des Renards Bleus et, ainsi, de discutailler avec des PNJ, notamment afin de déclencher des quêtes annexes, ou d’améliorer les unités. Bien sûr, l’XP est au rendez-vous, les magasins tout autant, mais aussi le principe de Recherche et Développement. Celui-ci est divisé en trois parties (développement d’armes, arbre de compétences et les orbes Magilumiques). Chacun a une manière différente d’être abordé, ce qui apporte là encore une belle profondeur. Par contre, cela provoque aussi un véritable besoin de farmer, et pas qu’un peu. C’est à la fois une bonne chose, tant les combats sont plaisants, mais aussi un frein à la progression globale. Lancarse a bien essayé de justifier les heures passées à faire et refaire les mêmes missions, par exemple en proposant des objectifs secondaires au cours des batailles, mais je ne peux nier une petite lassitude passagère. Reste qu’il est agréable de prendre le temps de souffler en explorant cet endroit.
The DioField Chronicle se boucle en une trentaine d’heures, du moins pour le premier run. En effet, le jeu offre un New game plus, où le joueur retrouvera ses personnages au même niveau que lors de la fin de la première partie bouclée. Par contre, pas de boss cachés, ni d’objets exclusifs. Il s’agira surtout d’un bon moyen afin d’obtenir le niveau cinquante pour les personnages, et ainsi essayer de décrocher le Trophée Platine. Côté technique, le soft n’est clairement pas un triple A, qu’on se le dise ! Ce n’est pas moche, loin de là, mais les textures font un peu datées, ainsi que les animations (surtout dans les phases d’exploration). C’est cependant assez détaillé, et le chara-design se charge d’emporter mon adhésion.