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Unicorn Overlord – Test – PlayStation 5

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  • Unicorn Overlord
  • Disponible sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, Nintendo Switch
  • Développé par : Vanillaware
  • Edité par : Atlus, Sega
  • Sortie le : 8 mars 2024
  • Genre : T-RPG
  • pegi12

Unicorn Overlord, le meilleur T-RPG de l’année

Si ce début d’année 2024 part dans tous les sens, avec récemment d’énormes sorties comme Final Fantasy VII Rebirth, Dragon’s Dogma 2 ou encore Rise of the Ronin, un éditeur sort particulièrement du lot : Sega. En un trimestre, l’un des acteurs majeurs de l’industrie a donc enchainé les énormes hits : Like a Dragon 8, Persona 3 Reload, et bien entendu cet Overlord Unicorn que je m’apprête à vous présenter. Oui bon, j’ai décidé de ne pas faire jouer le suspens car, de toutes manières, qui connaît réellement le jeu vidéo sait qu’un titre de Vanillaware est toujours sur un très haut niveau de qualité. Cela faisait cinq ans que j’attendais avec grande impatience leur nouvelle œuvre, encore plus depuis que l’on savait qu’il s’agirait d’un T-RPG, genre ô combien de niche mais particulièrement savoureux à mes yeux. Eh bien, sachez que le résultat tient toutes ses promesses, et va même au-delà.

Après le très hors du commun 13 Sentinels, surpuissante ode à la science-fiction, je m’attendais à ce que le nouveau Vanillaware marque fatalement le pas côté scénario. Unicorn Overlord s’étant avant tout dévoilé comme un T-RPG, il fallait s’attendre à ce que le gameplay reprenne le dessus sur l’histoire… et j’avais partiellement tort. Tout d’abord, et même si je connais particulièrement bien ce genre, c’était oublier qu’il propose certaines des fresques les plus impressionnantes du JV, bourrées d’univers détaillés. Je pense par exemple à Tactics Ogre Reborn, ou à la licence Disgaea. Sans atteindre de tels niveaux de profondeur, le titre ici testé propose tout de même un récit solide, qui sait nous motiver dans la durée. Le studio revient vers l’heroic-fantasy, et nous invite à découvrir le monde de Fevrith, autrefois unifié mais désormais éclaté en cinq royaumes dont l’entente est plus ou moins cordiale selon les peuples. Une période de paix assez fragile donc, et qui va être remise en cause par les exactions du cruel Galvius, lequel va prendre d’assaut l’une des grandes capitales, Cornia. Alors que le massacre est perpétré, la Reine de l’endroit ordonne à son plus fidèle chevalier de sauver l’héritier du trône, Alain. Notre avatar dans ce récit. Et ce sera le début d’une longue et fascinante reconquête, non sans avoir au préalable formé une armée. Tout va se jouer dans l’écriture des personnages principaux, très réussies (et surtout l’antagoniste), mais un peu moins chez les secondaires. On sent tout de même que Vanillaware utilise le concept de motivation, nous poussant à l’exploration du monde, et c’est une bonne chose. N’ayez donc pas peur d’un scénario trop porté sur la dimension géo-politique. Sachez aussi que les textes sont traduits en français, et avec grand soin. Un luxe !

Comme annoncé précédemment, Unicorn Overlord est un T-RPG, et je le précise : dans le plus pur classicisme qu’il soit. Ou presque. On a donc accès à un monde à reconquérir bataille après bataille, grâce à des groupes de plus en plus fourni en soldats d’une multitude de classe. La subtilité vient du type de combat, car ici nous sommes dans un semi-temps réel. Aussi, pas d’environnements en damier : ici on est plus sur du jeu de stratégie dans l’esprit. Oui, un peu comme la partie action de 13 Sentinels, mais en beaucoup, beaucoup, mais alors beaucoup plus profond. Autant vous dire que je ne rentrerai pas dans les détails, lesquels vous perdraient à l’écrit tant le jeu regorge de mécaniques d’une profondeur assez inouïe. Si certains ont pu reprocher à Vanillaware quelques jeux un peu trop répétitif dans le gameplay (ce que j’ai aussi ressenti, surtout sur le pourtant excellent Odin Sphere), ici ils seront ravis de constater une grande avancée. En gros, chaque rencontre avec, par exemple, un bandit, va vous plonger dans un combat pour la libération d’une infrastructure. Pour cela, il est nécessaire de d’abord bien déployer ses soldats (jusqu’à cinq), sur une grille de 2×3 cases. Ensuite, la bataille se déclenche et c’est ici que seront décisifs vos choix, car le type d’unité aura des points faibles et forts contre certains adversaires. Bien sûr, vous pourrez aussi les équiper de plus en plus puissamment, mais aussi utiliser leurs compétences actives ou passives grâce à des points spécifiques. Le très gros point fort, c’est la liberté de conception. Vous pourrez moduler vos soldats comme bon vous semble, et grâce à des systèmes et des évolutions sans cesse renouvelées. Même en ayant poncé des jeux cultes du genre comme Final Fantasy Tactics, vous serez abasourdis devant une telle richesse.

Aussi beau à regarder que profond à jouer !

Après un combat gagné, la carte vous est un peu plus acquise. Unicorn Overlord met le paquet sur ce point avec même, et c’est sûrement ce qui m’a le plus surpris, un gros focus opéré sur l’exploration, et ce même si elle reste optionnelle. Rassurez-vous, pas d’open world ici, et c’est pour moi un véritable soulagement. L’on se balade sur la carte, un peu comme on le faisait dans un soft d’un tout autre genre intitulé Cat Quest. La comparaison vaut surtout pour l’échelle, ça ne va pas plus loin. On libère des villages, et ensuite on se voit souvent confié la mission de reconstruire différents endroits en partant à la chasse aux ressources. Si cela pourrait paraître un peu rébarbatif sur le papier, ce n’est aucunement le cas manette en mains. Tout d’abord grâce aux récompenses, hypers utiles pour le joueur et pas seulement anecdotiques. Par exemple, avoir accès à certaines boutiques. Mais aussi, de manière plus roleplay : quel plaisir de voir une carte évoluer en sa faveur ! Du coup, on prend un énorme plaisir à tout faire, tout visiter, car cela influe grandement sur la construction des personnages et la puissance de nos troupes. Aussi, les quêtes annexes sont l’occasion d’approfondir grandement le lore. J’ajoute différents modes de difficulté, ainsi que pas de challenge pour qui veut se mettre à l’épreuve dans le Colisée, dans des batailles que l’on pourra même mené en ligne contre d’autres joueurs. J’insiste : c’est une réussite en terme de densité d’activités, on ne s’ennuie pas une seconde.

Le contenu d’Unicorn Overlord est donc gigantesque : l’histoire principale se boucle en cinquante heures mais il faut compter sur une centaine afin de tout boucler et platiner le jeu comme il se doit. Par contre, j’ai tout de même un petit regret, car Vanillaware ne propose pas de new game plus, et un post game trop léger. Dommage, mais pas si grave. Techniquement, le soft est mon gros coup de coeur non seulement de ce début d’année 2024, mais ça va sans doute au-delà. Là encore, qui connaît ce studio sait que la direction artistique est l’une de ses grandes forces, et ça se vérifie encore une fois. Le mélange entre heroic fantasy et animation purement japonaise fonctionne parfaitement, notamment grâce à un chara design impressionnant. Oui, aussi pour les personnages féminins plutôt sexys, ce qui défrisera sûrement quelques néo-puritains, et c’est jouissif. Mais au-delà de ça, c’est surtout d’une beauté indéniable, avec cette 2D bourrée de détails et d’une finesse impressionnante. Avec toujours cette animation si spécifique, un peu séquencée, qui inscrit le rendu dans un imaginaire puissant. Les environnements sont au diapason, avec certains endroits qui impriment immédiatement la mémoire, dans un style féérique des plus marquants. Le moindre objet semble avoir été créé à la main, c’est sensationnel. Enfin, l’ambiance sonore se met au niveau, même si certains thèmes manquent de puissance pour accompagner des batailles décisives. L’OST est tout de même très riche et globalement très soignée, elle ne vous prendra jamais la tête malgré le nombre d’heures passées à l’écouter. Enfin, le doublage japonais est parfait, privilégiez-le à l’anglais moins convaincant.

Conclusion

Unicorn Overlord n’est pas qu’un jeu de plus dans ce premier trimestre 2024 complètement dingue, il en est l’une des plus grosses claques. T-RPG d’une profondeur sans commune mesure, ce jeu passionne sur la longueur grâce à des mécaniques sans cesse renouvelées. Aussi, l’exploration est d’une dimension surprenante, certes optionnelle mais très prenante car bien récompensée. Si l’on ajoute une histoire soignée (et traduite intégralement en français), une technique à couper le souffle (la 2D à son sommet), et même une belle OST, on obtient l’un des plus grands jeux de cette année.

18 /20
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