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Mega Drive : 35 ans pour la console légendaire de Sega !

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Console symbolique des années Sega, la Mega Drive paraissait il y a 35 ans

Successeure de la Master System qui avait essentiellement convaincu le marché européen, la Mega Drive connaît des débuts difficiles avec la concurrence de la Famicom au Japon. Arrivée en Amérique du Nord, elle connaît enfin le succès en mettant en avant des figures emblématiques du sport de haut niveau et décolle définitivement à l’arrivée de Sonic the Hedgehog. Ce dossier revient sur son histoire et sa ludothèque, véritable âge d’or pour la firme !

Date de sortie : 29 octobre 1988 (Japon), 14 août 1989 (Amérique du Nord), septembre 1990 (France)
Fabricant : Sega
Génération de console : Quatrième

Nationalité : Japonaise
Unités vendues : 39,70 millions
Fin de production : 1997
Meilleur vente : Sonic the Hedgehog
 (15 millions)

 

Une percée dans l’ère 16-bit

Un line-up sobre rapidement suivi par le cultissime Altered Beast.

Alors que Nintendo détient plus de 90% du marché des consoles grâce à l’immense succès de la NES face à une Master System qui ne parvient réellement à s’imposer qu’en Europe, Sega rentre pleinement dans l’ère des 16-bit avec la Mega Drive, console de quatrième génération sortie un an après la PC-Engine de NEC. Bien décidé à prendre de l’avance sur son rival Nintendo, Sega voit toutefois le lancement de sa console éclipsé par le rouleau-compresseur Super Mario Bros. 3, paru six jours plus tôt. Le 29 octobre 1988, le line-up japonais de la Mega Drive ne comporte en plus que deux suites de jeux d’Arcade du même genre : Space Harrier II et Super Thunder Blade, shoot’em up au scrolling allant vers le fond de l’écran. Un mois plus tard, la machine obtient un portage d’Altered Beast, beat’em up prenant place à l’époque de la Grèce antique dans lequel les héros peuvent décupler leurs pouvoirs en se transformant en puissantes créatures. L’année 1998 se termine avec Osomatsu-kun Hachamecha Gekijo, jeu de plates-formes adapté du manga éponyme des années 1960.

En 1989, la mascotte de la Master System tente de renouer avec son succès passé dans Alex Kidd in the Enchanted Castle, qui reprend les acquis d’Alex Kidd in Miracle World avec une jouabilité plus hasardeuse et une direction artistique nettement moins inspirée. Sega ne fait alors pas beaucoup mieux avec Last Battle, successeur de Black Belt qui était lui-même tiré du manga Ken le Survivant, mais parvient à proposer un RPG de qualité avec Phantasy Star II. Commençant à se parer de jeux de sport comme Tommy Lasorda Baseball, Arnold Palmer Tournament Golf et World Championship Soccer, Sega frappe fort avec un portage de Ghouls’n Ghosts, suite de Ghosts’n Goblins au gameplay enrichi par des armures octroyant des pouvoirs spéciaux et à la difficulté infiniment plus abordable. Outre l’annulation d’une nouvelle version de Tetris suite à la bataille juridique entre Nintendo et Atari, la Mega Drive obtient ses premiers portages micro-ordinateurs avec le jeu de planification de guerre Super Daisenryaku et le shoot’em up à déplacements libres Thunder Force II.

 

La Mega Drive arrive en Occident

Un lancement américain qui en jette !

Le 14 août 1989, la Mega Drive franchit les portes de l’Amérique du Nord avec un line-up convaincant composé à la fois de Space Harrier II, Super Thunder Blade, Alex Kidd in the Enchanted Castle, Altered Beast, Last Battle, Thunder Force II et Tommy Lasorda Baseball. Les portages de jeux d’arcade se multiplient alors avec le jeu de moto Super Hang-On, le beat’em up médiéval Golden Axe ainsi que les shoot’em up Truxton et Forgotten Worlds, genre phare de la machine auquel on peut ajouter Curse. Outre l’adaptation de Rambo III en un run’n gun en vue aérienne, la Mega Drive accueille le jeu d’action plates-formes Mystic Defender, suite de SpellCaster sur Master System, ainsi que The Revenge of Shinobi, qui amène la saga mettant en scène le ninja Joe Musashi vers une autre dimension en multipliant les références cinématographique comme Godzilla, Terminator et Spider-Man. Action-RPG adapté du MSX, Super Hydlide accompagne quant à lui le jeu de stratégie en temps réel Herzog Zwei et Sword of Vermilion, Dungeon-RPG à l’interface particulièrement austère.

En 1990, Sega parvient à attirer les joueurs américains en mettant en avant de nombreuses personnalités sportives dans des jeux comme Pat Riley Basketball, James Buster Douglas Knockout Boxing, Joe Montana Football, John Maiden Football, Will Harvey’s Zany Golf et Lakers versus Celtics and the NBA Playoffs, ces trois derniers restant inédits au Japon. En plus du casse-tête Shove It ! The Warehouse Game (équivalent de Boxxle sur Game Boy), du jeu d’action plates-formes ESWAT City Under Siege et de Phantasy Star III, la Mega Drive reçoit ses premières adaptations de films avec une nouvelle histoire basée sur SOS Fantômes, un Michael Jackson’s Moonwalker en side scrolling différent du jeu d’arcade et un très bon Batman bien fidèle au film culte de Tim Burton. Tandis que les shoot’em up continuent de se multiplier avec Thunder Force III, Whip Rush, Twin Hawk, After Burner II et Phelios, la machine de Sega accueille de nouveaux portages de l’arcade comme The Newzealand Story, le beat’em up DJ Boy, le jeu de Formule 1 Super Monaco GP et le puzzle-game Columns.

Le mois de septembre 1990 permet enfin aux joueurs français de mettre la main sur la Mega Drive avec un line-up similaire à celui de l’Amérique du Nord comprenant Space Harrier II, Super Thunder Blade, Alex Kidd in the Enchanted Castle, Altered Beast, Thunder Force II, Golden Axe et Ghouls’n Ghosts. Alors que les portages de l’arcade continuent d’affluer avec Rainbow Islands Extra, le puzzle-game Klax, le jeu de shoot vers l’écran Dynamite Dux et l’impressionnant Strider, les shoot’em up ne s’arrêtent plus d’envahir la ludothèque de la console entre Space Invaders 90, Insector X, Burning Force, Darius II, Arrow Flash, Musha Aleste et Wonder Boy III Monster Lair, ce dernier étant un des plus abordables. Tandis que la Super Nintendo arrive au Japon le 21 novembre 1990, Sega continue d’agrémenter sa machine avec le jeu de plates-formes Decap Attack, un Shadow Dancer The Secret of Shinobi différent du jeu d’arcade et le disney Castle of Illusion, premier d’un triptyque dans lequel Mickey Mouse doit parcourir les différentes pièces d’un château pour délivrer Minnie de la sorcière Mizrabel.

 

Un constructeur qui soutient fortement sa console

Des jeux riches et variés qui font toute la qualité de la Mega Drive.

À la manière de Nintendo, Sega n’est jamais le dernier à développer des jeux pour ses machines et on retrouve justement de très nombreuses licences de la firme sur Mega Drive. Pour remplacer leur ancienne mascotte suite aux critiques mitigées d’Alex Kidd in the Enchanted Castle, Sega peut justement compter sur Sonic the Hedgehog, qui devient le nouveau rival de Mario grâce à sa vitesse de déplacement et l’immensité de ses niveaux en 1991. Il est rapidement suivi par Sonic the Hedgehog 2, qui en améliore fortement le game design tout en introduisant le personnage de Tail, avec qui il est possible de jouer en coopération. Si Sonic 3 propose des graphismes plus avancés, il ne fait pas forcément aussi fort que son prédécesseur mais termine son aventure par le personnage de Knuckles, qui devient jouable dans sa suite directe intitulée Sonic & Knuckles. Outre Ristar dont le personnage est issu d’un ancien prototype de Sonic, il faut ensuite attendre les dernières années de la machine pour voir le hérisson prendre un virage étonnant avec Sonic 3D, qui propose de sauver des animaux dans de larges niveaux en vue isométrique où on ne retrouve pas vraiment l’esprit de la saga.

Également présent sur Game Gear et Master System au début des années 90, la mascotte de Sega s’est aussi illustrée dans plusieurs spin-off, dont le sympathique Sonic Spinball mais aussi Doctor Robotnik’s Mean Bean Machine, qui propose une première incursion du puzzle-game Puyo Puyo en Occident. De son côté, Columns est rapidement porté sur Mega Drive mais s’il n’en est rien de sa suite, Colmuns III se veut fortement axé multijoueur avec la possibilité d’utiliser le Sega Tap pour jouer jusqu’à cinq simultanément. Successeur de The Revenge of Shinobi et Shadow Dancer, Shinobi III propose quant à lui un gameplay plus abouti permettant de courir, d’escalader des falaises, de s’accrocher au plafond et d’effectuer un coup de pied aérien. Si le double saut est plus facile à réaliser, Joe Musashi peut également utiliser des techniques de ninjutsu envoyant des flammes ou des éclairs. En plus de Wonder Boy III Monster Lair, la Mega Drive trouve deux épisodes exclusifs avec Wonder Boy in Monster World, qui reprend la formule de Wonder Boy The Dragon’s Trap en un peu plus classique, et Monster World IV, ce dernier se concentrant davantage sur des niveaux mêlant action et réflexion.

Outre des classiques déjà nommées comme After Burner II, Super Hang-On et Super Monaco GP (qui obtient un deuxième jeu exclusif avec Ayrton Senna en première ligne), Super Fantasy Zone conclut la saga de shoot’em up et le jeu de course Out Run multiplie les épisodes avec Turbo OutRun, OutRun 2019 et OutRunners. Sega s’émancipe particulièrement au niveau des beat’em up avec les portages d’Altered Beast et de Golden Axe, ce dernier obtenant une suite différente du jeu d’arcade Golden Axe The Revenge of Death Adder et un Golden Axe III inédit en Europe. La firme au hérisson innove notamment à ce propos avec la trilogie Streets of Rage, qui devient la nouvelle référence du beat’em up urbain grâce à la qualité de son gameplay et à ses musiques composées par le talentueux Yuzo Koshiro. On peut également citer le diptyque ToeJam & Earl qui consiste à rechercher les pièces du vaisseau de deux extraterrestres, Ecco the Dolphin et son exploration du monde sous-marin, le jeu de course Virtua Racing précurseur du genre en trois dimensions ainsi que Comix Zone, beat’em up unique en son genre dans lequel un dessinateur se retrouve aspiré dans sa propre bande dessinée.

 

Des jeux d’aventure qui valent le coup

De belles jaquettes rappelant que la Mega Drive sait aussi raconter de belles histoires.

Moins bien pourvue en RPG que sa concurrente, la Mega Drive comporte tout de même son lot de bons jeux de rôle qui font toute son identité. Parmi les franchises de Sega se trouvent d’ailleurs les Phantasy Star II à IV, RPG au tour par tour auxquels on peut ajouter Phantasy Star Fukkokuban, portage du premier épisode réservé au Japon avec des bruitages et des musiques de meilleure facture. La saga Shining y fait également ses débuts avec le dungeon-crawler Shining in the Darkness, suivi de deux Tactical-RPG appelés Shining Force. Si ces derniers demeurent en anglais malgré leur localisation européenne, les deux premiers Langrisser restent quant à eux réservés au Japon. Outre le vieillissant Sword of Vermilion, on trouve Rent a Hero dont l’originalité est de proposer des combats en vue de côté ainsi que Dungeons & Dragons Warriors of the Eternal Sun, en vue aérienne avec des combats en vue à la première personne.

Mais la Mega Drive brille avant tout par ses jeux d’action aventure traduits en français plus ou moins inspirés par The Legend of Zelda à commencer par l’étonnant Landstalker, dont la vue isométrique offre un challenge intéressant le long de différents donjons camouflés sur une grande carte à explorer. De son côté, Soleil se démarque par un gameplay plus accessible et une relation privilégiée avec les animaux à travers les thèmes du langage et de la religion, qui remettent en cause le manichéisme du scénario. Développé par le studio Ancient sous la direction de Yuzo Koshiro, La Légende de Thor brille par ses graphismes plus avancés et ses combats qui se déroulent comme s’il s’agissait d’un beat’em up. Dernier jeu développé par Treasure pour la machine de Sega, Light Crusader ressemble quant à lui davantage à un casse-tête géant avec ses donjons en vue isométrique donnant beaucoup de fil à retordre.

 

Des plates-formes omniprésentes sur Mega Drive

Une créativité rarement égalée pour le genre.

Genre phare des années 90, le jeu de plates-formes est particulièrement bien représenté sur Mega Drive. On y trouve par exemple Cool Spot, réalisation de Virgin Interactive dans lequel le joueur contrôle une capsule de 7 Up déjà aperçue dans le jeu de stratégie Spot sur micro-ordinateurs, NES et Game Boy. Développé par David Perry, qui avait déjà programmé Global Gladiators sur la machine de Sega, il est suivi par Spot Goes to Hollywood, où le personnage évolue dans des environnements en vue isométrique. Certaines mascottes y font aussi leurs débuts tels le chat Bubsy et Aero the Acro-Bat, accompagné de Zero the Kamikaze Squirrel. D’autres sont issus de micro-ordinateurs comme Chuck Rock et James Pond, ou de l’Arcade comme le singe Toki, Joe & Mac et Talmit’s Adventure.

On peut aussi noter les portages d’Another World d’Eric Chahi et de Flashback de Paul Cuisset, expériences uniques dont l’animation peut rappeler le travail de Jordan Mechner sur Prince of Persia, dont la superbe refonte graphique n’a pas grand-chose à envier à la version Super Nintendo. Les créations originales se multiplient notamment avec l’écureuil Mr. Nutz dessiné par Philippe Dessoly, l’extraterrestre Puggsy, l’apprenti-sorcier Flink, Kid Chameleon et ses niveaux à n’en plus finir ou encore Pitfall The Mayan Adventure. Très présent sur Mega Drive, le studio Treasure propose quant à lui McDonald’s Treasure Land Adventure et Dynamite Headdy, marionnette qui attaque en décrochant sa tête. La console de Sega impose également un challenge plus corsé avec de nombreux jeux d’action plates-formes comme Ghouls’n Ghosts, Mystic Defender, Jewel Master et Alisia Dragoon, dans lesquels il est possible d’envoyer des attaques magiques à distance.

Outre un portage de Strider et un deuxième épisode différent de la suite sortie sur Arcade en 1999, David Perry frappe très fort avec Earthworm Jim, grand classique dans lequel un ver de terre muni d’une combinaison humanoïde doit affronter un corbeau doté d’un jetpack lors de courses spatiales entre deux niveaux à l’univers encore plus barré que celui de Boogerman A Pick and Flick Adventure. Son successeur Earthworm Jim 2 propose quant à lui un gameplay spécifique à chaque tableau avec de situations toujours aussi délirantes. De son côté, Konami assure avec deux personnages jouables dans l’impressionnant Castlevania The New Generation et le diptyque Rocket Knight Adventures, qui met en scène l’opossum chevalier Sparkster. On peut aussi retenir Second Samurai, jeu originaire de l’Amiga faisant suite au méconnu First Samurai.

 

Des jeux d’action survitaminés

Une console qui en a décidément sous le capot !

Bien équipée en shoot’em up, la Mega Drive brille également par ses run’n gun de grande qualité. Treasure y développe d’ailleurs son premier jeu Gunstar Heroes, véritable orgie en coopération avec ses combinaisons d’armes, ses combats de boss inventifs et son inoubliable jeu de l’oie. Outre Alien Soldier des mêmes développeurs, la console de Sega accueille Mega Turrican et le redoutable Contra Hard Corps, qui se distingue de l’intense Contra III par ses enchaînements de boss imposants. Tandis que les adaptations Arcade continuent de se multiplier avec Alien Storm, Mercs, un Sunset Riders fortement appauvri ainsi que Rolling Thunder 2 et 3, Capcom choisit de remasteriser les trois premiers Mega Man dans une compilation intitulée Mega Man The Wily Wars, qui profite de graphismes rehaussés lui octroyant un charme différent des épisodes NES.

Parmi les shoot’em up encore non cités, on peut notamment retenir les univers originaux de Gynoug et son homme volant, Panorama Cotton et sa jeune sorcière ainsi que le triptyque Desert Strike, Jungle Strike et Urban Strike. S’ajoutent à eux Bio-Hazard Battle, un Thunder Force IV très apprécié des fans et un Galaxy Force II derrière lequel sa cache un portage du premier épisode avec deux niveaux supplémentaires.

 

Des jeux de combat emblématiques

Round 1, fight !

Depuis la déferlante Street Fighter II dans les salles d’arcade, les jeux de combat ont le vent en poupe et la Mega Drive obtient de nombreux portages en commun avec sa concurrente. Capcom commence d’ailleurs par Street Fighter II Special Champion Edition, qui réunit les upgrades Champion Edition et Hyper Fighting avec un mode goup battle encore inédit sur Super Nintendo tandis que Super Street Fighter II propose d’affronter les seize combattants à la suite durant le mode arcade. SNK enchaîne également les adaptations avec les deux premiers Fatal Fury, Art of Fighting, World Heroes et Samurai Shodown. Outre les combats de créatures proposés par Primal Rage, Mortal Kombat obtient davantage de succès que sur Super Nintendo grâce à un code permettant de contourner la censure du sang et des fatalités. Si Mortal Kombat II s’en sort correctement avec des giclées de sang plus abondantes, les conversions de Mortal Kombat III et Ultimate Mortal Kombat III se trouvent malheureusement entachées par une réalisation médiocre qui ne leur font pas honneur.

La Mega Drive comporte également ses jeux de combat exclusifs comme Eternal Champions et son univers original, une sympathique conversion de Virtua Fighter 2 en deux dimensions, une adaptation convaincante du manga Yu Yu Hakusho par Treasure et un Dragon Ball Z L’Appel du Destin qui se démarque de Dragon Ball Z Super Butoden par des scénarios différents et la présence de Krilin, Rikum et Ginyu au casting. On trouve aussi le médiocre Double Dragon V, un Power Rangers très moyen, un Tortues Ninja Tournament Fighters avec des personnages différents de la version Super Nintendo mais aussi une jouabilité bancale ainsi que Dragon The Bruce Lee Story, qui adapte efficacement le film de Rob Cohen malgré un unique personnage jouable et des éléments repris d’Opération Dragon.

 

Des beat’em up de qualité

Une offre éclectique pour accompagner les beat’em up développés par Sega.

Autre genre phare des années 90, le beat’em up était très répandu sur consoles, notamment à travers des adaptations de l’Arcade comme la saga Double Dragon, celles des deux premiers ne brillant pas vraiment par leurs qualités. Double Dragon 3 reste quant à lui bien plus acceptable, avec une parution européenne à la jaquette absolument kitsch sur laquelle se trouvent deux héros bodybuildés dont un sosie de Ken le Survivant. Outre un portage du premier Battletoads avec des graphismes 16-bit mais une difficulté toujours aussi abusive, Battletoads & Double Dragon se présente comme un cross-over correct sans pour autant valoir la version NES.

En dehors des licences Sega déjà mentionnées, la Mega Drive se démarque également avec Two Crude Dudes, suite de Bad Dudes versus DragonNinja, un Mystical Fighter bercé par la mythologie japonaise ou encore Splatterhouse 2, suite exclusive à la 16-bit, et Splatterhouse 3 qui propose un level design avec profondeur de champ. On retient également un Sailor Moon fidèle à la première saison du dessin animé, un Tortues Ninja The Hyperstone Heist reprenant les bases de Turtles in Time, un Power Rangers The Movie très rythmé et une adaptation correcte du jeu d’arcade The Punisher.

 

Une profusion de jeux à licence sur Mega Drive

Une offre pléthorique largement dominée par Disney.

Extrêmement présentes dans les années 90, les adaptations de dessins animés ne cessent d’offrir de nouvelles expériences aux joueurs, pour la plupart très réussies. C’est particulièrement le cas chez Disney avec la trilogie de Sega Japon composée de Castle of Illusion, QuackShot et World of Illusion, permettant de respectivement contrôler Mickey Mouse, Donald Duck puis les deux à la fois dans de jolis environnements. On retrouve également Mickey dans trois autres jeux en commun avec la Super Nintendo : Mickey’s Ultimate Challenge et ses différentes phases de gameplay, le deuxième The Magical Quest appelé The Great Circus Mystery en coopération avec Minnie, et surtout Mickey Mania, un superbe jeu de plates-formes reprenant plusieurs courts métrages animés devenus culte. Outre Dingo que l’on retrouve dans le sympathique Goofy’s Hysterical History Tour, Donald revêt un le costume d’un détective dans l’atypique Maui Mallard, où il doit alterner deux gameplays différents en devenant le ninja Cold Shadow. Quelques séries animées ont aussi été adaptées comme le très moyen TaleSpin, la compilation de mini-jeux Bonkers et le méconnu Gargoyles.

Incontournables à cette même époque, les longs métrages Disney ont également eu droit à plusieurs adaptations. Certains n’ont d’ailleurs pas été gâtés entre Fantasia et sa jouabilité désastreuse, une Petite Sirène relativement moyenne et deux jeux La Belle et la Bête à l’intérêt limité : Roar of the Beast et Belle’s Quest. Parmi les plus réussis, Aladdin s’impose comme un jeu de plates-formes très fidèle au dessin animé grâce à des graphismes, des musiques et des animations de grande qualité. Souvent comparé à son homologue Super Nintendo, il demeure ludiquement moins abouti que ce dernier à cause d’une jouabilité moins précise. La Mega Drive peut aussi compter sur un Livre de la Jungle différent de chez Nintendo, une très bonne adaptation du Roi Lion et un Toy Story agréable à parcourir. Sur sa fin de vie, la machine accueille même un jeu de plates-formes tiré de Pinocchio ainsi qu’une version exclusive de Pocahontas, qui propose quatre long niveaux avec un gameplay à l’animation détaillée façon Prince of Persia.

Les bandes dessinées ont-elles aussi eu droit à plusieurs adaptations, dont quatre en commun avec la Super Nintendo : Les Schtroumpfs, Les Schtroumpfs Autour du Monde, Tintin au Tibet et Spirou. On peut aussi nommer Garfield Caught in the Act, Marsupilami, le redoutable Astérix and the Great Rescue et un Astérix et le Pouvoir des Dieux convaincant. Du côté des Looney Tunes, on trouve Bugs Bunny in Double Trouble, Daffy Duck in Hollywood, Bip-Bip et Coyote dans Desert Demolition, Speedy Gonzales dans Cheese Cat-Astrophe et le sympathique Animaniacs. Outre l’appréciable adaptation de Richard au Pays des Livres Magiques, les Tiny Toon apparaissent dans le jeu de plates-formes Buster’s Hidden Treasure ainsi que dans le jeu multisports Tiny Toon Adventures ACME All-Stars.

Très courantes dans les années 80-90, les adaptations de films ne sont pour la plupart pas très réussies mais certaines se démarquent comme Michael Jackson’s Moonwalker et le Batman déjà cités. L’homme chauve-souris revient également dans un jeu d’action plates-formes correct adapté de Batman Returns, un beat’em up déjà plus hasardeux tiré de Batman Forever ainsi qu’une version 16-bit plus jolie mais moins maniable de Batman Return of the Joker. De son côté, RoboCop s’en sort plutôt bien dans une adaptation du troisième film et un cross-over avec Terminator tandis que Jurassic Park s’égare dans un jeu de plates-formes très perfectible et une Rampage Edition bien différente. Les jeux tirés de films se multiplient alors dans une qualité très variable avec des titres comme Indiana Jones et la Dernière Croisade, Hook, un Universal Soldier reskin de Turrican II, Dracula, Last Action Hero et Les Valeurs de la Famille Addams.

 

Un parcours hors du commun

Une fin de vie qui continue de surprendre !

Démarrée très doucement pour ensuite devenir une véritable icône de la pop culture face au géant Nintendo, la Mega Drive a aussi accueilli plusieurs périphériques pour tenter de diversifier son offre. Le 12 décembre 1991, elle obtient alors sa première extension appelée Mega-CD, qui permet des effets techniques comme l’agrandissement et la rotation en plus de sons d’un timbre musical plus fin grâce au support CD. Agrémenté de nombreux jeux en full motion video pour justifier ses capacités, il reste toutefois plutôt sous-exploité et comporte de nombreux portages de jeux Mega Drive, à l’exception de quelques jeux notables comme Sonic CD ou de versions upgradées comme Final Fight CD et Earthworm Jim Special Edition. Le 21 novembre 1994, une nouvelle extension appelée 32X déboule sur le marché pour que les jeux en trois dimensions s’imposent dans les foyers. Coûteux et pas si puissant, ce périphérique est d’autant plus un échec qu’il paraît en Amérique du Nord la veille du lancement japonais de la Saturn, console de cinquième génération sortie à la hâte pour concurrencer la PlayStation de Sony.

Plus que jamais symbole de l’âge d’or de Sega, la Mega Drive continue parallèlement de sortir des jeux à commencer par Mega Bomberman, portage du très réussi Bomberman ’94 de la PC-Engine. En 1995, les productions sont encore nombreuses à paraître en Occident, notamment les jeux à licence avec des exclusivités américaines comme Gargoyles, Spider-Man et Scooby-Doo Mystery, mais surtout des exclusivités européennes telles que Maui Mallard, Cheese Cat-Astrophe, Les Schtroumpfs, Spirou et Astérix et le Pouvoir des Dieux. Outre le run’n gun The Adventures of Batman & Robin qui impressionne davantage par ses graphismes que par sa grande répétitivité et sa difficulté abusive, les adaptations de films continuent de paraître avec les run’n gun en vue aérienne Demolition Man et True Lies, ainsi que les side scrollers Judge Dredd et Warlock.

Pour accompagner les Ristar, Alien Soldier, Aero the Acro-Bat 2, Comix Zone, Spot Goes to Hollywood et Earthworm Jim 2 déjà nommés, The Ooze propose de contrôler une flaque visqueuse dans un jeu d’action en vue aérienne tandis que le robot humanoïde Vectorman multiplie les transformations dans un sympathique jeu d’action plates-formes. La console de Sega accueille également les portages PC de Worms et de Theme Park, le jeu de course Street Racer et le shoot’em up Mega Swiv, adaptation Mega Drive du shoot’em up Super Swiv. L’année 1995 compose aussi avec les jeux de combat Primal Rage, Mortal Kombat 3 et l’injouable Weaponlord tandis que Micro Machines Tournament 96 ajoute un éditeur de pistes et de nouvelles courses au deuxième épisode de la saga.

Alors que les consoles de cinquième génération imposent de nouveaux standards en 1996, la 16-bit de Sega résiste encore avec les jeux à licence Tintin au Tibet, Les Schtroumpfs Autour du Monde, Pocahontas, Pinocchio, Bugs Bunny in Double Trouble et Cutthroat Island, adaptation du film L’Île aux Pirates. Si le Japon obtient son tout dernier titre Mega Drive avec le dungeon-crawler Mado Monogatari I dont l’univers est issu de Puyo Puyo, les jeux continuent de sortir en Occident avec Ultimate Mortal Kombat 3, Sonic 3D, Virtua Fighter 2, Vectorman 2, le jeu de plates-formes Nightmare Circus, un Micro Machines Military qui pimente les courses avec des véhicules capables de tirer sur ses adversaires et le beat’em up X-Perts, spin-off d’Eternal Champions.

En 1997, la Mega Drive obtient ses tout derniers titres avec les jeux de sport Fifa 98 Road to World Cup, World Series Baseball 98, Madden NFL 98, NFL Prime Time 98, NHL 98 et NBA Live 98. Tandis que la distribution européenne s’achève avec Jurassic Park The Lost World, l’Amérique du Nord accueille son dernier jeu en 1998 avec une adaptation du jeu d’arcade Frogger. Ayant trouvé sa force dans une concurrence intensive avec la Super Nintendo, la Mega Drive a ainsi su gagner de nombreuses parts de marché en proposant moult jeux de qualité faisant toute la renommée de Sega. La firme ayant petit à petit décliné avec l’échec commercial de la Saturn et une Dreamcast malmenée par le géant Sony, la première moitié des années 90 reste sa période la plus fructueuse grâce à la richissime ludothèque de la Mega Drive.

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