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Dead Space – Test – PlayStation 5

6 mn de lecture
image jeu dead space
  • Dead Space
  • Disponible sur : PlayStation 5, Xbox Series, PC
  • Développé par : Motive Studios
  • Edité par : Electronic Arts
  • Sortie le : 27 janvier 2023
  • Genre : Survival horror, Action
  • pegi18

Dead Space revient plus vivant que jamais !

Paru en 2008, le Dead Space originel a fait l’effet d’une bombe vidéoludique. Sorti d’un peu nulle part, alors que les sites et autres magazines encore vivants à l’époque n’en parlait que très peu. Et pourtant, le titre de Visceral Games a terrorisé toute une génération de gamers courageux, grâce non seulement à une histoire parfaitement efficace qu’à une ambiance hyper maitrisée, entre la science fiction bien dark et l’horreur gore. Quinze ans plus tard, la licence n’était pourtant pas au top de sa forme. Certes, la première suite, Dead Space 2, confina au chef-d’œuvre. D’ailleurs j’espère la voir revenir elle aussi. Mais Dead Space 3, lui, fut une authentique déception. Par contre, les puristes n’auront certainement pas oublié le spin off Extraction, un rail shooter assez plaisant pour faire l’affaire sur Wii. Mais bref, ce n’était pas assez solide pour Electronic Arts, qui a décidé de ranger la série au placard et, quelques années plus tard, de dissoudre Visceral Games dans une ambiance vraiment pesante. Aujourd’hui, c’est donc l’heure de la rédemption pour l’éditeur, qui confie ce remake à Motive Studios.

Remake, remaster, portage, l’époque est aux retours d’anciens hits. Ce Dead Space version 2023 se situe bien dans la première catégorie. Non seulement car tout a été refait techniquement, mais aussi modifié dans le gameplay et même le scénario. Je ne vais pas laisser le suspens s’installer : l’histoire est clairement le talon d’Achille de cette nouvelle version. Entendons-nous bien, l’écriture en elle-même est toujours aussi fluide, et les rebondissements de l’intrigue surviennent encore avec ce rythme parfait. En fait, la base fonctionne toujours autant, et les fans de cinéma penseront toujours autant à Event Horizon, Solaris, et bien entendu Alien. Par contre, le gros travail sur l’atmosphère, œuvre notamment d’un Warren Ellis devenu persona non grata, a été à mon sens sabordé. Tout d’abord, notre avatar Isaac Clarke passe son temps à bavarder, alors qu’auparavant il était muet comme un Link. Cette absence de lignes de dialogues était importante pour la construction dramatique, portait en elle une partie de la puissance qu’était ce rollercoaster spatial de l’horreur. Las, Motive ne l’a pas compris, et l’on doit se coltiner des réflexions qui nous sortent un peu du jeu. De même, beaucoup de personnages secondaires ont été modifiés, mais pas dans le bon esprit. Plutôt dans une volonté de représentation, d’ouverture blabla, vous voyez le genre. Pénible, car ce n’est justifié que par de l’idéologie, et non un besoin du récit. Un peu comme ces toilettes pour transsexuels : je ne comprends aucunement l’intérêt, sauf celui de signaler un progressisme intrusif. Pénible.

Heureusement, la base de Dead Space est toujours aussi efficace. On retrouve donc Isaac Clarke, ingénieur en astronautique, faisant partie d’une équipe technique dont le but est de venir en aide à l’USG Ishimura, un immense brise-surface qui ne donne plus signe de vie depuis quelques temps. Et c’est inquiétant, tant l’équipage est nombreux. Une fois arrivé sur place, non sans pertes et fracas suite à une avarie du système de guidage, nous voici lancé à la découverte des lieux. Mais pas la fleur au fusil, oh que non, car à bord l’ambiance est pesante. Et bien vite, des monstres difformes, rageux, attaquent le petit groupe. Après avoir fui dans un premier temps, ce qui sépare les membres de l’équipage, notre avatar découvre un cutter à plasma, parfait pour découper les membres des terrifiantes bestioles, appelées nécromorphes. Il faudra alors débuter l’exploration pour de bon, notamment à la recherche de Nicole, la fiancée d’Isaac, qui figure dans l’équipage de l’Ishimura. Mais les lieux sont clairement hantés d’hallucinations et, bientôt, on se demande si notre avatar a encore toute sa raison. On découvre ici ou là des journaux audios permettant de creuser un peu l’univers, et le lore reste intelligemment approfondi. Et cela aussi grâce à une belle petite nouveauté : quelques quêtes annexes disséminées ici ou là. Jamais trop longues, elles permettent là encore de récupérer des documents précieux. pour le background.

Des ajouts salvateurs pour ce remake exemplaire

image test dead space

Démembrer les nécromorphes, c’est toujours aussi grisant.

Quelques changements sont donc déjà au programme, et c’est loin d’être terminé car le gameplay a été lui aussi remanié. Mais, cette fois-ci, avec beaucoup plus d’intérêt pour l’expérience globale. Il faut tout d’abord rappeler que Dead Space est un survival horror à la troisième personne, qui emprunte beaucoup à Resident Evil 4 dans sa prise en mains. Mais en apportant tant d’idées qu’il est impossible de réellement penser au classique de Capcom. Tout d’abord, le menu en hologramme est toujours aussi efficace, donne l’impression de ne jamais sortir de la tension horrifique. C’est parfaitement cohérent avec la réalisation du jeu, désormais en plan-séquence à la God of War. La prise en mains reste toujours aussi fluide, avec ce gros focus sur le démembrement. Les armes, au nombre de six, permettent donc de faire voler bras, jambes et tête dans la joie et l’allégresse, et avec plus de tactique que ce qu’il peut paraître. On prend toujours plaisir à retarder un nécromorphe en lui coupant une patte, histoire de s’occuper d’un autre plus menaçant. Le joueur peut aussi compter sur la stase et la télékinésie, toujours aussi utile non seulement lors de l’exploration, mais aussi pendant les (un peu longuets) combats en zone de quarantaine.

Sur cette base, Motive brode des nouveautés bienvenues et efficaces. Le sentiment de liberté est beaucoup plus prononcé que dans The Callisto Protocol, la nouvelle licence de l’auteur du Dead Space d’origine. Et les développeurs ont accentué ce fait de différentes façons. Tout d’abord, les salles paraissent bien mieux construites .C’est tout bête, mais rendre les environnements plus cohérents apporte une logique de déambulation hyper agréable. D’ailleurs, on peut désormais parcourir l’ensemble de l’Ishimura sans avoir recours au tramway ! On a aussi droit à toute une mécanique de plombs à activer, nous demandant donc de choisir par exemple entre une porte à ouvrir et une lumière à activer. Cela occasionne évidemment bien des frayeurs. Autre très bonne idée : les salles bonus ne s’ouvrent plus avec des points mais des cartes d’accès que l’on découvre pendant le cheminement. C’est là encore beaucoup plus fluide et logique, apportant à l’ensemble toujours plus de suspension consentie de l’incrédulité. On y croit, pour faire plus simple. Il faut aussi noter le changement radical autour des séquences en apesanteur, lesquelles s’appuient sur la mécanique de Dead Space 2, bien plus agréable à prendre en mains. Du coup, je regrette tout de même l’absence d’un demi-tour rapide, qui aurait pourtant pu rendre bien des services. Quant à l’aspect RPG, on pourra toujours acheter et vendre aux magasins, ainsi qu’améliorer armes et équipements. Cela ne bouge pas d’un iota, et tant mieux car l’équilibre du système était déjà idéal.

L’un des plus beaux jeux disponibles à ce jour

image gameplay dead space

Mais que c’est beau !

Ce Dead Space version 2023 peut compter sur un contenu revu à la hausse. J’ai déjà abordé les missions annexes, certes peu nombreuses mais importantes pour le lore. Et ce n’est pas tout, car Motive a mis au point un excellent système appelé Intensity Director. Feature au nom bien marketing certes, mais fichtrement efficace au cours du jeu. Le principe est simple sur le papier : faire en sorte que le joueur tombe toujours sur un événement aléatoire afin de faire de chaque run une expérience différente. Cela peut être un ennemi apparaissant de n’importe où bien évidemment, mais aussi d’autres choses beaucoup plus intéressantes, faisant appel aux soucis psychotiques d’Isaac. Je n’en écrirais pas plus pour vous laisser l’entière surprise, mais sachez que le principe est costaud, avec des centaines de possibilités. C’est le genre de twist que l’on aimerait voir plus souvent dans les nombreux remakes parus récemment. J’ajoute aussi la présence renouvelée du new game plus, et d’une fin bonus à la fin de celui-ci, et tout cela forme une durée de vie d’une quinzaine d’heures pour le premier run. Ce qui se multiplie donc pour le très nécessaire NG+.

Comme promis par Motive, Dead Space a été intégralement rehaussé techniquement. Et il faut l’écrire tout de go : c’est carrément magnifique, l’un des plus beaux jeux à ce jour. Comme écrit plus haut, l’Ishimura fait bien plus vrai qu’auparavant, grâce à un soin particulier apporté à la construction des environnements. Cela complète une direction artistique exemplaire, faisant toujours de cet immense vaisseau une sorte de ville gothico-futuriste, remplis de lieux torturés et de détails saisissants. Si l’ambiance n’était pas aussi terrifiante, on prendrait tout notre temps à contempler certains panoramas, baignés d’effets de lumière hypers cinématographiques. du génie artistique, bien soutenu par une pure technique à la hauteur, avec les habituels modes Qualité (4K mais seulement 30fps avec ray-tracing) et Performance (le 60fps y est assuré malgré quelques toutes petites baisses de framerate). Enfin, le traitement du son m’a paru un peu moins marquant qu’en 2008, les bruitages se perdant un peu plus dans l’atmosphère. Mais rien de bien grave, ça reste traumatisant au casque.

Conclusion

Dead Space revient en très grande forme, et c’est l’une des meilleures nouvelles de ce début d’année 2023 ! Si les modifications scénaristiques ne sont pas des plus réussies, tout le reste va bien au-delà de ce qui était imaginé. Parcourir l’Ishimura est une expérience encore plus traumatisante qu’auparavant, car encore plus fluide. On y croit bien plus, et ce notamment grâce à une technique rehaussée de fort belle manière. Les nouveautés de gameplay se font aussi convaincantes, car elles ne dénaturent pas la licence. Et l’apport de l’Intensity Director est indéniable, faisant de chaque run une nouvelle expérience. J’ajoute des quêtes annexes approfondissant l’univers, une nouvelle fin, et l’on obtient un survival horror indispensable.

17 /20
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