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Clive ‘N’ Wrench – Test – PlayStation 5

4 mn de lecture
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  • Clive 'N' Wrench
  • Disponible sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Nintendo Switch
  • Développé par : Dinosaur Bytes
  • Edité par : Numskull Games
  • Sortie le : 24 février 2023
  • Genre : Plates-formes 3D
  • pegi7

Clive ‘N’ Wrench, pour les fans de platformer 3D old school

Alors qu’en ces mois de février et mars le « second Noël » bat son plein, avec des sorties de gros jeux à ne plus savoir qu’en faire, la scène plus humble voire indépendante n’est pas à oublier. On l’a vu avec Theatrythm Final Bar Line, certaines productions moins coûteuses se révèlent plus généreuses que bien des titres AAA. C’est en gardant cet état d’esprit que l’on peut encore être surpris, et c’est bien ce qui s’est passé avec Clive ‘N’ Wrench, un soft distribué grâce aux bons soins de Just For Games, édité par Numskull Games et développé chez Dinosaur Bytes, studio fondé et occupé principalement par un seul homme : Rob Wass. Et le gars est du genre tenace car l’œuvre qui nous intéresse ici est en développement depuis plus de dix ans !

Rob Wass présente Clive ‘N’ Wrench comme une lettre d’amour au platformer 3D, avec comme références Spyro, Jack & Daxter, et un tas de titres de la Nintendo 64 Voilà qui est du genre à me faire frétiller, en tant que grand amateur et nostalgique du Collectathon, ce sous-genre nous demandant de collecter bien des objets plus ou moins cachés afin de progresser. Bien entendu, pour nous pousser à toujours plus de recherches, ce genre de titre se doit de notamment proposer un univers un minimum prenant. Repensez à Banjo-Kazooie, sans doute pas le scénario du siècle (et des gargouillis vocaux insupportables à la longue), mais assez bien conçu pour que la quête à la note de musique devienne addictive. Eh bien c’est pareil ici : le récit, entièrement sous-titré en français, est à la fois simple et attachant. Il nous présente deux personnages assez charismatiques pour être de suite adoptés. Et un conflit pas trop intrusif, autour d’un maléfique Docteur Daucus ayant découvert le moyen de voyager dans le temps, avant de déverser une potion maudite sur différentes époques, histoire d’y contrôler les différentes populations. Qui va devoir contrecarrer ses plans ? Oui, dans le mille, c’est notre duo.

Comme dans un Super Mario 64 (toutes proportions gardées), il va donc falloir que notre duo se dirige dans un hub et se lance dans pas moins de onze niveaux représentant autant d’époque. Cela va de la Chine ancienne à l’Égypte des Pharaons, en passant par le Western américain. On a aussi des niveaux moins marqués par le concept d’époque, comme celui autour de Halloween, mais on n’en veut pas au jeu pour ces écarts tant les environnements sont prompts à nous faire exploiter les capacités des avatars. Clive ‘N’ Wrench nous en propose donc deux : Clive le lapin anthropomorphe et Wrench le singe. Les déplacements sont à la charge du premier, tandis que le second s’occupe de frapper tout ce qui bouge ou de planer. Globalement, la prise en mains est hyper efficace car classique au possible. Et c’est maitrisé : si vous avez joué à tous ces jeux que j’ai cité plus haut, mais aussi à d’autres platformer 3D comme Gex 3D, Ape Escape, Donkey Kong 64 ou plus récemment Psychonauts 2, alors vous trouverez très rapidement vos marques. Une vraie bénédiction, tant le principe même du game design demande qu joueur de vite contrôler ses avatars, afin de bien observer les alentours et s’y rendre grâce à la palette de mouvements.

Un hommage sincère et généreux à un genre addictif

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On retrouve les sensations des hits du platformer 3D.

Mais attention, cette volonté de faire référence aux classiques du genre ne fait pas de Clive ‘N’ Wrench un titre dénué de personnalité. Tout d’abord, les niveaux ne se forment pas vraiment comme autant de minis-mondes ouverts. Non, ils sont assez linéaires en fin de compte, et l’on se doit de les parcourir pleinement avant de revenir vers le hub. avec, en fin de parcours, un combat toujours étonnamment réussit contre un boss. À la vue du CV de Rob Wass, qui a signé des cartes pour Unreal Tournament mais aussi s’est amusé à créer d’énormes villes sur les premiers GTA en 3D, j’attendais un level design qui puisse mettre en relief le contenu des stages. C’est plutôt le cas, même si j’ai pu, à quelques occasions, pester contre une verticalité pas toujours bienvenue, et parfois même mise à mal par le double saut peut-être un peu trop permissif. Toujours est-il que les niveaux regorgent de pièces à collecter, et ce non seulement grâce à notre sens de l’observation, mais aussi à des petits indices que l’on peut trouver dans leur intitulé. Cela ira du mini-jeu au collectible hyper bien dissimulé, et la quête du 100% est assez costaude, demandant un investissement d’une douzaine d’heures.

Jusqu’ici tout va très bien, mais quelques ombres viennent tout de même assombrir un tableau restant tout de même positif. Avant d’aller plus loin, sachez que j’ai attendu d’avoir accès au patch day one pour PlayStation 5 afin de vous concocter cet article. Il ajoutait les modes Resolution (1440p, 30fps) et Performance (1080p, 60fps). J’attendais qu’il règle aussi des soucis de caméra, qui a tendance à parfois se bloquer dans les environnements. Dommage, ces problèmes certes mineurs existent encore à l’heure actuelle. Pas mal de bugs d’affichage et de collision subsistent encore. Mais, entre nous, il fallait s’y attendre tant ce projet se veut généreux mais tout de même réalisé par une structure minuscule. Il faut donc garder cela en tête. Plus gênant, l’inertie des avatars rend certaines phases un peu imprécises, notamment quand il faut utiliser la course avant de sauter. Enfin, j’ai assez rapidement désactivé la musique, malheureusement peu impactante. Cependant, il faut contrebalancer tout cela par une direction artistique soignée (mis à par les couleurs trop criardes de l’ATH), et s’inscrivant dans l’amour du détail. Cela va du chapeau de Clive qui change selon les époques aux multiples et très agréables easter eggs parsemés dans les niveaux.Tout cela confirme à quel point ce soft a été développé avec une passion communicative.

Conclusion

Clive ‘N’ Wrench est un petit miracle dans une industrie vidéoludique désormais très phagocytée par les grosses productions pétées de thunes. Ce titre est à conseiller aux joueurs ayant connu le très regretté âge d’or du platformer 3D : si vous étiez fans de Banjo-Kazooie, Spyro et autres Jack & Daxter, alors vous prendrez votre pied. Il faudra tout de même garder à l’esprit que le jeu est principalement l’œuvre d’une personne, qui a donné tout son temps libre pendant des années afin de développer cette véritable déclaration d’amour. Du coup, le résultat est certes largement imparfait techniquement, même si globalement on passe outre tous ces soucis. Et l’on ne retient que le bonheur d’avoir parcouru ces différents niveaux d’une belle générosité.

14 /20
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